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STEPHEN WEISS - Un Américain de Londres au cœur de la résistance française

Écrit par Lepetitjournal Londres
Publié le 12 août 2013, mis à jour le 8 août 2013

New-Yorkais d'origine, Stephen Weiss habite à Londres depuis plus de 20 ans. Il entretient une relation privilégiée avec l'Hexagone depuis la Seconde Guerre mondiale. Sauvé par des résistants français, il a été très marqué par cette époque. Il s'est reconstruit en racontant son histoire et en étudiant la psychologie.

(Crédit : Julie Philippe)

Stephen Weiss a le regard vif et bienveillant. Allure de jeune homme, casquette sur la tête, l'Américain se raconte sans faux semblants. A plus de 92 ans, le Londonien d'adoption a vécu bien des épreuves. Des épreuves qui transforment de simples hommes en héros. De celles qu'on voit au cinéma?

Au début de la Deuxième Guerre mondiale, le jeune Stephen travaille comme photographe pour le bureau d'information de guerre (OWI) à New-York. En 1943, malgré les craintes que manifeste sa famille et notamment son père, grand blessé de la première Guerre Mondiale, le jeune homme de 18 ans s'engage dans l'armée durant l'été. La vie de militaire ne ressemble guère à ce qu'il imaginait. "Nous étions sous les ordres de gradés incompétents et avions reçu une formation militaire insuffisante pour pouvoir nous battre correctement", explique l'ancien soldat.

Sauvé par la résistance française
En juin 1944, après avoir combattu en Italie, Stephen est chargé de la libération de la France. Le 17 août 1944, avec ses camarades, il libère Draguignan des Allemands. L'homme est témoin de scènes de vengeances et assiste aussi à des scènes de liesse. "J'étais étreint et embrassé par des personnes de tout âge. L'esprit de la Libération était sublime", raconte-t-il. Hélas, l'euphorie ne dure pas. La guerre, toujours présente, va se rappeler au jeune homme dans toute sa violence. A Valence, Stephen et sept autres soldats américains sont pris dans une embuscade : les Allemands les encerclent. Les jeunes combattants réussissent à fuir et à se réfugier dans une ferme. A cet instant, Stephen découvre le courage de nombreux résistants. D'abord aidés par les propriétaires de la ferme, ils sont ensuite pris en charge par des résistants dont le chef n'est autre qu'un officier de police. La vie auprès de ces hommes de l'ombre est souvent dangereuse et sans répit. Règlements de compte, combats contre l'ennemi, attaques surprises, Stephen découvre un nouvel univers.

Des snipers à Baker Street
Après guerre, un nouveau combat commence pour lui. Anxieux, tourmenté, en proie à des cauchemars récurrents, il est victime du trouble de stress post-traumatique. Un syndrome fréquent chez les anciens combattants. Six décennies après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, M Weiss en est encore victime. "Il y a quelques années, après un moment d'absence, je me suis mis à chercher des snipers aux alentours de la station de métro de Baker Street, je revivais des scènes de guerre", explique-t-il.

Pour lutter contre ses vieux démons, il a entrepris de nombreuses thérapies. En parallèle, l'homme a fait carrière dans le milieu de la psychologie, de la photographie et de la télévision. Depuis le milieu des années 1970, M. Weiss étudie la psychothérapie. Il a complété son cursus en devenant Docteur en psychologie clinique et Docteur en histoire au Kings College de Londres en 1995.

Encore aujourd'hui, il n'oublie pas ses années de lutte en France et y retourne régulièrement. Médaillé à de multiples reprises, fait notamment Officier de la légion d'honneur en 2007, Stephen profite de la vie londonienne malgré la résurgence de souvenirs d'une époque intense et dangereuse. Une époque où la vie d'un homme tenait parfois au sang froid de courageux inconnus.

Julie Philippe (www.lepetitjournal.com/londres) mardi 22 janvier 2013

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