Dèces d'Almuneda Grandes, figure de la littérature espagnole

Romancière promue, Almuneda Grandes était connue tant pour ses œuvres littéraires que pour ses engagements politiques et intellectuels.

Écrivaine, journaliste, républicaine, féministe et femme politique gauche, Almudena Grandes était une femme espagnole aux multiples visages. La littérature espagnole a perdu l'une de ses écrivaines les plus respectées et admirées de notre génération : Almudena Grandes est décédée samedi dernier à l'âge de 61 ans d'un cancer du sein.

Une brillante carrière

Almuneda Grandes publia son premier roman en 1989. Las edades de Lulú (traduit en français par Les Vies de Loulou) connut un succès retentissant et fut une petite révolution littéraire pour son aspect érotique. L'œuvre reçu le Prix de La Sonrisa Vertical et fut même adaptée au cinéma l'année suivant sa sortie. L'auteure a conquis un public qui lui est resté fidèle, et a ensuite publié de nombreux romans emblématiques, comme Malena es un nombre de tango, Atlas de geografía humana, ou encore Los aires difíciles entre autres titres. Elle a reçu nombreuses récompenses littéraires, telle que le Prix Cálamo, le Prix Nacional de Narrativa en 2018, l'une des plus grandes distinctions littéraires espagnoles, ou encore le Prix Jean Monnet de la littérature européenne. 
Plusieurs groupes politiques ont annoncé vouloir donner le nom de l'auteure à l'une des bibliothèques de la ville. La mesure devrait être évoquée ce mardi.

Une femme engagée

L'ensemble des oeuvres d'Almudena Grandes se déroule dans l'Espagne de la fin du XXème siècle et de la première partie du XXIème siècle. Profondément marquée par la Guerre civile espagnole, la romancière plonge les lecteurs dans une introspection psychologique remarquable des personnages de cette époque. Ses écrits sont imprégnés de réflexions sur l'héritage laissé par le franquisme sur la société espagnole. Almudena Grandes était aussi une journaliste de gauche, chroniqueuse pour le journal El País ainsi que sur la chaine de radio Cadena SER. 
Journalistes, politiques et personnalités du monde de la culture et du cinéma étaient nombreux à venir rendre un dernièr hommage à l'auteure ce week-end. Le Président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez a communiqué sur son compte Twitter son regret pour "la perte de l'un des écrivains de référence  de notre histoire moderne. Engagée et courageuse, elle a raconté notre histoire récente d’un regard progressiste".