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JOURNÉE MONDIALE DE L’EAU – En ville, l’Espagne surveille ses robinets

D'ici à 2030, les citadins représenteront 60% de la population mondiale. Industrialisation croissante, agriculture intensive et changements climatiques, comment la Péninsule répond-elle aux défis urbains de l'or bleu ?

Un Madrilène consomme 131 litres d'eau par jour, contre à peine 108 pour un Barcelonais  (Photo freedigitalphotos.net (zirconicusso)
Halte au gaspillage ! Avec 107,4 litres d'eau consommés par jour et par habitant, les Barcelonais semblent l'avoir bien compris, l'eau est LA richesse de demain. En une décennie, ils ont accompli de tels efforts que leur consommation domestique a baissé de près de 25 litres. Aujourd'hui, la capitale catalane est même devenue un exemple européen. "Avec la sécheresse [de 2008, ndlr], la population a pris conscience qu'il fallait économiser l'eau", analyse Francesc Narváez,  le président de l'Emma (Entidad metropolitana del medico ambiante). Un Madrilène utilise quant à lui 131 litres d'eau par jour. Outre-Atlantique, il faut compter jusqu'à 800 litres pour un Canadien. Un record.


Un droit humain
D'après l'Onu, qui organise depuis 1993 la journée mondiale de l'eau, à l'échelle de la planète, un citadin sur quatre n'a toujours pas accès à l'eau potable et à des structures d'assainissement. Un droit humain depuis juillet 2010. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 1,1 million d'enfants et autant d'adultes meurent encore chaque année à cause d'un environnement sanitaire insalubre.
Cette année, dans la capitale madrilène, le scénario catastrophe d'une pénurie semble peu probable. Après un automne pluvieux, les réserves sont à 85% de leur capacité, selon le Canal de Isabel II, l'entreprise publique en charge de la gestion de l'eau sur la communauté.

Dessaler pour ne pas trinquer
Comment concilier approvisionnement de la population locale, profits économiques et tourisme ? Dans la région d'Almería, la solution est venue de la mer. A ce jour, quasiment un millier d'usines de dessalement tournent à plein régime pour rendre cette eau buvable par l'homme et par des plantes très gourmandes. Sous les serres, fraises et tomates en réclament 4.500 m³ à l'hectare ! Aux Canaries, les deux-tiers des habitants la boivent, la moitié aux Baléares.   
Un rempart provisoire aux restrictions d'eau. D'après les autorités locales, les sols, surexploités, seront épuisés d'ici moins de dix ans. L'alternative durable se cacherait alors sous les bois. "Les forêts assurent à une population, aux industries et à l'agriculture une alimentation en eau de bonne qualité", a tenu à rappeler hier Eduardo Rojas-Briales, le sous-directeur général du département des forêts de l'Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).    

Mathilde BAZIN (www.lepetitjournal.com ? Espagne) Mardi 22 mars 2011


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Publié le 22 mars 2011, mis à jour le 5 mai 2024
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