Nadia Calviño, 1e vice-présidente du gouvernement espagnol, sera la première femme à la tête d'une institution qui jouera dans les prochaines années un rôle plus important, voire politique, dans l'organigramme communautaire.


La première vice-présidente du gouvernement espagnol, Nadia Calviño, sera la prochaine présidente de la BEI grâce en partie au soutien de l'Allemagne et de dernière minute de la France, deux pays clés dans cette course qui avait débuté cet été. Elle succédera à l'Allemand Werner Hoyer, dont le mandat s'achève le 1er janvier après plus d'une décennie à la tête de l'institution luxembourgeoise.
Des négociations de haut vol
Même si la BEI n'est pas l'une des principales institutions, il y a beaucoup de mouvement et d'enjeux au sein de l'UE en ce moment. Intérêts croisés, présidence espagnole, négociations clés sur les règles de l'UE et autres dossiers. L'un d'eux est par exemple le choix du prochain siège de l'agence européenne de lutte contre le blanchiment d'argent, pour lequel Madrid, mais aussi Paris, sont en concurrence. Pour la France, il était aussi important de s'assurer que la présidence de la BEI soutienne l'énergie nucléaire pour qu'elle puisse bénéficier de l'argent de l'institution.
Le président de la BEI reçoit le même salaire mensuel que le président de la Commission européenne. Nadia Calviño recevra donc, comme Ursula von der Leyen, environ 375.000 euros par an, ce qui représente un salaire de plus de 30.000 euros par mois.
Qui succèdera a Nadia Calviño?
Avec la prochain départ de Nadia Calviño, la grande question de savoir qui prendra en charge le portefeuille de l'économie au sein du gouvernement reste en suspens. Pour l'instant, le président du gouvernement, Pedro Sánchez, a déclaré que le remplacement de Nadia Calviño "ne sera pas immédiat", car il faudra attendre quelques mois pour qu'il se concrétise.
Les alternatives envisagées par le gouvernement sont essentiellement au nombre de deux. La première concerne les Ministres du gouvernement José Luis Escrivá, María Jesús Montero ou Teresa Rivera. L'autre possibilité serait un expert économique externe, jouissant d'une grande reconnaissance dans les institutions internationales et en particulier à Bruxelles.
Relations tendues avec Yolanda Diaz
En attendant de savoir qui remplacera Nadia Calviño, la troisième vice-présidente Yolanda Díaz a accueilli le départ de la ministre avec beaucoup d'enthousiasme, étant l'une des premières à la féliciter sur les réseaux sociaux. Il faut dire que l'affrontement permanent entre les deux femmes avait atteint des sommets sans précédent ces dernières semaines. La proposition de Yolanda Díaz de réduire la journée de travail, la loi Rider, la limitation du prix des loyers et, surtout, la réforme du travail, ne sont que quelques exemples des différends qui ont eu lieu au sein du Conseil des ministres. Ces derniers jours, la gestion et le montant des allocations de chômage avaient conduit Calviño et Díaz à s'affronter encore plus violemment. Dans ces batailles, la leader de Sumar a souvent gagné, puisque le gouvernement en coalition avait besoin des votes de Sumar (auparavant Unidas Podemos), mais le rôle de la vice-présidente a été important dans cet équilibre instable. C'est pourquoi le profil du successeur choisi par Pedro Sanchez est crucial pour le fonctionnement du gouvernement.