Édition internationale

LATIN KINGS – Les bad boys doivent ils faire peur ?

Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 14 novembre 2012

Fondé dans les années 1940 à Chicago pour défendre les latinos victimes de racisme, devenu gang dans les années 1960,  les Latin Kings se sont exportés à New York en Équateur, et plus récemment, en Espagne

L'histoire des Latin Kings espagnols a des airs d'échos à celle de leurs homologues chicagoans. C'est dans les années 2000, quand l'immigration sud-américaine a fortement augmenté dans les grandes villes d'Espagne, qu'ont commencé à apparaître les bandes calquées sur le modèle américain. Ainsi sont nés en Espagne des groupes comme los Ñetas et les Latin Kings, d'abord arrivés à Barcelone, avant de s'installer à Madrid et Valence, et engendrant une vague de violence lors de règlements de compte entre bandes rivales. Ainsi une douzaine de personnes, pour la plupart de jeunes Equatoriens, ont été abattus depuis 2003, principalement à Barcelone et Madrid. Ainsi en 2006, échaudée par ces meurtres et craignant des débordements semblables à ceux survenus en France en novembre 2005, la municipalité de Barcelone propose aux Latin Kings, gang le plus célèbre, structuré et nombreux, de se transformer en association culturelle, abandonnant dès lors toute activité illégale mais gardant sa vocation première : défendre les intérêts des immigrés sud-américains.

Un gang dans le rang ?
Dans le même temps, les autorités madrilènes choisissent d'appliquer la tolérance zéro envers les gangs, y compris les Latin Kings, sans pour autant réduire les violences. A Barcelone, la légalisation des Latin Kings comme celle des Ñetas suscitent la désapprobation des autres gangs, qui se présentent ainsi comme plus "authentiques". Mais dans les faits, les violences sont moins nombreuses, et les autorités ont des interlocuteurs à qui s'adresser en cas de problème. La violence reste pourtant ancrée dans la culture des Latin Kings, deux membres barcelonais étant ainsi accusés en 2006 de viol sur une mineure, au cours d'un rite de passage. L'expert psychologue parlera lors du procès d'une destruction du sens critique semblable à celle opérée dans les sectes. Ces derniers mois, comparaissaient devant le tribunal provincial de Madrid onze chefs présumés des Latin Kings, dont le fondateur Eric Javier Velastagui, pour délit d'association illicite et coups et blessures. Au cours du procès, l'expert anthropologue Carles Feixas, spécialiste du groupe, a affirmé que si certains membres pouvaient participer à des activités illégales, les Latin Kings n'étaient pas en soi une organisation criminelle. Alors, sages ou pas sages ? Une chose est sûre, les Latin Kings sont bel et bien implantés en Espagne.

Bruno DECOTTIGNIES (www.lepetitjournal.com - Espagne) mercredi 15 décembre 2010

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Publié le 16 décembre 2010, mis à jour le 14 novembre 2012
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