Jusqu'à dimanche, Madrid accueille son premier festival de cinéma africain, petit frère du festival de Barcelone créé en 1996. Objectif affiché : faire découvrir une production cinématographique encore trop méconnue et encourager son exportation
Le public madrilène aura dorénavant son Festival de cinéma africain
Reprenant le meilleur du festival de cinéma africain de Barcelone, son homologue madrilène célèbre sa première édition jusqu'à dimanche dans la petite salle La Enana marrón. Lors de la conférence de presse, Alfons Martinell, Directeur de la Coopération culturelle et scientifique de l'Agence Espagnole de Coopération Internationale (AECI), a regretté que la production cinématographique africaine demeure "un art invisible". "L'objectif de ce festival est de le rendre visible" a-t-il ajouté. "L'Afrique n'est pas l'Afrique exotique que l'on nous montre souvent, il existe une Afrique contemporaine".
Pour la directrice des deux festivals, Marie Elène Valpuesta, le but n'est pas de montrer des réalisations "sur l'Afrique"mais des films "réalisés par des Africains".
Une programmation engagée
Résolument engagées, les ?uvres choisies pour ce lancement madrilène ont pour la plupart été primées. Entre autres perles, le public pourra découvrir Barakat ! de Djamila Sharoui et Cécile Vargaftig : un film à fleur de peau servi par deux actrices magnifiques, qui aborde le fanatisme religieux dans l'Algérie des années 90. Également au programme, les difficultés d'un combattant sierra léonais à retrouver une vie normale après la guerre civile (Ezra) ou l'exploitation des ouvriers agricoles sans papiers dans le sud de l'Espagne (El Ejido, la loi du profit). A noter qu'un hommage sera rendu au réalisateur sénégalais Ousmane Sembene, décédé cette année.
Actuellement dans une situation critique, l'industrie cinématographique africaine souffre d'un manque de financements et d'infrastructures. Si le Maghreb parvient à tirer son épingle du jeu, l'Afrique noire peine à émerger. Pourtant, pour Luis Miguel Rodríguez, coordinateur du festival, "le cinéma africain dégage une fraîcheur que l'on ne retrouve plus en Europe". Que les esprits curieux se réjouissent, il reste quatre jours pour aller retrouver des sensations oubliées.
Tony Mota (www.lepetitjournal.com - Madrid) jeudi 29 novembre 2007.
I Muestra de cine africano de Madrid
Du 28 novembre au 2 décembre
La enana marrón, Trav. de San mateo, 8 (Metro Alonso Martínez) - 91 308 14 97
Consulter le programme :
http://www.laenanamarron.org/
En savoir plus : http://www.ullanonim.org/