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PORTRAITS DE FRANÇAIS – Carole Lecor a monté à Chueca sa cafétéria El Bocado de Carole

Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 3 décembre 2015, mis à jour le 4 décembre 2015

Carole Lecor, qui a débarqué en Espagne en janvier 2014, a ouvert sa cafétéria El Bocado de Carole, dans le quartier de Chueca, au début de l'été. Sans études ni diplôme en cuisine ou pâtisserie derrière elle, elle s'est lancée tête baissée dans son projet. Rencontre.

(Carole et Jean-Charles / Photo lepetitjournal.com)

Située entre calle Fuencarral et calle Hortaleza, plus près du métro Chueca que de Gran Vía, la calle Hernán Cortés a vu l'arrivée d'un nouveau commerce, El Bocado de Carole. Ouvert le 26 juin dernier, la cafétéria tenue par Carole Lecor propose des spécialités françaises, dont un large choix de pâtisseries. Pourtant, au c?ur de ce restaurant dont les murs alternent entre le rose, le violet et le blanc, Carole - qui est aidée depuis septembre par Jean-Charles Monnot - ne faisait pas partie de l'univers de la restauration avant son arrivée en Espagne.

De la grande distribution à la cuisine
Pour cette mère de deux enfants ? Paulin, 16 ans et Mathis, 13 ans -, la cuisine, au début, n'était qu'un hobby, un loisir. "Je cuisinais sans arrêt à la maison, je faisais tout le temps des pâtisseries. Mes amis m'ont un jour dit : 'Mets-toi à ton compte, ouvre une cafétéria'. Et c'est ce que j'ai fini par faire, en me disant que j'étais en Espagne maintenant et que c'était le moment de me lancer", explique Carole, 42 ans, qui était loin de penser qu'elle allait en arriver là. Car, avant la cuisine, elle travaillait dans plusieurs entreprises de grande distribution, chez Système U en dernier. Et avant l'Espagne, où elle "ne voulait pas venir à la base", elle était à Nantes, après avoir vadrouillé dans plusieurs villes de France. Pas vraiment le même climat. "On a passé pas mal de temps à Marseille puis on est revenu à Nantes, où on avait déjà habité. On l'a assez mal vécu. J'ai dit à Sébastien, mon mari, que je voulais repartir à Marseille. Et c'est à ce moment qu'il a eu une mutation en Espagne pour développer le réseau Carter-Cash. Je lui ai dit que non, que je ne parlais pas un mot d'espagnol, que c'était négatif. Il m'a convaincu, je me suis dit que j'allais apprendre. C'était peut-être aussi le moment de tourner une page pour en ouvrir une autre et faire quelque chose de ma vie", raconte Carole, qui fait des allers-retours en cuisine pour surveiller la cuisson de son plat.

Du sucré au salé
Maintenant, donc, Carole est derrière les fourneaux. Elle se relaie pour certains plats avec Jean-Charles Monnot, son seul employé, un Français installé à Madrid depuis 20 ans. "On arrive très bien à s'organiser", se réjouit la patronne, originaire du Mans (72). Pour Jean-Charles, également sans formation en cuisine, c'est la tortilla, le humus, et quelques galettes bretonnes par exemple. Pour le reste, c'est Carole qui s'en occupe. Et surtout des pâtisseries. "Le sucré, cela a toujours été mon domaine". Chouquettes, financiers, canelés, cookies, tartes ou galettes, tout est fait maison. "J'y tiens, précise Carole, lunette sur le nez. Mon but est quand même de développer pas mal de plats français. Mais je suis obligée de m'adapter à la demande locale. C'est pour ça que je propose également des pâtisseries salées. J'y dû m'y mettre car les Espagnols sont très salés". Ce dernier point est le plus difficile pour la chef : satisfaire tous les publics en gardant sa touche personnelle et son lien fort avec la cuisine française. À certains moments, elle fait face à l'incompréhension de clients espagnols, troublés à la vue d'une chouquette sans crème à l'intérieur, ou aux demandes de croissant sans beurre. Mais elle continue dans sa voie, voulant faire découvrir la gastronomie tricolore. "Depuis peu, avec le froid qui arrive, je fais du vin chaud, un 'tinto de invierno'. C'est à faire connaître", ajoute-t-elle.

Des idées de développement
Faire connaître la cuisine française, mais plus généralement sa cafétéria. C'est l'objectif de Carole pour les prochains mois. "Pour le moment, tout passe par le bouche à oreille, je n'ai pas fait de publicité, confie-t-elle. On souhaite organiser des évènements pour faire connaître la cafétéria, je recherche des groupes de musique par exemple, puisqu'on a une petite estrade et qu'on a la licence spectacle. De plus, on a fait une cata de vino, on va aussi faire prochainement une cata de champagne. On veut aussi faire marcher le réseau français présent ici pour attirer de nouveaux clients". Autre secteur de développement : Internet. El Bocado de Carole s'est aussi implanté sur la toile, avec la possibilité de passer commande en ligne, sur la page de l'établissement, puis de venir chercher son produit en boutique, sans attendre sur place. "On a voulu faire cela dès le début, comme c'est assez courant en France. Mais ici, ça commence tout juste. C'est ce que l'on souhaite mettre en avant, même si pour le moment, c'est un peu compliqué". Si les pistes de développement sont nombreuses et qu'il faudra attendre encore un peu avant que la cafétéria tourne à plein régime, Carole, elle, ne regrette rien. "Je continue, je veux faire ma place. Maintenant, je suis ici, à mon compte. Si mon mari est muté, on verra, mais moi je reste là", conclut-elle en riant.

El Bocado de Carole
Calle Hernán Cortés, 19 Madrid 28004
Site internet : http://www.elbocadodecarole.com/
Page Facebook 
Mail : elbocadodecarole@gmail.com
Tel. : 635 265 115
Ouvert du mardi au dimanche inclus, de 10 h à 22 h 30 en semaine, jusqu'à minuit en fin de semaine.

Baptiste LANGLOIS (www.lepetitjournal.com) Vendredi 4 décembre 2015
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Publié le 3 décembre 2015, mis à jour le 4 décembre 2015