La France, l'Espagne et le Portugal ont présenté le projet d'interconnexion énergétique "H2Med", premier grand corridor vert qui reliera avant 2030 la péninsule ibérique au reste de l'Europe.
Ce n'est plus MidCat, non plus BarMar, mais H2Med. Pedro Sanchez, Emmanuel Macron et Antonio Costa ont dévoilé lors d'une réunion à Alicante, les détails du projet d'interconnexion énergétique, connu désormais sous le nom de H2Med.
Adieu MidCat, bonjour BarMar
Le 20 octobre dernier, les trois dirigeants s'étaient rencontré à Bruxelles et avaient alors convenu d'enterrer définitivement le projet de gazoduc MidCat. L'objectif était de travailler ensemble à la mise en œuvre d'un corridor énergétique vert capable de relier la péninsule ibérique à la ville de Marseille. Depuis lors, les équipes techniques des trois gouvernements ont travaillé d'arrache-pied pour définir les détails et coûts de BarMar, devenu H2Med, et ainsi pouvoir présenter le projet à Alicante, profitant du sommet MED-9.
En Alicante hemos avanzado hacia una Europa más verde e independiente. Y seguiremos trabajando juntos, querido Pedro. Y porque nuestros países tienen tanto que compartir, nuestros pueblos tienen tanto en común, nos veremos el 19 de enero en España para seguir avanzando juntos. pic.twitter.com/mTCUDxG8jv
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) December 9, 2022
Le premier grand corridor de l'hydrogène dans l'UE
Selon les spécifications techniques préliminaires, H2Med comporte deux parties fondamentales: D'une part, la route du Portugal vers l'Espagne, concrètement de Celorico da Beira (Portugal) à Zamora (Espagne). Ce tronçon s'étendra sur 248 kilomètres et devrait coûter 350 millions d'euros. Et d'autre part, la route de l'Espagne vers la France, via la Méditerranée, de Barcelone à Marseille. Son coût est estimé à 2,5 milliards d'euros pour une liaison de 455 kilomètres.
H2Med opérationnel avant 2030
Cette infrastructure, qui constitue le premier corridor vert capable de relier la péninsule ibérique à la ville de Marseille, pourrait être opérationnelle d'ici la fin de la décennie, et devrait être capable de transporter 10% de la consommation d'hydrogène de l'UE d'ici 2030, soit environ 2 millions de tonnes par an.
Financé en partie par l'UE
La présentation de H2Med en tant que projet d'intérêt commun (PIC) aura lieu avant le 15 décembre, ce qui permettra au corridor d'être éligible aux instruments de financement européens tels que la Facility Connecting Europe. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, était d'ailleurs présente et a souligné l'opportunité de ce projet commun: "Le projet H2MED va exactement dans la bonne direction. Il peut nous aider à construire une dorsale européenne pour le transport de l'hydrogène. Nous accueillons très favorablement cette demande, pour en faire un projet d'intérêt commun. La péninsule ibérique deviendra l'une des principales plaques tournantes énergétiques de l'Union européenne".