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Vincent Deruelle: "Il y aura une étape espagnole du startup tour 2018"

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French Founders
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Publié le 1 octobre 2017, mis à jour le 24 avril 2018

Il est à l'origine d'un des clubs les plus selects de l'entrepreneuriat francophone dans le monde. French Founders, avec son pragmatisme à l'américaine et son ADN tricolore, a le vent en poupe. En provenance de NY, le réseau débarque en Espagne. Vincent Deruelle entend utiliser la péninsule Ibérique comme une plateforme vers l'Amérique latine, pour promouvoir l'échange entre acteurs de la sphère entrepreneuriale et développer des initiatives qui ont déjà rencontré le succès dans leur version américaine, à l'instar du startup tour. Rendez-vous donc à Madrid ou à Barcelone, en 2018, pour une étape de la première édition européenne de cette compétition inédite.


 
Paire de jeans sur chemise ouverte, cravate au vestiaire, Vincent Deruelle, 43 ans, trois entreprises à son actif, startuper bien dans sa peau et dans ses baskets -bien sûr- ne dément pas l'image de l'entrepreneur qui a réussi de l'autre côté de l'Atlantique, à New York, San Francisco ou Miami... mais aussi à Marseille et Paris. S'il colle donc au profil typique de l'entrepreneur décontract' de l'ère digitale, ce Marseillais plutôt discret véhicule aussi toute l'énergie propre à un parcours réussi, de la technolopole de Château-Gombert à la Silicon Valley, d'Aix-en-Povence à la Grosse Pomme. De passage à Madrid courant septembre, à l'occasion du lancement de la plateforme dans la capitale espagnole de la main de ses deux ambassadeurs locaux, Olivier Rieu et Antoine de Lombarès, il est revenu sur la génèse du club, son développement en Europe et quelques considérations entrepreneuriales, propres à son expérience et à sa vision du monde des affaires de demain.

2.200 membres, 2,5 millions de dollars de chiffre d'affaires


 
"Tout a démarré très vite", reconnaît Vincent Deruelle en évoquant les débuts de French Founders. C'était à New York en... 2014. Il y a tout juste 3 ans et que de chemin parcouru déjà, puisque le club comporte désormais 2.200 membres qui paient une cotisation annuelle de plusieurs centaines de dollars, pour profiter des services offerts par l'organisation. Trente employés, 2 millions et demi de dollars de chiffre d'affaires, 14 ambassadeurs dans le monde (dont 2 à Madrid) : bref, un développement à une vitesse vertigineuse, celle de la startup, le monde que French Founders connaît bien, représente en partie, et l'univers d'où est issu Vincent Deruelle, visionnaire co-fondateur du réseau. "Dès le début nous avons senti un engouement très fort pour le modèle que nous proposions", explique-t-il. "Après New York, nous avons très vite ouvert San Francisco et Miami". Aujourd'hui, trois ans après donc, FF dispose de bureaux à Hong Kong, Singapour, Shanghai, Londres et Paris.

 

L'enjeu n'a pas été de convaincre les décideurs des entreprises corporates de se mettre autour de la table, mais bien de garantir la qualité des échanges


 
Les deux co-créateurs du club (Vincent Deruelle et son acolyte Benoît Buridant) sont partis du constat suivant : "Beaucoup d'entrepreneurs français arrivaient aux US, ils étaient plutôt jeunes, plutôt issus de l'univers digital, et nous avons réalisé qu'ils ne rencontraient pas forcément le succès escompté. Nous avons analysé que c'était souvent lié à un déficit de networking de qualité". Et de se rappeler de sa propre expérience, c'était après avoir revendu sa première entreprise, une agence digitale parisienne, et suite à la création de sa première structure américaine, Yuzu, en 2014. "Dès mon arrivée dans le pays, j'ai rencontré des francophones installés depuis longtemps dans le pays, des personnes qui travaillaient dans des structures locales ou des entrepreneurs au long cours, qui avaient 20-25 ans de parcours derrière eux : cela a été essentiel au bon déroulement de mon lancement dans le pays, pour m'aider à ouvrir les bonnes portes et à établir les bons contacts". 

