Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Bicentenaire du Prado : deux expos incontournables

fra angelicofra angelico
Écrit par Monique Auxenfans
Publié le 18 juillet 2019, mis à jour le 18 juillet 2019

Dans le cadre de son bicentenaire, le Musée du Prado présente deux expositions particulièrement intéressantes.


"FRA ANGELICO et l'éclosion de la Renaissance à Florence" (jusqu'au 15 septembre 2019). 

Florence vue par Fra Angelico et Fra Angelico vu par les Espagnols.

Fra Angelico, moine dominicain, naquit à Florence en 1390 sous le nom de Guido di Pietro da Mugello. Surnommé "Angelico", en raison de la thématique religieuse et la sérenité de ses oeuvres et de sa réputation d'homme dévôt, il fut l'un des grand maître de ce mouvement.

Plus de quatre-vingt oeuvres, provenant de collections européennes et américaines, gravitent autour de "L'annonciation" (de l'Archange Gabriel à la Vierge Marie et sur le côté l'expulsion d'Adam et Eve du Paradis). Grâce à l'excellence de sa récente restauration, ce chef d'œuvre de Fra Angelico a retrouvé toute la lumière des couleurs d'origine caractéristiques du peintre.

L'accompagnent une quarantaine de réalisations de l'artiste dont deux autres de ses chefs d'œuvres : "Funérailles de Saint Antoine Abbé" et "La Vierge à la grenade", ainsi que des tableaux d'artistes contemporains tels que Masaccio, Masolino ou Filippo Lippi, et de sculpteurs tels que Donatello o Ghiberti. 

Au début du mois de juillet plus de 100.000 personnes avaient visité l'exposition.

 

"VELAZQUEZ, REMBRANDT, VERMEER, VISIONS PARTAGEES"

musée prado

Exposition collaborative organisée avec le Rijksmuseum d'Amsterdam sur les maîtres espagnols et hollandais de la fin du XVIe et du début de XVIIe siècle, avec des tableaux de Velázquez, Rembrandt et Vermeer. 72 œuvres provenant du Prado, du Rijksmuseum et d'une quinzaine d'autres prêteurs tels que la National Gallery de Londres, du Metropolitan de New York, entre autres.

L'exposition propose une réflexion sur les traditions picturales de l'Espagne et des Pays Bas en comparant les mythes historiques et réalités artistiques des deux pays, permettant ainsi au public de réfléchir sur les traits qui les rapprochent.

Pendant bien longtemps, on pensait que l'art se manifestait d'une manière très différente d'un pays à l'autre. Par exemple on disait que Velazquez était "très espagnol" et Rembrandt "très hollandais". Cette opinion reposait sur l'énorme influence que la sensibilité et l'idéologie nationaliste des XIXe et XXe siècle a exercé sur notre façon de concevoir l'art. 

Les spécialistes de l'époque accordèrent une grande importance aux différences qui séparaient les nations et opinaient que ces différences se manifestaient dans l'art. Ce point de vue minimise les points communs partagés par les artistes européens de la même époque. Cette exposition ne reflète pas l'essence des nations mais prétend mettre en relief les idées et visions connexes d'une communauté supranationale de créateurs.

"L'unité de la peinture d'Occident est l'un des grands faits qui met en évidence l'unité de la culture européenne" affirmait le célèbre philosophe espagnol José Ortega y Gasset.