Suite à l'assassinat de la jeune Marta del Castillo, les familles des victimes de violences sur mineures se sont rassemblées, samedi dernier, sur la Plaza Mayor. Avec un cri du c?ur : plus de justice. Compte-rendu de la manifestation
Entre 4.000 et 5.000 personnes ont défilé (LPJ)
Samedi 21 février, jour de carnaval, avait lieu une manifestation bien différente de celle du traditionnel défilé déguisé. De la Plaza Mayor à la Puerta del Sol, un cortège estimé, selon les organisateurs, entre 4.000 et 5.000 personnes, envahissait les rues pendant près de deux heures. Composaient cette marche les parents des filles disparues, assassinées ou violées, telles que Marta del Castillo, Sandra Palo, Eva Blanco et bien d'autres encore. Nombreux étaient les sympathisants et les passants à s'unir spontanément au mouvement. Dans le cortège, des pancartes proclamant : "Justice et exécution complète des peines", "Restauration de la peine à perpétuité", et encore : "?il pour ?il, dent pour dent".
Manuel Blanco, père d´une victime (LPJ)
Manuel Blanco, père d'Eva, assassinée en 1997, témoigne : "Nous sommes ici pour demander au gouvernement le durcissement des condamnations. Voilà douze ans que la justice détient l´ADN de l´assassin de ma fille, mais aucune recherche n'a encore été entreprise pour le trouver. Nous avons demandé que soit mise en place la collecte, au sein de la population, d'échantillons d'ADN, pour aider à la résolution des crimes, mais la justice ne nous écoute pas."
Marta del Castillo
Arrivée à El Oso y el Madroño, la manifestation s'arrêtait pour écouter le discours des proches de Marta del Castillo, assassinée le 24 janvier à Séville, des mains de son ex-petit ami. Javier Casanova, oncle de la jeune fille, prenait la parole dans une ambiance saturée d'émotion. Remerciant la foule et les individus ordinaires pour leur soutien, l'homme incriminait les politiques, dont il soulignait la notable absence. Le père de Marta faisait à son tour une brève allocution, avant de se retirer, la gorge nouée par les sanglots. Parallèlement, les sympathisants recueillaient des signatures en faveur de la modification du Code Pénal. Y était notamment demandé l'organisation d'un référendum, permettant la restauration de la peine à perpétuité en cas d'homicide, de viol ou d'acte à caractère pédéraste.
Antoine Tesson (www.lepetitjournal.com) lundi 9 février 2009
Encart :
Selon un rapport repris dans le journal El Mundo, 85% des agressions sexuelles se produisent contre des femmes. 1.218 femmes mineures ont été « maltraitées » au sein de leur couple, soit 2% de la « violence de genre ». Ce chiffre a augmenté de 60 % par rapport aux données de 2002. En 2007, des 37.835 plaintes contre violences de genre portées par des femmes, 2,14% concernaient des mineures. En 2008, 75 femmes étaient assassinées par leur compagnon, onze d'entre elles avaient moins de 24 ans.