Cela va de soi, Madrid ne serait pas ce qu'elle est sans sa Gran Vía. Hier, l'avenue principale de Madrid fêtait ses 100 ans. L'évènement a été fêté comme il se doit, l'occasion de revenir sur l'histoire mouvementée de cette artère
(Photo Lepetitjournal.com)
Un peu d'histoire
Née en 1910 sous le règne d'Alfonso XIII dans le but de désengorger la zone de la Puerta del Sol, la Gran Vía a bien changé depuis 100 ans ; son nom par exemple : originairement appelée Avenue de la C.N.T., puis Avenue de l'Union Soviétique pendant la guerre civile. Franco a continué l'exercice de toponymie en la nommant Avenue de José Antonio, cet homme politique fondateur de la Phalange et fils de Primo de Rivera, ancien dictateur d'Espagne. Jusqu'en 1981, l'ambiance -pas vraiment démocratique- était bien loin de ce qu'elle est aujourd'hui.
Une avenue qui a tout changé
La Gran Vía a eu un effet libérateur sur le quotidien des Madrilènes. Aérant les rues et le centre de la ville, cette artère n'a pas mis 100 ans à attirer les commerces de grands noms (Corte Inglès, la Fnac…) et les bâtiments que nous connaissons aujourd'hui : Metrópolis, Telefónica, Capitol, Palacio de la Prensa… Nombre de théâtres, de cinémas et lieux de divertissements ont fait de cette avenue l'une des plus animées de Madrid. Pensons au palais de la Musique, au Rialto, au Lope de Vega, parmi d'autres. Ce sont aussi des cafés, des bars, des restaurants qui créèrent la "movida" ; il suffit d'ouvrir les yeux pour en découvrir les vestiges.
La Gran Via en chiffres
Sur à peine 1,3 kilomètre de longueur, sont concentrés l'essentiel des charmes de la capitale. La Gran Via a été initiée en 1910, aux abords de la Calle Alcalá. C'est en 1954 que la dernière maison a été construite, juste à côté de la Plaza de España, mais le gros des oeuvres s'est terminé en 1932, sur la portion reliant Callao à Plaza de España. Réalisée dans la zone la plus peuplée de Madrid, la Gran Via a également eu, à son époque, des vertus sanitaires : près de 100.000 habitants se trouvaient empilés sur la zone, dans des conditions d'hygiène les plus douteuses. L'ouverture de l'axe, aérant le centre ville, a permis de remédier à cette situation, tout en impulsant la construction des édifices les plus marquants de la capitale.
Emilie DRUGEON et Antoine TESSON (www.lepetitjournal.com - Espagne) lundi 5 avril 2010