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Que retenir du Traité de Barcelone?

Pedro Sanchez et Macron à contre jourPedro Sanchez et Macron à contre jour
Pool Moncloa FCR
Écrit par Armelle Pape Van Dyck
Publié le 28 janvier 2023, mis à jour le 29 janvier 2023

Il y a dix jours se tenait le 27e sommet franco-espagnol. Au-delà de l'anecdote des selfies avec le président Macron, qui se sont multipliés sur les réseaux sociaux, que signifie concrètement la signature du Traité de Barcelone?

 

 

Pour rappel, la France et l'Espagne organisent ces rencontres bilatérales tous les deux ans, avec plus ou moins de succès, depuis leur création en 1987. Le dernier sommet s'était tenu à Montauban en mars 2021 et, parmi ses résultats concrets, on peut rappeler l'accord de double nationalité française et espagnole.

Un axe franco-espagnol au sein de l’UE

Mais qu'en est-il de ce 27e sommet? Il  consolide et renforce le relation bilatérale entre les deux pays fortement liés économiquement, culturellement et politiquement. Avec le Traité de Barcelone, l'Espagne devient l'un des très rares pays avec l'Italie et l'Allemagne, à avoir signé un accord bilatéral de cette ampleur.

 

En effet, composé de dix chapitres thématiques et de 36 articles, le traité d'amitié et de coopération embrasse l’ensemble du spectre de la coopération entre les deux pays, déjà très étroite, et qui sera renforcée et mieux structurée grâce à ce traité, notamment dans des domaines comme l'énergie, la défense et la sécurité, le transport et la jeunesse.

Une feuille de route opérationnelle

Parmi les mesures phares du traité de Barcelone, on peut citer:

- Un dialogue renforcé et un engagement commun sur l'énergie et les transports, y compris les interconnexions.

- La reprise du Conseil franco-espagnol de défense et de sécurité

- Le renforcement de la coopération culturelle

- La création de campus commerciaux hispano-français dans les secteurs d'avenir

- La création d'un Conseil hispano-français de la jeunesse

- Des opérations industrielles dans le cadre des grands projets d'intérêt européen commun (IPCEI)

- Une action conjointe pour protéger le patrimoine naturel et la biodiversité communs aux deux pays, notamment en Méditerranée, dans l'Atlantique et dans les Pyrénées

- Le renforcement de la coopération transfrontalière

- L’invitation croisée aux Conseils des ministres: tous les trois mois, un ministre d’un des deux pays participera au Conseil des ministres de l’autre.

H2Med, le macro-projet d'hydrogène vert

Sans nul doute, le point le plus connu et cité dans la presse est le projet “H2Med”, le pipeline d’hydrogène qui reliera la péninsule ibérique au reste du continent européen. Le projet comprend deux infrastructures transfrontalières: Le premier entre Celorico da Beira au Portugal et la province espagnole de Zamora et le second, sous-marin, entre Barcelone et Marseille. L'objectif est de trouver une alternative verte pour réduire la dépendance énergétique de la Russie. Le macro-projet, qui sera réalisé avec un financement de l'Union européenne à hauteur de 50%, devrait être achevé d'ici 2030. L'Allemagne a d'ailleurs annoncé, à l'issue du récent sommet franco-allemand de Paris, son intention de se joindre au projet H2Med.

 

 

Renfort des interconnexions ferroviaires

Un accord entre les deux gouvernements permettra de renforcer les liaisons transfrontalières entre l'Espagne et la France, qui avaient été réduites après les derniers désaccords entre RENFE et la SNCF. La compagnie ferroviaire espagnole a confirmé la semaine dernière qu'elle proposera à nouveau les trains Barcelone-Lyon et Madrid-Marseille avant cet été, après avoir entamé les tests nécessaires pour obtenir l'approbation de ses conducteurs de train.

 

Le gouvernement français va pour sa part accélérer la modernisation du tronçon Montpellier-Perpignan, qui fait partie du corridor méditerranéen, afin de l'achever avant 2030. Ces travaux permettront de raccourcir les temps de trajet, qui dépassent actuellement six heures et demie entre Barcelone et Paris. Le projet Grand Sud-Ouest, qui comprend les liaisons Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Frontière espagnole (Hendaye) du corridor atlantique, sera également accéléré à partir de 2024, ouvrant une deuxième sortie vers la France via le Pays basque.

Réouverture des passages frontaliers, en suspens 

A signaler, dans le chapitre des points à revoir que le sommet n’a pas réussi à résoudre le problème de la fermeture des neufs points de passages frontaliers des Pyrénées. 

 

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