Beatles ou Rolling Stones ? La controverse est planétaire comme, dans une certaine mesure, celle qui oppose le Real au Barça, Ronaldo à Messi. Dans le livre "Beatlestones - Un duel, un vainqueur" qu'il a co-écrit avec son comparse Charles Gancel, le dirigeant d'entreprise expatrié en Espagne depuis plus de vingt ans, Yves Delmas, tranche la question. Un livre qui sans surprise regorge de sexe, de drogue et de riffs de guitare.
Président de SEUR en Espagne, Yves Delmas est depuis 2016 Directeur Général de "DPDgroup", la marque européenne qui fédère les activités commerciales de GeoPost sur le Vieux continent et génère près de 10 milliards de chiffre d’affaires par an. On attendrait donc plutôt, avec raison d'ailleurs, son expertise sur les enjeux du transport et de la livraison à domicile, croisés avec le boom du commerce numérique et, plus récemment, les effets du confinement et de la pandémie au sens large. Mais l'ex Président du comité Espagne des Conseillers du Commerce Extérieur de la France a d'autres cordes à sa guitare et, à 58 ans, "quelques heures d'écoute derrière lui". Comme d'autres le week-end quittent la boîte pour le club (de golf), cet ancien de Sciences Po Paris, de l’ENA puis de l’ENSPTT, originaire d'Albi, a 10 ans durant, pendant les temps morts, troqué ses mocassins de cuir noir contre une vieille paire de pompes brunes -entendez "old brown shoes"- et planché sur les plans d'un livre dont le sujet lui tenait à cœur.
La controverse Beatles vs Rolling Stones est durable parce qu'elle est à hauteur de l'empreinte dont ils ont marqué leur temps
Le résultat est depuis l'an dernier disponible dans les meilleures librairies de France et de Navarre, et prochainement en Espagne, dans la langue de la Movida. Un ouvrage de quelque 250 pages qui revient, chapitre après chapitre, sur les concordances et les divergences de deux groupes qui ont marqué l'histoire du Rock, et où les adeptes du genre trouveront une multitude d'anecdotes, d'analyses musicales et de données chiffrées. À grapiller sans modération ou à dévorer de façon méthodique, le recueil, dument documenté, constitue en tous cas la première analyse systématique des pour et des contre pour chacun des deux camps, analysant de façon ludique, mesures et comparaisons à l'appui, en quoi un groupe peut être déclaré supérieur à l'autre. "La controverse Beatles vs Rolling Stones est durable parce qu'elle est à hauteur de l'empreinte dont ils ont marqué leur temps, par leur talent, leurs succès commerciaux et surtout l'engouement qu'ils ont suscité. Elle a survécu aux Beatles des deux côtés de l'Atlantique et sans doute au-delà", avancent les auteurs du livre en introduction.
Pas de place pour deux vainqueurs dans ce classico à l'anglaise
Pour Yves Delmas, "Beatlestones" ne constitue en tous cas pas une première, puisque le cadre supérieur et l'écrivain qu'il est avait déjà publié "Protest Song: La chanson contestataire dans l'Amérique des Sixties", en 2005, co-écrit là encore avec Charles Gancel. "Nous sommes deux passionnés de musique", évoque Yves Delmas, "lecteurs avides de tout ce qui touche au Rock". Lauréat du Prix des postiers écrivains, "Beatlestones" a curieusement connu un succès qui transcende les limites de l'écosystème musical et promet encore de belles ventes avec, outre la prochaine édition espagnole, une traduction en anglais, sur laquelle travaillent actuellement les auteurs. "Il est évident que l'on ne fait pas cela pour ni pour l'argent ni pour la gloire mais pour le plaisir", précise pourtant Delmas. Lancée en 2010, l'idée aura pris une décennie pour se concrétiser : "On écrivait un chapitre par ci, par là, certaines années pas plus de quelques lignes", évoque l'Albigeois. "C'était devenu un sujet de moquerie, ce livre qui ne voyait jamais le jour". Jusqu'en 2019 où les deux amis prennent ensemble une semaine de vacances à Madrid et s'efforcent de mener l'ouvrage à bon port. C'est donc sous le soleil ibère qu'ils déclinent jusqu'à ses ultimes conséquences la maxime qu'ils ont fait leur : "Pas de place pour deux vainqueurs dans ce classico à l'anglaise".
La culture Rock s'est institutionnalisée
"Il nous faut donc choisir" continuent Delmas et Gancel. Au lecteur, on laissera le plaisir de découvrir qui des "gentils Beatles" ou des "méchants Rolling Stones" les auteurs consacrent. On dira seulement que le verdict est sans appel et la victoire déclarée par K.O. Quant à Yves Delmas, il réfléchit déjà à son prochain bouquin. "J'aimerais bien rédiger quelque chose sur la manière dont les formules marketing du Rock, avec leurs déboires et leurs succès, sont transposables au marketing traditionnel et aux produits contemporains". Après un "exercice 2020 assez extravagant", le Directeur Général de GeoPost Europe ne désespère donc pas de trouver quelques moments de temps libres pour reprendre la plume. D'autant qu'à son sens "il n'y a pas d'antagonisme" entre ses fonctions de chefs d'entreprise et sa passion pour le Rock. "Paul McCartney et Mick Jagger ont bien été anoblis par la Reine", rappelle-t-il non sans sourire. La manière même dont "la culture Rock s'est institutionnalisée", comme il l'admet, devrait en tous cas fournir un certain nombre d'idées pour son futur livre. Et s'il a depuis longtemps raccroché sa guitare - tandis que son compagnon de plume s'est construit une certaine renommée avec son groupe "Formixxa"- Yves Delmas ne renie pas une seule note de ses amours musicaux. Pour les curieux, on peut en écouter sa sélection, compilée annuellement sous forme de playlist, de 1962 à nos jours, sur Spotify.
Plus d'infos sur le livre, et commande en ligne, ici.