

Samedi 4 mai, la 96ème édition du Giro d'Italia (Tour d'Italie) s'élancera de Naples pour trois semaines intenses sur les routes de la péninsule. L'arrivée à Brescia le 26 mai couronnera le vainqueur du maillot rose à l'issue des 3.405 km et 21 étapes du parcours. Nous avons demandé à Roberto Notarianni, journaliste sportif à L'Equipe - France Football et ancien collaborateur à La Gazzetta dello Sport, journal milanais qui a créé le Giro de nous éclairer. Evènement majeur de la saison, le Tour d'Italie fera escale en France après l'ascension du Galibier.
Ca va grimper !
Très complet, ce Giro 2013 fait la part belle au contre-la-montre mais ne délaisse pas pour autant la montagne. Si les sprinteurs pourront s'en donner à c?ur joie dans les épreuves de plaine, les grimpeurs seront servis avec les épreuves dans les Alpes et les Dolomites. Vainqueur en 2012, le canadien Ryer Hesjedal compte bien réitérer. Mais de sérieux concurrents à l'instar du Britannique Bradley Wiggins, vainqueur du Tour de France 2012 ou de l'Italien Vicenzo Nibali, 2e du Giro 2011 sont en embuscade.
Après une première étape plate au départ de Naples, les coureurs se rendront sur l'île d'Ischia pour un contre-la-montre individuel dès le deuxième jour. Les cinq étapes suivantes alterneront entre parcours de plaines et parcours plus vallonnés dans le sud de la Botte. Pour la 8e étape, le premier contre-la-montre par équipe se disputera sur les routes du parc naturel Del Monte San Bartolo au bord de la côte adriatique. Après un premier jour de repos à Florence, la première étape de montagne donnera la part belle aux grimpeurs avec une arrivée sur l'Altopiano del Montasio, non loin de la frontière slovène.
Un court mais intense séjour dans les Dolomites, que les coureurs retrouveront plus tard et direction le Piémont avec notamment la montée vers Sestrières. Dès le lendemain, le peloton passera la frontière française pour une étape qui l'amènera au mythique Col du Galibier. L'ascension promet d'être éprouvante et un journée de repos à Valloire ne sera pas du luxe. Demi-tour et direction la plaine du Pô avant d'entamer la troisième et dernière semaine de ce Giro 2013. Après un contre-la-montre en côte vers Polsa, les coureurs retrouveront de nouveau la montagne pour deux étapes qui passeront par le Gavia et le Stelvio pour finir par la montée vers Val Martello aux confins de l'Autriche. Pour la dernière étape de montagne, l'arrivée se fera au sommet des mythiques Tre Cime di Lavaredo. Les coureurs pourront alors regagner Brescia, ville d'arrivée en passant par la rive sud du Lac de Garde.
Une course de légende
Considérée comme la deuxième compétition la plus importante après le Tour de France, le Giro d'Italia n'a rien à envier à sa cousine transalpine. Le parcours est souvent plus difficile. Les Dolomites, passage obligé mettent souvent les coureurs à rude épreuve. Créé en 1909 par le journal La Gazzetta dello Sport, le Tour d'Italie est tout d'abord une course qui regroupe les meilleurs cyclistes italiens. Pour preuve, il faudra attendre 1950 pour qu'un étranger remporte le Giro ; le Suisse Hugo Koblet s'est imposé face à l'Italien Gino Bartali, triple vainqueur de la course. Mais les Italiens n'ont pas dit leurs derniers mots. Malgré deux victoires du Français Jacques Anquetil et du Luxembourgeois Charly Gaul, le Giro reste aux mains des Italiens. Viendra ensuite la légende belge, Eddy Merckx qui s'imposera cinq fois entre 1968 et 1974. Dans les années 80, le Giro sourit aux Français puisque Bernard Hinault le remporte deux fois et Laurent Fignon une fois en 1989. C'est le dernier cycliste français à s'être imposer sur le Tour d'Italie. Même si le Giro reste une course italo-européenne, le premier non Européen à le remporter est l'Américain Andrew Hampsten en 1988. Le début des années 90 voit le quintuple vainqueur du Tour de France, Miguel Indurain décrocher le maillot rose de la victoire. Puis l'hégémonie italienne reprend la main au cours des années qui suivent.
Le vainqueur de l'édition 2012, Ryder Hesjedal remet son titre en jeu. Scarponi, qui s'était imposé l'année précédente compte lui aussi tirer son épingle du jeu. Mais Vicenzo Nibali et Bradley Wiggins sont les grands favoris pour prendre le maillot rose. Parole d'expert !
La particularité du Giro réside dans le fait que ce ne sont pas forcément les meilleurs coureurs du monde qui le courent. Beaucoup privilégiant le Tour de France deux mois plus tard. Pour ceux qui y participent, ils ne sont pas venus pour gagner mais pour se roder avant la Grande Boucle. C'est sans doute ce qui explique le nombre de coureurs italiens. La couverture médiatique n'est pas très forte une fois sorti de l'Italie. En France, ce sont des chaînes payantes qui le retransmettent. L'Equipe est le seul journal français qui suit attentivement le Giro. Reste qu'avec internet, il est possible de vibrer devant des étapes mythiques grâce aux différentes web TV. Les amateurs de cyclisme pourront admirer toutes les étapes sur la Rai à partir de samedi.
La rédaction du PetitJournal.com de Milan remercie particulièrement Roberto Notarianni, journaliste sportif pour le groupe L'Equipe - France Football, amateur et expert en cyclisme pour toutes ses informations et anecdotes concernant l'histoire du Giro d'Italia. Il nous a donné un éclairage professionnel quant aux enjeux de cette 96e édition.
Ancien collaborateur à La Gazzetta dello Sport, il a coécrit 100 jours, 100 tours, édité par L'Equipe Eds . C'est une encyclopédie qui relate les grands moments du Tour de France alors que l'on s'apprête à fêter la 100e édition de la Grande Boucle. Aficionados et amoureux du Tour, c'est le livre qu'il faut vous procurer.
Aurélien Bureau (LePetitJournal.com de Milan) ? vendredi 3 mai 2013
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