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Kate Winslet nous parle de « Goodbye June », son premier film comme réalisatrice

Kate Winslet a réalisé ce film touchant et joué l’un de ses personnages, sur la base du scénario de son fils, Joe Anders. Celui-ci a puisé dans ses souvenirs entourant la mort de sa grand-mère maternelle. Le film est à voir sur Netflix ce mercredi 24 décembre. Lepetitjounal.com a interviewé Kate Winslet à Los Angeles.

Goodbye JuneGoodbye June
"Goodbye June" est à voir sur Netflix ce mercredi 24 décembre. © DR
Écrit par Déborah Laurent
Publié le 23 décembre 2025, mis à jour le 24 décembre 2025

 

Kate Winslet aime dire que les rôles viennent à elle plutôt que l’inverse. C’est ce qui s’est passé aussi pour « Goodbye June », son premier film en tant que réalisatrice, disponible à partir de ce mercredi 24 décembre sur Netflix. L’histoire est celle d’une femme sur le point de mourir. Elle passe les derniers jours de sa vie à l’hôpital, entourée de ses quatre enfants et de ses petits-enfants. Ses enfants ont des vies et des caractères différents. Ils ne sont pas aussi proches que June le voudrait. Mais peut-être que ces journées au ralenti, à regarder la neige tomber, vont leur permettre de se retrouver ?

À 50 ans, Kate Winslet n’avait pas prévu de passer derrière la caméra. Mais un devoir scolaire de son fils de 21 ans a tout changé. Joe Anders, qu’elle a eu avec le réalisateur Sam Mendes, écrit depuis longtemps. Il est inscrit dans une école de scénaristes à Londres. « Je ne suis pas surprise qu’il y soit mais j’étais surprise qu’il soit assez courageux pour postuler », sourit Kate Winslet, quand on la rencontre. « Joe est une personne humble qui remet beaucoup en question ses compétences.» Elle nous explique qu’un professeur l’a encouragé à écrire sur ce qu’il connaissait.

 

Des souvenirs familiaux douloureux à l'origine de l'histoire

 

Il a écrit sur la mort de sa grand-mère maternelle, en 2017, survenue alors qu’il était adolescent. « Il s’est souvenu avec une précision incroyable de la manière dont notre très grande famille s’est réunie », explique Kate Winslet, qui était très proche de sa mère et qui est toujours émue lorsqu’elle en parle. « Les circonstances étaient étranges, c’était en dernière minute, on venait de différentes parties du monde, pour être auprès de sa grand-mère, avec qui il avait une relation merveilleuse. » Joe a alors été frappé par une réalité vertigineuse : « Il s’est dit : “ Nous sommes tous là parce que nous venons de cette femme”. » 

 

 

Sans qu’il le sache à l’époque, « Goodbye June » était né. Joe a mis ses souvenirs personnels dans une famille fictive. Il a fait lire son histoire à sa mère. Pour lui, il ne s’agissait que d’un devoir donné par l’école, mais elle y a tout de suite vu un film. Elle lui a annoncé : « J’aimerais le produire et jouer l’une des sœurs. » Joe est tombé des nues. Kate n’avait alors absolument pas l’intention de passer à la réalisation. Une idée en amenant une autre, les choses se sont mises en place. Joe a reçu des retours extérieurs sur son travail, sans jamais les prendre personnellement. Sa mère l’a observé travailler, l’a aidé à peaufiner son texte. L’écriture s’est précisée. 

 

Le moment où Kate Winslet a compris qu’elle allait réaliser ce film

 

Quand le scénario a été terminé et que Netflix est entré dans la danse, Kate Winslet a compris qu’elle ne pourrait pas laisser ce film à quelqu’un d’autre. « C’est devenu personnel pour moi. Et je voulais aussi que Joe reste impliqué. Souvent, quand on confie un projet à un réalisateur, il devient le sien, et c’est normal, c’est exactement ainsi que cela doit se passer. Mais le scénariste, lui, se met alors en retrait. Mais je voulais que Joe soit présent. J’adore ses avis. C’est un garçon très intelligent » raconte-t-elle.

 

 

Goodbye June Kate Winslet
Avec "Goodbye June", Kate Winslet et son fils signent un film très personnel autour du deuil, directement inspiré de leur histoire familial. © DR

 

Quand Kate Winslet a proposé le scénario à Helen Mirren, celle-ci a émis quelques réticences. Il y a deux rôles qu’elle ne voulait pas jouer : celui d’une personne atteinte de démence et celui d’une personne qui meurt d’un cancer. Kate Winslet lui a dit que June était atteinte d’un cancer en phase terminale. Elle a malgré tout lu le scénario pour « soutenir » l’actrice en tant que réalisatrice débutante mais aussi parce qu’il est « temps de changer la culture » du cinéma et de laisser de la place aux femmes.

Helen Mirren a finalement accepté d’enfreindre les deux règles énoncées. Kate Winslet n’en revient toujours pas : « Si je suis encore en vie à 80 ans et que je travaille encore comme Helen Mirren, je ferai la même chose pour un acteur plus jeune, une réalisatrice plus jeune, un scénariste plus jeune », promet-elle.

 

« C’était dur parce que j’ai perdu ma mère »

 

Kate Winslet garde un souvenir ému du tournage de « Goodbye June », d’autant qu’elle incarne Julia, l’une des filles de June : « C’était dur parce que j’ai perdu ma mère et on avait une relation incroyable. J’avais beau essayer de scinder les choses, parfois, ce n’était juste pas possible. Quand je filmais Helen Mirren et Tim Spall, dans la chambre d’hôpital, je me disais que mes parents avaient dû avoir ces conversations. C’était magnifique et à la fois, ça me brisait le cœur. » 


Aujourd’hui, « Goodbye June » appartient à ceux qui le regardent et Kate Winslet espère qu’ils trouveront son film « réconfortant et cathartique ». « J’espère que ça permettra aux spectateurs d’avoir des conversations qu’ils n’auraient jamais envisagé avoir avec leurs proches. »

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