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La consommation d'antidépresseurs chez les moins de 18 ans a triplé en 30 ans

Selon les dernières données présentées par le ministère de la Santé espagnols, 19,6% des adolescents âgés de 14 à 18 ans admettent avoir consommé des hypnosédatifs. Ils étaient 6% en 1994.

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pixabay
Écrit par Armelle Pape Van Dyck
Publié le 16 février 2024, mis à jour le 21 février 2024

Les anxiolytiques et hypnosédatifs commencent à devenir un gros problème en Espagne. Selon un rapport sur la santé, c'est la seule drogue qui a augmenté au cours des 30 dernières années au point qu'elle est maintenant consommée par près de 20% des moins de 18 ans. Ce pourcentage était de 6% en 1994.

Quel type de médicaments?

Les hypnosédatifs sont un groupe de dépresseurs du système nerveux central. Certains ont des effets anxiolytiques, comme le lorazépam (Orfidal) ou le bromazépam (Lexatin); d'autres ont des effets hypnotiques, comme le lormétazépam, et d'autres des effets sédatifs, myorelaxants ou anticonvulsivants, comme le diazépam (Valium). Tous ces médicaments sont des benzodiazépines, le type le plus consommé en Espagne.

Il est fréquent que les jeunes se procurent ces pilules en les volant dans l'armoire à pharmacie de leurs parents

C'est ce que révèle la nouvelle édition d'Estudes, l'enquête réalisée tous les deux ans par le ministère de la Santé espagnol pour connaître la situation et les tendances de la consommation de drogues et autres dépendances chez les jeunes de 14 à 18 ans. Ainsi, si l'année 2023 marque un point positif pour les substances telles que l'alcool, le tabac, le cannabis, la cocaïne, l'ecstasy ou les hallucinogènes, avec une tendance à la baisse, l'année écoulée a également vu le chiffre le plus élevé pour la consommation d'hypnosédatifs. Plus précisément, 19,6% des adolescents ont avoué en avoir consommé à un moment ou à un autre de leur vie. En chiffres absolus, cela représente plus d'un demi-million de jeunes.

Le Covid, mais pas seulement

On pourrait penser que leur croissance est un autre symptôme des ravages de la pandémie. Selon un rapport de l'UNICEF, le Covid a été le premier responsable de la détérioration de la santé mentale des enfants et des jeunes. Il évalue à un sur sept le nombre de personnes affectées par un problème de santé mentale. En Espagne, le chiffre est encore plus élevé : un sur cinq. L'historique d'Estudes confirme que l'augmentation de l'utilisation des hypnosédatifs n'est pas seulement une question de Covid. En 1994, 6,9% des jeunes en avaient fait usage une fois dans leur vie ; en 2008, ils étaient déjà 17,3%.

La Société espagnole de médecine familiale demande de ne plus prescrire de benzodiazépines aux adolescents de 10 à 21 ans pour traiter l'anxiété ou l'insomnie

Une mauvaise gestion du stress

L'étude Estudes montre clairement que la majorité des mineurs ayant consommé des hypnosédatifs l'ont fait sur prescription médicale. Cependant, 9,7% admettent l'avoir obtenu par d'autres moyens. Par exemple, il est fréquent qu'ils se procurent ces pilules en les volant dans l'armoire à pharmacie de leurs parents.

 

Quoi qu'il en soit, fin 2023, la Société espagnole de médecine familiale et communautaire (Semfyc) a demandé à ses professionnels de ne pas prescrire de benzodiazépines aux adolescents de 10 à 21 ans pour traiter l'anxiété ou l'insomnie et de ne les réserver qu'aux problèmes neurologiques et psychiatriques graves.

 

La bonne nouvelle est que la consommation d'alcool a diminué de dix points en 30 ans, même si plus de 75% des jeunes ont consommé cette substance à un moment ou à un autre de leur vie.

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