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A la découverte de Malaga, d'hier à aujourd'hui

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Tabea Damm on unsplash
Écrit par Mathilde Dumur
Publié le 2 mai 2019, mis à jour le 24 février 2024

La deuxième plus grande ville d’Andalousie a une histoire particulière. Elle a connu différentes dominations, phéniciennes, romaines ou arabes… et encore aujourd’hui, il reste des traces de ces différentes civilisations qui se sont succédées dans la ville. Petit retour dans le temps.

 

Les premières traces de civilisations à Malaga remontent au VIIIe siècle avant J-C, période où les Phéniciens, originaires du Liban, sont arrivés sur le site qu’ils ont appelé Malaka. Les Phéniciens ont permis le début du développement de la ville, notamment concernant le port et l’agriculture. Encore aujourd’hui il est possible de voir des vestiges des premières constructions au sein du Palais qui abrite le musée Picasso. À la suite de cette période phénicienne, Malaga devient romaine en -219 avant J-C. La ville continue de se développer, le port prend de l’ampleur de par sa disposition dans la mer Méditerranée. Sous Auguste, premier empereur romain, on y construit un théâtre, qui sera redécouvert en 1951, et est aujourd’hui un très beau lieu de culture de la ville, où des représentations en plein air sont mises en scène. Ce sont les Romains qui ont organisé la plupart des axes urbains encore actuels, et qui ont aussi construit les systèmes de communication avec Séville et Grenade. Selon les historiens, le temple et les autres grands édifices se trouvaient sur la colline de l’Alcazaba, la ville devait être protégée par des murailles et il y avait un passage qui unissait ces murailles et le mur phénicien construit avant les Romains.

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La Alcazaba / Creative Commons

La période arabe

La période romaine dura six siècles, puis la ville connu pendant trois siècle une domination byzantine et wisigothe (peuple germanique). En 713, les Arabes conquièrent la péninsule Ibérique et par conséquent arrivent à Malaga. Nommée Malaka par les Phéniciens et Malaca par les Romains, la ville devient Malaqa sous les Arabes. Lors de cette période, la ville connait une nouvelle ère de prospérité. A partir du Xe siècle, le commerce explose grâce au port, et Malaga se situe en tête du Royaume au niveau commercial. Elle doit son importance grâce au développement de l’artisanat et du commerce de différents produits comme l’huile, les raisins, les figues, les amandes mais aussi la soie ou la céramique. Ces produits chers sont exportés grâce au port essentiellement en Italie et au Genevois, province du Duché de Savoie. Des bâtiments sont construits pendant cette période, et notamment deux des édifices les plus célèbres de la ville, les forteresses de l’Alcazaba, au XIe siècle et du Gibralfaro au XIVe siècle. Petit à petit, la ville s’impose comme une étape importante entre la mer Méditerranée et le Nord de l’Europe.

 

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La Alcazaba et le Gibralfaro / Creative Commons Isa Ruiz https://www.flickr.com/photos/79333309@N04/8928796661/


"La Reconquista" catholique

Mais déjà la domination arabe arrivait à sa fin, et le 19 août 1487, Málaga est rattachée à la Couronne de Castille, à la suite de la reconquête de la ville par les Chrétiens. Cette reprise a été d’une extrême dureté, avec des combats sanglants et un long siège où une grande partie de la population mourut de faim. 15.000 personnes ont été déportées et la ville fut repeuplée de Chrétiens venant massivement de la vallée du Guadalquivir. En 1488, le diocèse est restauré, les mosquées sont remplacées par des établissements religieux catholiques. Les siècles passent, et au XVIIe siècle, c’est l’élevage, l’agriculture et les vignobles qui se développent, et le design de la ville évolue. Apparaissent les "corralones", les grandes cours. Ces immeubles sont organisés autour d’un patio central, où généralement plusieurs familles habitaient. Il en reste encore dans la ville.

 

 

La ville connaît une occupation des troupes de Napoléon de janvier 1810 à août 1812. En 1833, Malaga naît politiquement et administrativement. À cette même époque, la ville s’industrialise, des lignes de chemins de fer apparaissent, reliant Malaga à Cordoue, la Banque de Malaga est créée… Des usines s’installent, et les quartiers ouvriers se forment. Au XIXe siècle, la crise économique frappe et la ville littorale n’est pas épargnée. La situation économique s’étend jusqu’aux années 60 environ. En outre vont se succéder la dictature de Primo de Rivera de 1923 à 1930 ; la Guerre Civile, qui paralyse toutes les activités et le développement qui commençait à repartir, et la dictature franquiste. Cependant, dans les années 50, la Costa del Sol, le littoral méditerranéen devient une destination touristique, qui fait venir différentes colonies d’étrangers. 


Les années 2000 et la Renaissance culturelle

Aujourd’hui, la ville est la deuxième ville d’Andalousie, et la sixième d’Espagne. Ses différentes dominations, romaines, arabes, chrétiennes en ont fait une ville cosmopolite, qui compte plus de 569.000 habitants et des édifices qui descendent de ces différentes périodes de son histoire. Malgré des difficultés, la ville jouit aujourd’hui d’une importante popularité nationale et internationale. Ses différents musées, ses espaces naturels et ses plages font de cette ville une ville agréable, à l’histoire riche et intéressante. Au cours de ces dernières années, sous l'impulsion d'un maire francophile, Francisco de la Torre (PP), un véritable renouvellement culturel et urbanistique de la ville a été impulsé. La création du Musée Picasso, puis l'ouverture du Musée Thyssen Malaga en 2011, la restauration du Palacio de Villalón, ou, en 2015, les ouvertures des antennes à l'étranger des Musées Pompidou et de Saint Petersbourg, ont participé à une certaine renaissance de Malaga, qui font de la ville une destination désormais prisée pour le tourisme culturel.

 

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Centre Pompidou Malaga / Creative Commons


 

mathilde dumur
Publié le 2 mai 2019, mis à jour le 24 février 2024