La dynamique du développement durable, de la consommation d'énergie raisonnée, de la limitation du gaspillage, etc. sont des thématiques prégnantes de l'actualité. Il est urgent de changer nos habitudes afin de préserver la biodiversité, et le Lycée Français de Madrid a inscrit la démarche dans son projet d'établissement.
(Illustrations ©Lycée français de Madrid)
Suite à plusieurs constats et discussions le projet E3D (Établissement en démarche de développement durable) s'est mis en place petit à petit au sein d'un des établissements les plus importants de la capitale. C'est ainsi que depuis octobre 2013 une équipe composée d'enseignants, parents d'élèves, partenaires, proviseur, élèves, mais aussi institutionnels, repense les habitudes du Lycée afin de faire de l'établissement ?un lieu exemplaire en terme de développement durable?, comme nous l'explique Nathalie Knight, coordinatrice du projet.
Le programme a une double portée, celle bien-sûr de réduire l'empreinte écologique, mais aussi de ?reconnecter la réalité du fonctionnement de l'établissement avec le thème du développement durable, disséminé dans tous les programmes pédagogiques? précise Nathalie Knight, qui indique que le but est de ?créer de la cohérence pour les élèves?. Et tout est pensé pour que chacun se sente impliqué dans cette dynamique : ?On essaie de rendre le projet le plus participatif possible?.
Plusieurs chantiers en cours
Pour ce faire il a tout d'abord fallu établir un diagnostique environnemental, afin de procéder à un premier état des lieux. Entre octobre et décembre 2013 une entreprise extérieure a donc réalisé une étude complète afin de mesurer l'empreinte carbone de l'établissement, sa consommation énergétique, son impact en terme de gâchis alimentaire? Pendant qu'en parallèle Nathalie Knight faisait un diagnostique en interne, dans le but de sonder les habitudes de chacun et de voir ?comment cette question est prise en compte dans les programmes.
Un travail qui a permis de tirer plusieurs conclusions et donc de ?définir les axes de travail pour l'année?. Le comité de pilotage a ainsi distingué ?trois priorités de travail? : mettre en place une gestion organisée des déchets (poubelles de tri, recyclage?) ; diminuer progressivement les consommations d'énergie, de papier, d'eau (ampoules à basse consommation, renégociations des contrats énergétiques,?) et préserver et valoriser la biodiversité (création de parcours botaniques, valorisation du patrimoine végétal?).
Ces trois chantiers ont avancé chacun à leur rythme, et alors que le premier a été réalisé ?à 80%?, d'autres sont encore ?vraiment en cours?, indique Nathalie Knight.
Un an plus tard un quatrième projet s'est dessiné : celui de l'éco-mobilité. La coordinatrice du projet précise : ?c'est un véritable enjeu de vouloir réduire la circulation aux abords du Lycée, et donc de favoriser le covoiturage ou les modes de déplacement doux?.
?Chaque action ou événement est l'occasion de créer un mini-événement en interne? raconte Nathalie Knight. C'est ainsi que pour la seconde année consécutive le Lycée Français de Madrid a récemment participé à la SERD. Concrètement l'événement a constitué l'opportunité de ?faire un zoom sur ce premier chantier quasiment abouti? (celui sur la mise en place d'une gestion organisée des déchets), explique Nathalie Knight.
Durant la semaine du 24 au 28 novembre le Lycée Français a donc ?réfléchit collectivement sur cette question du gaspillage alimentaire, sur les possibilités de faire du tri, etc.? raconte la coordinatrice. Une action qui a permis de montrer ce qui se passait, et donc de communiquer sur l'avancement du projet. Concrètement plusieurs opérations ont été mises en place durant cette semaine : opération ?moins de gaspillage à la cantine?, opération ?on n'est pas des pollueurs?, etc. Une campagne d'affichages de posters réalisés par les élèves a également été exposée dans différents endroits de l'établissement, toujours avec cette volonté de sensibiliser et d'impliquer tous les membres du Lycée.
Des projets de labellisations
Le projet E3D est ?encouragé par le Ministère de l'Éducation Nationale?, explique Nathalie Knight. La volonté de créer un label, pour distinguer les établissements qui font du développement durable une priorité, est en cours. Ce label aurait trois niveaux et serait délivré par les académies. Pour le Lycée français de Madrid, les choses seront donc quelque peu différentes puisqu'il ne dépend officiellement d'aucune académie. Les affinités déjà établies avec celle de Toulouse faciliteront certainement les démarches. Nathalie Knight précise cependant que ?la labellisation est encore en construction? et que l'établissement ?postulera dès que la grille [les critères NDLR] sera mise en place?.
Par ailleurs le projet E3D a été retenu en juin pour postuler à un module d'éco-mobilité européen, ?STARS? qui est développé dans 9 villes en Europe. Mais il s'inscrit également dans un programme que la ville de Madrid aurait mis en place sur cette question, ce qui se traduit par un accompagnement concret de leur part via plusieurs supports. Nathalie Knight est d'ailleurs satisfaite de tout cela : ?il est essentiel pour nous d'être soutenus et accompagnés par la ville, mais aussi de rentrer dans une démarche de réseaux d'établissements?.
De manière générale la dynamique mise en place au Lycée Français transparaît désormais dans n'importe quel projet qui voit le jour dans l'établissement, toujours dans cette même volonté de réduire l'impact écologique et de changer les habitudes de tout un chacun. Et même si aujourd'hui les résultats ne sont pas entièrement quantifiables en terme d'économies, le bilan est inévitablement positif pour tous.
Juliette BRIAND (www.lepetitjournal.com - Espagne) Mardi 16 décembre 2014
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