INSOLITE- Botellón : à votre santé !

Prenez un jeune et ses amis, ajoutez les amis de ses amis et un endroit en plein air avec beaucoup d'alcool, mélangez le tout, patientez? vous obtenez un botellón !

Depuis les années 80 des milliers de jeunes Madrilènes ont pris l'habitude de se réunir toutes les weekends pour boire dans les rues. L'événement n'est pas vraiment organisé, c'est le fruit du bouche à oreille : on se rassemble avec ses amis un peu n'importe où pour étancher sa soif, pourquoi ? Pour passer un bon moment en plein air loin des discothèques et des bars jugés trop commerciaux ? Quand on sait qu'un verre peut atteindre 10 euros dans un bar, et ce pour une qualité parfois douteuse, on comprend mieux ce qui pousse ces jeunes à acheter eux même leurs boissons et à expérimenter toutes sortes de mélanges : tinto de verano, kalimotxo ou tout simplement des copas.

Où trouver les meilleurs botellones ?
Ils se déroulent principalement la nuit et dans les parcs. Selon Javier, étudiant en philosophie, les meilleurs se trouvent au Temple de Debod, sur la place Santa Ana, celle de Vazquez de Mella entre Gran Via et Chueca, et dans de nombreux parcs universitaires : "La police ne peut pas rentrer dans la fac, elle doit obtenir une autorisation du rectorat auparavant. Comme ils ne peuvent pas les appeler à 2h du matin, ils ne peuvent rien faire, on est en quelque sorte intouchables".
D'après Sara, étudiante en biologie, les moins sympathiques se déroulent dans le centre car la police y est très présente, mais selon son amie Lourdes la police est assez tolérante : "Ils nous demandent seulement de ne rien laisser derrière, parfois ils nous demandent même s'ils peuvent boire un coup avec nous puis ils s'en vont".

Les problèmes engendrés par le botellón ne sont pas négligeables : bruit, saleté, accidents liés à l'alcool, problèmes de santé publique. Le botellón a été interdit suite aux plaintes des riverains mais sans succès. Si la vente d'alcool est interdite à Madrid entre 22h et 8h du matin, il est facile d'en acheter dans la rue et à n'importe quelle heure.

Natasa BECIROVIC (www.lepetitjournal.com - Espagne) vendredi 14 mai 2010