Dans un livre paru mercredi, deux sociologues dressent un portrait de ces grands gagnants du Loto et de leur vie une fois devenus riches. Et contrairement aux idées reçues, rares sont ceux qui pètent les plombs, la majorité dépensant raisonnablement avec un objectif premier, transmettre aux enfants
(Rédaction internationale)- Une "heureuse catastrophe", c'est ainsi que les sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot définissent le gain au loto. Pendant deux ans et à la demande de la Française des Jeux, ils ont suivi une centaine de joueurs qui ont gagné entre 1 et 75 millions d'euros au loto. Leur livre Les millionnaires de la chance paru mercredi aux Editions Payot compile témoignages et analyse avec finalement une conclusion: rares sont ceux qui pètent les plombs.
Une richesse inattendue
Si je gagnais au Loto, qu'est-ce que je ferais ? Qui ne s'est jamais posé cette question en validant sa grille au bureau de tabac ? 9 gagnants sur 10 sont issus des milieux populaires. "La magie du Loto, c'est donner sa chance à tout le monde, car c'est le hasard pur. Il apporte un gain qui ne récompense ni le mérite, ni l'effort, mais qui ne lèse personne", explique Michel Pinçon. Serveuse, docker, menuisier, chômeur ou encore retraité, ils ont dû du jour au lendemain faire face à une fortune inattendue car contrairement aux héritiers, rien ne pouvait les préparer à ce monde de riches auquel ils ne connaissaient rien. Pour faire face à toutes ces questions, la Française des Jeux a mis en place depuis 1993 un accompagnement des gagnants et notamment des ateliers pédagogiques pour apprendre à gérer sa fortune.
Crédits photo: AFP
Que faire de ces millions ?
Un constat s'impose selon Michel Pinçon, "contrairement à ce que la rumeur veut bien faire croire, les millionnaires du Loto ont des envies raisonnables. Dans l'ensemble, ce ne sont pas des flambeurs". La grande majorité des gagnants est plutôt sage dans sa gestion de l'argent. Pour les sociologues, il s'agit de "réflexes dus à leurs origines modestes". Le premier achat va vers une résidence principale, une partie de l'argent se destine à des placements sans risque comme des assurances-vie, et ce n'est qu'après que des petites folies vont être faites comme l'achat de la voiture de ses rêves, d'un petit bateau, d'une nouvelle garde-robe.
Chacun le vit différemment
Comme l'explique Jacques, "l'argent fait le bonheur parce qu'il permet de ne plus compter", parce qu'il donne le choix. C'est l'occasion de réaliser son rêve, de gâter ses enfants et assurer leur avenir. Mais l'argent c'est aussi un chamboulement dans ses relations sociales. Ainsi, Jean Bernard, 62 ans, paysan de naissance a dû quitter son village d'Abondance en Haute-Savoie après avoir gagné 2,6 millions d'euros au Loto car la population l'a rejeté. Il vit désormais dans un chalet à Megève. Un autre gagnant, docker depuis trois générations avoue que malgré ses 15 millions d'euros, il regrette le temps où il travaillait "cela ne (lui) plairait pas d'être rentier". D'autres sont choqués par la réaction de leurs "amis " comme Richard " Mon entourage proche n'a pas changé ; ils ont compris et sont heureux pour moi. Par contre, on pensait qu'on avait des amis, mais on s'est aperçu que certains sont plus intéressés par l'argent que par nous". Certains tiennent leur gain caché même à leurs enfants pour les garder à l'abri des vautours.
Comme dirait la publicité de la Française des Jeux, "Loto, à qui le tour" ?
Magali MASSA (www.lepetitjournal.com) vendredi 5 mars 2010
En savoir plus:
Article de l'Express- Loto: Une vie d'Euromillionnaire
Article du Figaro- Quand les millionnaires du Loto se livrent
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(Rédaction internationale)- Une "heureuse catastrophe", c'est ainsi que les sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot définissent le gain au loto. Pendant deux ans et à la demande de la Française des Jeux, ils ont suivi une centaine de joueurs qui ont gagné entre 1 et 75 millions d'euros au loto. Leur livre Les millionnaires de la chance paru mercredi aux Editions Payot compile témoignages et analyse avec finalement une conclusion: rares sont ceux qui pètent les plombs.
Une richesse inattendue
Si je gagnais au Loto, qu'est-ce que je ferais ? Qui ne s'est jamais posé cette question en validant sa grille au bureau de tabac ? 9 gagnants sur 10 sont issus des milieux populaires. "La magie du Loto, c'est donner sa chance à tout le monde, car c'est le hasard pur. Il apporte un gain qui ne récompense ni le mérite, ni l'effort, mais qui ne lèse personne", explique Michel Pinçon. Serveuse, docker, menuisier, chômeur ou encore retraité, ils ont dû du jour au lendemain faire face à une fortune inattendue car contrairement aux héritiers, rien ne pouvait les préparer à ce monde de riches auquel ils ne connaissaient rien. Pour faire face à toutes ces questions, la Française des Jeux a mis en place depuis 1993 un accompagnement des gagnants et notamment des ateliers pédagogiques pour apprendre à gérer sa fortune.
Crédits photo: AFP
Que faire de ces millions ?
Un constat s'impose selon Michel Pinçon, "contrairement à ce que la rumeur veut bien faire croire, les millionnaires du Loto ont des envies raisonnables. Dans l'ensemble, ce ne sont pas des flambeurs". La grande majorité des gagnants est plutôt sage dans sa gestion de l'argent. Pour les sociologues, il s'agit de "réflexes dus à leurs origines modestes". Le premier achat va vers une résidence principale, une partie de l'argent se destine à des placements sans risque comme des assurances-vie, et ce n'est qu'après que des petites folies vont être faites comme l'achat de la voiture de ses rêves, d'un petit bateau, d'une nouvelle garde-robe.
Chacun le vit différemment
Comme l'explique Jacques, "l'argent fait le bonheur parce qu'il permet de ne plus compter", parce qu'il donne le choix. C'est l'occasion de réaliser son rêve, de gâter ses enfants et assurer leur avenir. Mais l'argent c'est aussi un chamboulement dans ses relations sociales. Ainsi, Jean Bernard, 62 ans, paysan de naissance a dû quitter son village d'Abondance en Haute-Savoie après avoir gagné 2,6 millions d'euros au Loto car la population l'a rejeté. Il vit désormais dans un chalet à Megève. Un autre gagnant, docker depuis trois générations avoue que malgré ses 15 millions d'euros, il regrette le temps où il travaillait "cela ne (lui) plairait pas d'être rentier". D'autres sont choqués par la réaction de leurs "amis " comme Richard " Mon entourage proche n'a pas changé ; ils ont compris et sont heureux pour moi. Par contre, on pensait qu'on avait des amis, mais on s'est aperçu que certains sont plus intéressés par l'argent que par nous". Certains tiennent leur gain caché même à leurs enfants pour les garder à l'abri des vautours.
Comme dirait la publicité de la Française des Jeux, "Loto, à qui le tour" ?
Magali MASSA (www.lepetitjournal.com) vendredi 5 mars 2010
En savoir plus:
Article de l'Express- Loto: Une vie d'Euromillionnaire
Article du Figaro- Quand les millionnaires du Loto se livrent
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