C'est ce que révèle une étude de la Commission européenne qui estime que les vagues de chaleur vont modifier nos habitudes de lieu de vacances d'été. L'Europe du Sud serait la plus touchée.


Cet été, nous avons assisté à des incendies dévastateurs en Grèce, en Italie, en Espagne ou dans le sud de la France. Des milliers de touristes ont été évacués à la hâte de leur destination de vacances. Les effets du réchauffement climatique pourraient commencer à avoir un impact direct sur l'un des moteurs économiques de l'Espagne, le tourisme. C'est ce que confirme une étude réalisée par la Commission européenne à partir des données d'une enquête menée à l'échelle européenne. Et ses conclusions sont inquiétantes.
Elle nous apprend que le nombre d'Européens disposés à se rendre dans le sud de l'Europe, entre juin et novembre a diminué de 10 % par rapport à l'année dernière et que près de 8 % des voyageurs considèrent les phénomènes météorologiques extrêmes comme une source d'inquiétude pour leur voyage.
À la recherche de plus de fraîcheur
Dans ce contexte, les destinations avec des températures plus douces gagnent du terrain sur les vacances traditionnelles au soleil et à la plage en raison des vagues de chaleur continues que connaît l'Espagne. Le "refuge climatique" est la formule recherchée par ces vacanciers : des nuits fraîches qui leur permettent de se reposer et de pratiquer des activités sportives ou de plein air à tout moment de la journée.
La saison ne se limite pas aux mois de juillet et d'août. Les gens visiteraient par exemple l'Andalousie plutôt au printemps ou à l'automne.
En Espagne, les régions des Asturies, du Pays basque et de la Galice sont les communautés qui profitent le plus de cette nouvelle tendance, bien que les associations et organisations touristiques rejettent l'idée que les températures élevées vont nuire aux destinations du sud de l'Espagne.
Cela ne signifie en effet pas que le tourisme va s'effondrer dans des pays comme l'Espagne, l'Italie ou la Grèce. La saison ne se limite pas aux mois de juillet et d'août. Les gens visiteraient par exemple l'Andalousie plutôt au printemps ou à l'automne.
Pas de changement brusque
Comme l'expliquait le président de l'Association française des agences de voyage, Jean-Pierre Mas, dans une interview accordée à Euronews, " Cet été, les destinations de prédilection (des Français) sont d'abord la Grèce, ensuite l'Espagne et enfin la Tunisie, donc les trois pays les plus chauds, et les Antilles. Oui, il y a eu une augmentation des visiteurs en Scandinavie, par exemple, et il y a eu une augmentation des visiteurs dans les Hauts-de-France, le Nord de la France, ou l'Alsace pour le tourisme francophone. Mais on ne peut pas dire qu'il y ait eu un recul du sud vers le nord. Ce mouvement sera progressif et ne se fera pas d'un seul coup, il n'y aura pas de processus brutal. Mais les professionnels du tourisme de pays comme l'Espagne, la Grèce ou la Tunisie doivent se préparer à ce que la fréquentation soit moins importante en juillet ou en août et certainement plus importante en juin et en septembre à l'avenir ".