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ENTREPRISES – Women@renault : la révolution féminine est en marche

Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 20 novembre 2012

Un brin d'égalité, une once de diversité et une pointe de féminisme : voici le cocktail de l'évènement qu'organisait l'entreprise Renault Espagne hier. Présidée et animée par Maria Luisa de Contes, la secrétaire du Conseil d'Administration et Présidente de la Diversité et du Women@Renault du Groupe Renault en Espagne, la matinée s'est déroulée sous le signe de la rencontre. Assistaient une cinquantaine de femmes occupant des postes à responsabilité -dont Annie Delaye ou Annie Mari, membres du Foro Mujeres de Diálogo- ou issues d'associations chargées de promouvoir les droits des femmes dans le monde de l'entreprise. Une trentaine de membres du réseau women@renault étaient également présents. Maria Luisa de Contes est aussi revenue sur le réseau women@renault, précisant ses actions et objectifs

Maria Luisa de Contes, secrétaire du Conseil d'Administration et Présidente de la Diversité et du Women@Renault du Groupe Renault en Espagne (Photo lepetitjournal.com)

Les hommes étaient peu nombreux dans la salle hier. Il faut dire que la manifestation se voulait clairement axée sur la place des femmes dans l'entreprise. En plus de la présentation du réseau women@renault, Maria Luisa de Contes a avant tout tenu à faire de cet évènement "une journée dédiée aux contacts et à la rencontre". Confiante, la responsable du réseau espérait qu'il s'agissait du "premier rendez-vous parmi d'autres à venir". Avant de laisser la parole à des femmes venues de différentes entreprises et associations, Maria Luisa de Contes a rappelé la portée internationale du Plan Women@Renault, avec son volet "ressources humaines" et son volet "réseau social".

Women@renault, un réseau à part
Pour celles et ceux qui n'auraient jamais entendu parler du réseau women@renault ou qui aurait vu défiler des dizaines de Twizy, modèle de véhicules électriques, en mai dernier en plein centre de Madrid sans vraiment savoir d'où ni de qui venait l'initiative, Maria Luisa de Contes aura résumé ainsi : "Le réseau women@renault compte 3.300 personnes dans le monde et agit dans quatre domaines principaux : le genre d'abord mais aussi les origines, le handicap et l'âge". Autant de domaines dans lesquels il apparait indispensable encore aujourd'hui de lutter contre les discriminations. Ainsi, comme l'a rappelé celle qui a débuté il y a plus de trente ans au sein de l'entreprise automobile, "cela reste difficile d'être une femme, et pas seulement pour accéder aux postes de direction, les autres postes sont aussi concernés". Cette difficulté d'être femme dans l'entreprise, et ce même au 21e siècle, les autres intervenantes l'ont également évoqué chacune à leur tour. Mercedes García d'abord, en charge de l'organisation et la diffusion du réseau, qui a rappelé à l'assistance féminine quelques chiffres : "9.957 personnes travaillent à Renault Espagne dont 1.383 femmes" ajoutant que "dans les comités de direction, on compte 105 hommes pour seulement 14 femmes". Des chiffres à relativiser puisque Mercedes García a aussi reconnu "qu'entre l'année 2000 et aujourd'hui, il y a eu un taux d'évolution de près de 245%, faisant ainsi passer le nombre de femmes chez Renault de 400 à 1.383". Rappelant que le réseau women@renault comptait en Espagne pas moins de 307 membres (dont 45 hommes), elle a insisté sur l'aspect social du réseau : "on cherche entre autres à promouvoir le networking" a-t-elle précisé. Monia Robin, chargé au sein du réseau Women@Renault de la collaboration avec les associations et les ONGs, a rappelé que l'entreprise n'est que le reflet de la société et qu'il est primordial que de s'appuyer sur le travail effectué par les organisations et associations de femmes. "Si nous unissons à cela notre implication personnelle dans le monde professionnel, nous parviendrons aux résultats escomptés : une égalité réelle".

Échanges entre femmes modernes
Car ce jour-là, comme l'a affirmé Maria Luisa de Contes en ouverture, il s'agissait aussi pour Renault d'échanger avec d'autres entreprises et associations en matière de diversité et d'égalité dans le monde de l'entreprise et dans la société civile. Se sont ainsi retrouvées à la même table Ana Bujaldon, Présidente de la FEDEPE (la fédération espagnole des femmes chefs d'entreprise), Carmen Maria García, Présidente de la Madrid Woman's Week, un forum destiné à faire changer les choses mais aussi Maria Barceló du Forum Femmes de l'association Diálogo, Estefania Narrillos représentant Women Engaged for PSA Peugeot-Citroën et Pilar Roch de Womenalia, un réseau professionnel consacrée aux femmes. Carmen García, de la Madrid Woman's Week a déclaré : "On ne peut pas attendre les hommes pour lutter" avant de tempérer et de préciser que "les hommes sont aussi nos alliés". La directrice financière de PSA en Espagne Estefania Narrillos en a profité pour parler du réseau existant dans son entreprise : "Notre réseau va plutôt dans le sens de l'identification des femmes pouvant prétendre à un poste de direction et a pour but de leur fournir les clés nécessaires pour y parvenir".
Avant de laisser place à l'essai de la Twizy aux femmes présentes ce jour-là ("le véhicule électrique qui correspond aux femmes et qu'elles représentent" selon la responsable du réseau women@renault), Maria Luisa de Contes a rappelé un élément important à ses yeux : "Il ne faut pas essayer d'arriver à occuper un poste à responsabilités en se comportant comme un homme, mais bel et bien comme une femme, et chercher à concilier vie privée et vie professionnelle". À la fin de l'exposé, dans l'attente fébrile précédant les essais de la Twizy, on croise des femmes aux profils très variés. L'une d'entre elles, Margarena Mico, est chef d'équipe chez BNP en Espagne et reconnaît que "même si les secteurs de l'automobile et des banques sont très différents, les statistiques parlent d'elles-mêmes et les choses peuvent encore être largement améliorées". C'est aussi l'avis de Carlota Pérez-Aguilar, de Mujer, Familia y Trabajo, une fondation qui place au centre de ses préoccupations le thème de la famille. Mais, même si la Fondation constate encore aujourd'hui des discriminations en termes de recrutement et de traitement des femmes en entreprise, elle ne peut que souligner "une nette amélioration en plusieurs années d'action". Les hommes n'ont qu'à bien se tenir.

Texte et photos Charlotte LAZAREWICZ (www.lepetitjournal.com - Espagne) Mardi 10 juillet 2012

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Publié le 10 juillet 2012, mis à jour le 20 novembre 2012
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