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Pierre Perret à Madrid, une idée de la France... et du bien vivre

pierre perret à madridpierre perret à madrid
Maison de l'Amitié Franco-Espagnole
Écrit par Eva Sannino
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 26 octobre 2017

Interprète, compositeur et auteur, Pierre Perret était à Madrid vendredi dernier, invité par la Maison de l'Amitié Franco Espagnole (MAFE), pour promouvoir son dernier ouvrage, "Ma vie en vin". Il a aussi évoqué son prochain album de chansons, prévus à l’automne prochain. Entre anecdotes et projets futurs, cette personnalité incontournable du paysage musical français a confié l'origine de ses amours gastronomiques et œnologiques.

 

Dans son livre, le chanteur retrace tous les bons moments passés autour de l’amour commun du vin et de la gastronomie avec ses illustres amis. Et à l’écrit comme dans la vraie vie, Pierre Perret se plaît à raconter des histoires exceptionnelles. Des anecdotes aussi croustillantes que drôles s’enchaînent ainsi tout au long de l’ouvrage et de la conversation (le matin à la Chocolaterie San Ginés, dans le centre de Madrid, puis devant un auditoire, dans la soirée). 

 

La première goutte de vin et autres petits plaisirs

 

Et très vite il est question de bien manger et de bien boire, et des premiers souvenirs en la matière. Malgré une enfance passée dans la guerre, "ma mère cuisinait toujours quelque chose de bon". Quant au père, "il m’emmenait chez les paysans qui avaient le peu de vin qui restait, après le passage des Allemands". C’est là que l’aventure œnologique a débuté : avec une goutte de vin dans son verre d’eau, à 12 ans. Au cours de sa carrière, il aura plus tard découvert différents breuvages, mais le déclic pour sa passion des vins d’exception remonte à son rendez-vous avec Eddie Barclay, qui s’est soldé par la signature d’un contrat de 5 ans. "Il m’a eu au vin" plaisante l’auteur, expliquant que le producteur lui avait servi du Grand Corbin-Despagne. Plus tard, lors de sa tournée aux côtés de Charles Aznavour, il a pu en 1966 explorer et goûter les productions vinicoles de toute la France. Mais qu'on se rassure : "Je n'ai jamais écrit une chanson en état d'ivresse", sourit l'intéressé.

 

Originaire du Tarn et Garonne, Pierre Perret fréquentait régulièrement les enfants espagnols réfugiés à l’école ou dans les abris lors des bombardements de la guerre. La découverte de la gastronomie espagnole remonte à ses 8 ans, lorsque la mère de famille de ses voisins lui a fait goûter du chorizo : "J’ai été sevré au piment espagnol", s’amuse le Castelsarrasinois. Bien plus tard, c’est avec son épouse qu’il connaît le plaisir des vins ibériques lors d’escapades sur la Costa del Sol. Très friand de la cuisine espagnole, il avoue s’essayer au cabri sauté à la persillade et aux civelles grillées de temps en temps. Pour lui, les Espagnols sont “les rois de la charcuterie”.

 

La créativité et l’inventivité devraient se faire par le talent, elles se font aujourd’hui par la revendication

 

Retour à la musique pour le compositeur de la célèbre chanson “Les Jolies Colonies de vacances”. Après 3 ans d’écriture, son nouvel album devrait sortir l'année prochaine, au début de l’automne. Au lendemain des attentats de Charlie Hebdo, en janvier 2015, Pierre Perret s’interroge, à travers cet opus, sur l’avenir culturel de la France. A l’instar de la chanson “Ma France à moi”, dans laquelle il exprime son désarroi face à l’émergence “d’outrances malvenues”. La scène artistique moderne souffre d’un syndrome selon lui : alors que “la créativité et l’inventivité devraient se faire par le talent, elles se font aujourd’hui par la revendication” se désole l'octogénaire. 

 

Pour en savoir plus, il faudra attendre l’album en question, qui livrera les réflexions de Pierre Perret, toujours dans son style si populaire. En outre, à l’occasion de l’anniversaire des 60 ans de carrière de ce grand nom de la chanson française, les Ogres de Barback, groupe français, sortent un album hommage le 20 octobre. Avec la reprise d’une quinzaine de classiques de Pierre Perret, le groupe s’offre des invités de qualité. Olivia Ruiz reprend “Je suis de Castelsarrasin”, Féfé interprète “Lily” et Magyd Cherfi chante “La petite Kurde”. L’aventure s’achèvera le 10 décembre avec un concert événement avec le chanteur en personne à Paris.
 

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