Chaque pays et chaque région du monde a sa propre liste de stéréotypes et de clichés culturels. Ces caractéristiques, qu'elles soient vraies ou fausses, ont inspiré divers auteurs pour créer des cartes géographiques à caractère humoristique. Zoom sur les stéréotypes les plus répandus à l'intérieur même de la population espagnole.
C'est l'entreprise Google qui a dès 2006 mené une enquête auprès internautes pour connaitre leurs préjugés culturels. Résultats : les Français représenteraient notamment la sophistication et la bonne nourriture, tandis que les Espagnols seraient des épicuriens au caractère bien trempé. Selon les stéréotypes de la carte de Martin Vargics par contre, pour les Américains, l'Espagne est le pays de la maltraitance aux animaux. Et du point de vue des Chinois, il y a beaucoup d'afro-américains en France, d'après l'enquête menée par le moteur de recherche chinois Baidu. Mais c'est la carte des stéréotypes des Espagnols vus par les Espagnols eux-mêmes, et détaillée par région, réalisée par le magazine BuzzFeed, qui nous révèle les caricatures et les clichés les plus cruels, liés aux différences culturelles entre communautés autonomes en Espagne.Des radins en Catalogne et des fêtards sur la côte méditerranéenne
Selon cette carte humoristique, la réputation des Catalans se confirme : ils sont étiquetés comme de gros radins, des "tacaños". Leur créativité est tout de même soulignée avec la présence de nombreux festivals de musique et de designers. Au Baléares, les Majorquins sont considérés comme "presque catalans", mais la population est avant tout envahie d'Allemands. A côté, à Ibiza, c'est "fête et drogue 24h/24". La communauté valencienne s'imprègnent des clichés des zones précédentes avec la présence de festivals de musique "mais moins chers", sur la côte ainsi que celle d'écoles de la "route du bakalao", en référence au mouvement de clubbers sur la côte valencienne dans les années 1980 et 1990, associé à une grande consommation de drogues. A Valence un clin d'œil est adressé au "caloret faller" de Rita Barberá, ancienne maire de la ville, lors de sa tentative de discours en valencien l'année dernière.
Dans le sud : des fainéants et des serres agricoles
Les Andalous ont une réputation de personnes peu travailleuses bien ancrée, avec le mot "fainéants" écrit en grosses lettres sur la carte... Avec une mention "encore plus fainéants" pour la province de Cadix. La région la plus ensoleillée d'Espagne est aussi représentée par ses immenses serres de productions horticoles, et ses plages pour "vacances d'été des gens friqués".
Dans le nord : indépendantistes, "encierros" et trafiquants
Le stéréotype choisi pour représenter la Galice est "trafiquants de drogues". En effet, la région a la réputation d'avoir un narcotrafic encore plus développé que son industrie du poisson. Les Basques sont essentiellement vus comme des indépendantistes, parfois grossiers dans leur manière de s'exprimer. Quant à la région de Navarre, elle serait peuplée de gens qui "courent ivres devant des taureaux", en référence aux célébrations de Sanfermines à Pampelune.
Les moins appréciés : la capitale, Castille et Léon et l'Extrémadure
Alors que les Madrilènes sont caricaturés comme des prétentieux égocentriques, les habitants de Castille et Léon apparaissent aussi froids que leur région est grande. Et conservateurs, très conservateurs. La région d'Extrémadure n'a pas la cote elle non plus. Les habitants de sa province de Caceres seraient constitués par un ramassis de consanguins et ceux de Badajoz "auraient préféré ne pas naître ici", s'ils ne sont pas associés aux nombreux crimes qui s'y sont déroulés et qui ont marqué l'histoire espagnole.
Les clichés culturels
Certaines régions sont représentées uniquement par leur spécialité gastronomique, comme s'il s'agissait de la seule chose à y découvrir. C'est le cas de La Rioja avec le vin, les anchois en Cantabrie et les viandes dans la province de Salamanque ou au nord de l'Extrémadure. D'autres régions ont pour plus grand symbole un artiste célèbre qui y est né. C'est le cas des Asturies avec le chanteur Melendi, dans la province de Saragosse avec l'acteur Paco Martínez Soria ou encore la province de Jaén avec le chanteur Raphael.
Une carte de clichés madrilènes
BuzzFeed a également créé une carte des stéréotypes spéciale pour la ville de Madrid. On y retrouve tous les symboles dégagés par différents lieux de la capitale et entretenus par les Madrilènes. Ainsi le paseo de la Castellana serait la "zone de bureaux la plus ennuyeuse" de la ville, de nombreux adolescents auraient perdu la virginité dans le parc del Oeste, c'est des deux côtés de l'avenue Abascal que l'on trouve des "Señoritas" et le viaduc de Segovia aurait pu être rebaptisé "pont des suicides". Toujours dans la même veine, les "bourges" vivraient près du stade Bernabeu et ceux qui le sont encore plus vivraient à proximité du Pardo… mais avec une piscine en plus. Les étudiants, quant à eux, sont regroupés dans le quartier de Chambéri le long de la calle Princesa, à une distance raisonnable des bars de chupitos. A vous de jouer : dans quel quartier trouve-t-on "la queue du Primark", des "sandwichs au calamar",des "hamburgers gourmets" ou encore des "Peter Pan à vélo" ?
Perrine LAFFON (lepetitjournal.com - Espagne) Jeudi 14 janvier 2016
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