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MODE – A l'âge du vintage

Écrit par Lepetitjournal Londres
Publié le 14 juin 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

Londres figure parmi l'une des plus grandes capitales de la mode. Ses habitants ne peuvent qu'apprécier cette floraison de couleurs et de matières. Des robes rose bonbon aux collants panthères en passant par les chaussures vernis bicolores, chacun possède son propre style, marqueur d'identité assumée. Dans ce tournis vestimentaire typiquement anglais, les boutiques vintage jouent un rôle majeur. On chine, on dégotte une veste, une robe, un bijoux ou un sac. Tout est unique. Tout a déjà été porté il y a plusieurs dizaines d'années. Dans cet univers d'un autre temps, les tissus et les matières ont une histoire. Décryptage de cette  vintagemania vue aussi bien par les professionnels que par les amateurs, touristes et londoniens

[crédits photos: Justine Martin]

Le vintage tient le rôle principal dans cette course à l'originalité vestimentaire qui sévit à Londres mais aussi dans le reste de la Grande-Bretagne et même outre-Manche. La capitale britannique fourmille de boutiques fournis en habits des années 30 aux années 90. Si l'ouest s'en tient davantage aux pièces classiques et rares, l'est, et plus particulièrement le quartier de Bricklane est ouvert à tous les styles.

Un tour du monde du textile
Ami travaille dans le marché du vintage depuis plus de deux ans. Armée de vêtements provenant des quatre coins du monde, elle sillonne les marchés et les foires londoniennes. "Les pièces que je vends viennent de partout " explique t-elle, " je les trouve dans ma famille, dans de petits magasins ou de grands entrepôts ". " A chaque fois que je voyage au Royaume-Uni ou en Amérique, je trouve des tas de vêtements dans des charity shop, et je reviens avec des dizaines de sacs! " ajoute t-elle. Dominic vient d'ouvrir sa propre boutique vintage sur Bricklane, Ease The Squeeze. Les vêtements qu'il propose proviennent des Etats-Unis, du Japon, de Corée...Avec mon collègue, nous choisissons chaque pièce nous même " précise t-il, " une grosse partie de notre budget est consacrée à nos fournisseurs qui repèrent les bons endroits sur place ". Parfois, les habits effectuent une boucle, car les boutiques vintage de Bricklane sont fréque

ntées par de nombreux touristes venus chercher dans la célèbre rue un style particulier.

Au-delà des vêtements, un style de vie
Les vêtements vintage ne sont qu'une partie de tout un état d'esprit. Ils s'accompagnent d'un certain style de musique et de vie, comme le souligne Jack, qui travaille depuis 10 ans dans la vente de vêtements et de bijoux vintage. "Avant de travailler dans une boutique vintage, j'avais déjà un style, d'après la musique que j'écoutais, comme The Smith " déclare t-il, " Le vintage est quelque chose de général, pas seulement des fringues, mais tout un mode de vie ". " Les gens veulent s'habiller vintage car ils s'inspirent d'une certaine époque, qui leur rappelle une certaine époque, des écrivains, des comédiens, des philosophes... " conclue t-il. Ella, vendeuse au Vintage Store de Bricklane, déclare: " j'ai toujours aimé les vêtements vintage car c'est un moyen d'expression presque féérique et pour la fraîcheur qu'ils dégagent ". " Ces vêtements ont une véritable identité " ajoute t-elle.

Loin des vêtements actuels
Comparés aux habits de consommation de masse vendus en grande surface, les pièces vintage nécessitent un petit budget. Le client paie la sélection, la rareté de l'objet, et surtout la qualité. Ella souligne que " aujourd'hui, les vêtements qui se font, chez Primark par exemple, sont de bien moins bonne qualité, et les gens les jettent dès qu'ils sont abîmés. Ils sont faits pour être portés de manière temporaire ". Après 20 ans d'expériences le patron d'une boutique vintage dans Hanbury Street a vu le marché du textile évoluer. Il raconte: " les gens ont toujours acheté des habits d'occasion. Dans les années 90, c'était surtout les étudiants qui n'avaient pas les moyens. Puis, des magasins comme Mark&Spencer se sont faits de plus en plus nombreux. Cependant, aujourd'hui, les habits sont en général moins chers mais aussi moins bien cousus ". " A l'époque, dans les années 70, toutes les finitions étaient faites main ou à moitié à la machine ".

La confection d'un style unique
Du côté des clients, c'est la même passion du vintage et de la recherche de la pièce rare. Erika est une touriste danoise, venue passer quelques jours à Londres. En se promenant dans Bricklane, elle a aperçu la devanture attirante, florissante de tissus colorés et de bijoux cuivrés. " J'avais entendu parler de Bricklane par des amis, alors j'ai décidé d'y aller faire un tour " explique t-elle. " Je ne m'habille pas uniquement avec des habits vintage, j'utilise tout ce que je trouve, du neuf, du vieux, des habits de ma mère... C'est très varié " ajoute t-elle. Amhed fait du shopping vintage depuis trois ans. " J'ai commencé quand j'avais 21 ans " déclare t-il, " parce que j'aime porter quelque chose d'unique, qui fasse ressortir mon individualité ".

Une plongée dans le passé


Max a la soixantaine. Il s'habille principalement dans des charity shops et des boutiques vintage, pour conserver un style classique britannique very smart! " Il y a un moi dans la réalité, et un moi dans la fiction, dans une version hollywoodienne des années 50 " raconte t-il. "J'apprécie le folklore, qui est également pour moi un moyen d'échapper un peu à la réalité ". Alice est une jeune étudiante londonienne de vingt ans. Elle a commencé à acheter des vêtements vintage dès ses quinze ans, avec des robes et des chapeaux des années 70. " J'ai une passion pour les habits vintage car ils reflètent une période précise et ont chacun leur histoire " souligne t-elle. " Avec eux, on peut être ce que l'on veut, selon l'époque qu'on a choisi, sans forcément suivre les tendances actuelles qui nous sont dictées ". " Lorsque j'achète des bijoux, j'aime bien savoir d'où ils viennent et par qui ils ont été portés ".

A chacun sa perle rare
Le vintage s'adapte à tous les styles. Chacun peut y trouver sa pièce fétiche chérie, dont il parle avec passion. Pour Ami, c'est une veste en cuir. " Je l'ai eu pour 100£ environ " précise t-elle, "et elle est de très bonne qualité ". " La dernière pièce que j'ai dégotté est un grand sac en cuir Chanel, dans une boutique à Angel " explique Amhed. John travaille pour Dirty Blonde, une marque de vêtements vintage qui possède deux enseignes londoniennes, à Bricklane et à Stoke Newington. " En ce moment, ma pièce vintage préférée est une chemise en soie noire, très agréable à porter pour l'été, que j'ai acheté à Islington, pour 30£ " déclare t-il. Erika a dégotté une combinaison en faux cuir serpent vert, une pièce originale qu'elle ne risque pas de trouver chez Primark ou Mark&Spencer!

Justine Martin (www.lepetitjournal.com/londres) mardi 14 juin 2011

Quelques boutiques sur Bricklane:
The Vintage Store
182 Brick Lane
BUTZ
Hanbury Street
Ease the Squeeze
145 Brick lane
Et ailleurs:
Palette London
21 Canonbury Lan
Annie's
12 Camden Passage

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Publié le 14 juin 2011, mis à jour le 14 novembre 2012