Les grandes entreprises sont amenées à piloter des projets où l'expertise des startups est cruciale 


Pour les deux entrepreneurs, l'idée était donc claire : il fallait décloisonner la manière de faire du networking, afin d'éviter les rencontres en vase clos et les corporatisme. "Le succès du développement réel dans les affaires, c'est d'aller rencontrer d'autres personnes, qui amènent d'autres éclairages et d'autres savoir-faire", défend-il. "A cela s'ajoute le besoin croissant de s'internationaliser". French founders mélange et met en contact des adhérents actifs aux quatre coins du monde et caractérisés par 4 profils bien définis : startupers, entrepreneurs, fonds d'investissement, décideurs d'entreprises corporates. "Avec la transformation digitale, les barrières naturelles qui cloisonnaient ces univers commencent à se fragiliser", estime Vincent Deruelle. "L'esprit et le besoin de collaboration entre les différents types d'acteurs est de plus en plus fort. Les grandes entreprises sont amenées à piloter des projets où l'expertise des startups est cruciale. On assiste à de nouvelles formes de partenariat, incluant la co-création et l'incubation par exemple". D'où le succès de la formule : "L'enjeu n'a pas été de convaincre les décideurs des entreprises corporates de se mettre autour de la table, mais bien de garantir la qualité des échanges", décrypte l'intéressé. Ainsi, si en local les ambassadeurs FF assurent la connaissance de terrain et des besoins des adhérents, la collecte d'informations auprès de ces derniers (le "taguage" en jargon 4.0) et l'outil technologique permettent d'affiner l'offre de mise en contact que peut leur proposer le réseau. 

 

En Espagne,un réseau francophone riche en entrepreneurs


 
Autre particularité de French founders : les membres du club le sont tous à titre individuel, et pas au nom d'une entreprise. "Il s'agit de personnes très pragmatiques, qui souhaitent développer leur business, certes, mais aussi contribuer et s'enrichir individuellement", explique le fondateur. En Espagne, il observe un réseau francophone riche en entrepreneurs, avec des startupers "en phase d'européanisation", un fort tissu corporate et peu d'investisseurs. "Il nous faut atteindre un minimum de 50 membres à Madrid et 50 autres à Barcelone pour que le réseau fonctionne bien", juge-t-il. "Cela dit nous ne fonctionnons pas sur le volume, mais sur le maillage, d'où l'importance qu'il y ait un bon équilibre parmi ces différents acteurs, et qu'ils soient issus de façon homogène de nos 4 populations naturelles". Surtout, le pays représente un pont certain vers l'Amérique latine, et les antennes qui devraient prochainement s'y ouvrir. Là-encore, la mise en contact des membres du club, dans sa dimension transfrontalière, est cruciale. Après les développements en Amérique du nord, en France et en Asie, l'ouverture de l'Espagne, puis de l'Amérique du sud "permettrait de boucler la boucle". 

 

Le startup tour Europe 2018 passera par l'Espagne


 
Cela passera notamment en 2018 par la participation du pays au 1er startup tour européen, qui devrait être organisé en parallèle du même événement, organisé pour la première fois aussi en Asie, et pour la 2nde fois aux USA. "On est en plein débrief avec nos partenaires, entreprises et instititions", commente à cet égard Vincent Deruelle. A l'image de ce qui a été organisé outre Atlantique en 2017, l'Europe devrait accueillir 8 villes pour les demi-finales de cette compétition, parmi lesquelles Paris, Londres, Bruxelles, Milan, Berlin et une ville espagnole, Madrid ou Barcelone. Pour la première édition américaine, le startup tour a vu plusieurs centaines de candidats présenter leur dossier, un vrai succès, appuyé par l'ensemble des structures publiques françaises, dédiées à la promotion internationale des affaires. Les demi-finales devraient cette fois-ci se dérouler avant l'été, et la finale en septembre, probablement à Paris.

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