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Des élections en Espagne entachées par la fraude électorale

urne avec bulletins qui sortenturne avec bulletins qui sortent
Felipe Blasco Pixabay
Écrit par Armelle Pape Van Dyck
Publié le 28 mai 2023, mis à jour le 28 mai 2023

Il n'y a malheureusement pas assez de place dans le titre pour rappeler tous les scandales qui se sont multipliés en Espagne ces 15 derniers jours de campagne pour des élections bien plus nationales que municipales et régionales.

 

 

Du jamais vu dans l'histoire de la démocratie espagnole où le spectre de l'ETA, l'achat de votes, des inscriptions massives suspectes, des bagarres et même l'enlèvement d'un conseiller municipal ont éclaboussé les élections municipales et régionales du 28-M.

Des anciens terroristes d'ETA sur les listes d'EH Bildu

Le premier scandale qui a monopolisé les premiers jours de la campagne a éclaté lorsqu'il a été découvert que les listes d'EH Bildu (le parti nationaliste basque) comptaient 44 personnes condamnées pour leurs relations avec l'organisation terroriste ETA, dont certains pour des crimes de sang. Une situation qui mettait le PSOE dans une situation délicate. EH Bildu ne fait pas partie du gouvernement de coalition, mais leur rôle est essentiel au moment du vote du budget ou dans la rédaction de certaines lois. C'est d'ailleurs le porte-parole de Bildu, et non celui du gouvernement, qui s'est chargé d'annoncer, avec une député d'ERC que la Loi sur le logement allait être votée après 2 ans de négociations.

Entre 50 et 200 euros pour un vote à Melilla

Mais alors qu'il semblait que le plus grand obstacle pour le parti socialiste serait son entente avec Bildu, de nombreuses opérations policières ont dynamité la dernière ligne droite de la campagne. Tout a commencé à Melilla, avec un possible achat de votes par correspondance dans la ville. Un habitant de Melilla sur cinq l'avait demandé, soit dix fois plus que la moyenne nationale, ce qui a déclenché l'alarme et conduit à une opération de police. La combine consistait à offrir entre 50 et 200 euros à des pauvres ou à des toxicomanes en échange de leur vote. Cette fraude semblait se limiter à Melilla, où les auteurs étaient des personnes liées à Coalición por Melilla, un parti islamiste et pro-marocain.

Les cas de fraude présumée se multiplient

Cependant que tous les regards étaient tournés vers Melilla, l'arrestation des candidats numéro 2 et 5 sur la liste socialiste à la mairie de Mojácar a mis le feu aux poudres, d'autant que quelques heures plus tard, de nouveaux soupçons de fraude électorale éclataient dans différentes régions d'Espagne. Des candidats d'Albudeite, La Gomera (aux Canaries), Níjar, Murcie, Orihuela del Tremedal, Santa Cruz de Tenerife ou Maracena étaient impliqués dans différents scandales.

À Mojacar, presque 20% des électeurs

Mojacar, le premier sur la liste, montre combien cette possible fraude électorale aurait pu peser sur les résultats. Avec seulement 3.000 électeurs (sur 8.000 habitants), le nombre de demandes de vote par correspondance était suspect, puisqu'il représentait presque 20% du recensement (et six fois plus que la moyenne nationale de 3%). Là aussi il aurait été offert entre 100 et 200 euros, principalement à des citoyens du Paraguay, de Colombie et d'Équateur, en échange de leur vote. 

Inscriptions massives sur les listes électorales

Outre l'achat de votes et l'émission de certificats numériques à l'insu des citoyens, des inscriptions douteuses de dernière minute ont eu lieu dans certaines municipalités espagnoles, telles que qu'Orihuela del Tremedal (en Aragon) ou Nijar (dans la province d'Almeria) où, par exemple, pas moins de 20 personnes étaient inscrites avec le même domicile.

Et même un enlèvement!

L'enlèvement de la conseillère municipale de Maracena, Vanessa Romero, a également fait la une des journaux. Il a été révélé la semaine dernière que le numéro 2 du PSOE andalou et ancien conseiller municipal, faisait l'objet d'une enquête de la justice comme instigateur de l'enlèvement, qui pourrait cacher une conspiration de plusieurs membres du parti contre Romero, qui assurait qu'elle avait en sa possession des documents compromettants pouvant prouver la corruption du PSOE au sein de la mairie de Maracena. Elle avait été enlevée il y a deux mois, (une scène digne d'une série de Netflix, puisque le ravisseur, revolver en main, l'avait enfermée dans le coffre d'une voiture dont elle avait pu s'échapper).

Le système électoral espagnol, "l'un des plus sûrs"

Au milieu de la controverse sur la fraude électorale présumée dans différentes régions espagnoles, le gouvernement a tenu à défendre l'idée que le système électoral est "l'un des plus sûrs". C'est ainsi que le secrétaire d'État à la communication, Francesc Vallès, a garanti la veille du scrutin que les élections du dimanche 28 mai se dérouleraient dans "la transparence, la neutralité et la normalité les plus totales".

 

Armelle Pape van dyck
Publié le 28 mai 2023, mis à jour le 28 mai 2023

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