Boris Johnson aurait “délibérément été malhonnête” avec le parlement britannique selon le rapport d’une commission d’enquête parlementaire publié ce jeudi 15 juin.
Une commission d’enquête parlementaire a annoncé ce jeudi 15 juin que Boris Johnson aurait été délibérément malhonnête avec ses membres lors de leur enquête sur le scandale du Partygate. Entre 2020 et 2022, l’ancien Premier ministre britannique s'était retrouvé dans la tourmente à cause de fêtes illégales organisées en période de hautes restrictions sanitaires.
Le Partygate: de quoi parle-t-on?
Les faits remontent aux temps des confinements de 2020 et 2021 au Royaume-Uni. Plus précisément au 10 Downing Street, la fameuse adresse de la résidence du Premier ministre britannique: Boris Johnson à l’époque. Alors que les restrictions sanitaires étaient de mise et les rassemblements interdits, les membres du gouvernement ont assisté à des fêtes organisées par des personnes proches du Premier ministre, révélées par le tabloïd The Daily Mirror. Les membres du gouvernement ont été pointés du doigt et l’affaire a été ironiquement nommée “Partygate” par les médias, en référence aux scandales qu’ont été ces fêtes.
Alors que Boris Johnson a tenté de se justifier sur les réseaux sociaux en parlant de “réunions de travail”, il a été moqué par les internautes sur les plateformes. Cerise sur le gâteau, une des fêtes a eu lieu le 16 avril et aurait duré jusqu’au petit matin le lendemain, jour des obsèques du Prince Philip. Boris Johnson avait alors déjà présenté ses excuses pour l’organisation d’une fête dans les jardins du 10 Downing Street, le mois précédent.
Le Partygate aura eu plusieurs conséquences sur le monde politique britannique et notamment sur le parti conservateur de Johnson. Alors qu’il refuse de démissionner, le Premier ministre est soumis à un vote de confiance le 6 juillet 2022 mais maintient sa position en rassemblant une majorité de personnes en sa faveur. Cependant, la série de scandales qui aura marqué son mandat et une vague de démissions de 50 membres de son gouvernement dont des ministres hauts placés, les jours précédents, auront raison de son mandat. Il démissionne à son tour le 7 juillet 2022.
Boris Johnson accusé de mentir à la commission d’enquête parlementaire
La commission d’enquête a, pendant 14 mois, tenté de déterminer si oui ou non, Boris Johnson était au courant de la loi concernant l’illégalité des rassemblements pendant le Covid-19. Verdict : Boris Johnson aurait été “délibérément malhonnête” lorsqu’il a été interrogé par ce comité parlementaire.
"Boris Johnson lied" - @ThangamMP
— Femi (@Femi_Sorry) June 15, 2023
This is the first time someone has been able to call Boris Johnson a liar in Parliament without being punished.
IT TOOK SEVEN YEARS!#privilegesCommittee pic.twitter.com/s6sgf8jPI0
“Nous sommes arrivés à la conclusion que certains des démentis et explications de M. Johnson étaient si fallacieux qu'ils constituaient par nature des tentatives délibérées d'induire en erreur la commission et l'Assemblée" ont déclaré les membres du comité d’enquête.
Le rapport de la commission aurait recommandé 90 jours de suspension de son mandat de député à la chambre des Communes, s’il avait encore été député. Cependant, Boris Johnson, mis au courant la semaine dernière de ce rapport l’accablant, a quitté son poste de député avec “fracas”.
«La commission n'a pas trouvé la moindre preuve» s’est exprimé Boris Johnson en accusant le comité de l’assassiner politiquement. Le comité de son côté a adapté sa sanction après la démission du député: "Étant donné que M. Johnson n'est plus membre [du Parlement], nous recommandons qu'il ne reçoive pas de laissez-passer d'ancien membre", faisant référence aux accès donnés aux anciens parlementaires afin qu’ils puissent venir visiter le parlement.