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Corinne Faure, la sophrologue des Français de Madrid

Si la sophrologie est née à Madrid dans les années 60, c'est en France que cette technique de relaxation a majoritairement rencontré son public et où elle est reconnue depuis une douzaine d'année en tant que profession à part entière, avec sa nomenclature INSEE et son diplôme d'Etat -le Certificat Professionnel de Sophrologue. Au sud des Pyrénées, sans cadre juridique clair, il reste difficile de faire valoir les bienfaits de cette méthode anti-stress, et c'est sans surprise auprès de la communauté expatriée que Corinne Faure a pu développer une activité pour laquelle nos compatriotes font preuve d'une véritable appétence.

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Écrit par Vincent GARNIER
Publié le 7 mai 2024, mis à jour le 14 mai 2024

Gestion du stress, des douleurs, des phobies, amélioration du sommeil, préparation à un événement... Les situations sur lesquelles elle intervient sont multiples. "Au-delà des techniques, l'écoute, l'empathie, mais aussi une certaine expérience des aléas de la vie sont autant de qualités qui permettent d'appréhender au plus près les situations de tout un chacun et de l'accompagner dans la gestion du stress et des émotions", estime-t-elle.

Et la Parisienne de Fontenay-aux-Roses sait de quoi elle parle. De fait, il y a quelques années, en pleine crise financière, cette diplômée de Dauphine ayant fait toute sa carrière dans le secteur bancaire a connu en première personne les angoisses du rebondissement professionnel après 50 ans. A l'occasion de ce moment de vie "particulièrement éprouvant", avec des enjeux de continuité de carrière, mais aussi de passation de relais d'une génération à l'autre -celle des parents qui s'éteint, celle des enfants qui s'étrennent dans la vie adulte- elle a elle aussi ressenti ce besoin de "relâcher la pression". Par le bouche-à-oreille, elle apprend alors l'existence d'une sophrologue française qui exerce à Madrid. "Je savais que la sophrologie était une bonne méthode pour me poser et me ressourcer", se souvient-elle, "mais aussi pour me préparer aux changements qui m'attendaient : je connaissais la date de ma fin de contrat, et j'avais besoin de travailler sur la visualisation de cette échéance". Le reste fait partie de ces petits miracles que la vie met parfois à notre portée et constitue aussi l'histoire réussie d'une réinvention professionnelle et personnelle, "plus en ligne avec [s]es valeurs". 

"Visualiser" les bons moments qui nous attendent

Comme les grands sportifs se préparent pour une compétition -avec son lot d'effort, de don de soi, de peurs et d'angoisses que l'épreuve suppose- on devrait plus souvent avoir la possibilité, dans le quotidien de nos vies ordinaires, de nous projeter dans le futur et "visualiser" les bons moments qui nous attendent. Ce précepte de la sophrologie -la visualisation positive- constitue un outil parmi d'autres dont les adeptes de la performance sont friands. "Lorsque, diplôme français d'Etat en poche, je me suis lancée en 2020 comme sophrologue à Madrid", se rappelle Corinne, "je pensais pouvoir me diriger vers un public d'entreprises et particuliers espagnols, mais c'est plutôt un public francophone qui fait appel à mes services". 

Sophrologie à Madrid

"Je suis une sophrologue du post-Covid", analyse finalement Corinne. A l'image de son public, au début constitué par toute une génération de trentenaires "hyper-stressés, qui ne supportaient plus de passer des journées en télétravail sans pouvoir faire la part des choses entre vie personnelle et vie professionnelle". Circonstances oblige, ses premiers clients ont adopté avec enthousiasme les sessions qu'elle a dû développer en vidéoconférence. De fait elle propose aujourd'hui encore deux fois par semaine ce type de séance, en plus des accompagnements qu'elle réalise en présentiel, chez elle, dans le quartier de Hortaleza. "Je reçois aussi des conjoints d'expats et, cela peut paraître surprenant, beaucoup d'étudiants", observe Corinne, "notamment des jeunes Français qui réalisent leur séjour Erasmus à Madrid". "C'est sans nul doute le reflet d'une époque particulièrement anxiogène", estime la Parisienne.

 

 

Retraites "Bien-être"

"Il est essentiel de se projeter dans le futur", insiste Corinne, "de booster sur le 'après' et de promouvoir l'idée que, quelle que soit la situation de stress à laquelle on peut se trouver confronté, il va y avoir des bons moments à vivre". C'est derrière une des caractéristiques de la sophrologie, de travailler non seulement sur le présent -et la relaxation à travers la respiration- mais aussi sur le passé -en valorisant les instants heureux- et, on l'a vu, sur l'avenir. "La respiration est notre outil principal pour nous retrouver, pour nous détendre, nous relâcher et expulser tout ce dont on n'a pas besoin, et pour, in fine, libérer le corps et le mental", poursuit-elle, "et la sophrologie promeut des méthodes douces, que l'on peut utiliser dans la vie quotidienne, pour optimiser nos ressources corporelles". C'est aussi ce qu'elle défend au cours des retraites qu'elle organise avec le collectif Mahogany,  trois à quatre fois par an. Ces séjours "Bien-être", organisés dans des lieux de rêve, constituent à chaque fois l'occasion de regrouper pendant quelques jours une petite dizaine de personnes pour se ressourcer, déconnecter et produire du lien, grâce entre autre au Yoga, à la danse africaine et au coaching. Après Minorque en juin, le collectif devrait proposer un séjour à Marrakech en octobre prochain.

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Publié le 8 mai 2024, mis à jour le 14 mai 2024
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