Depuis plusieurs années, la police britannique, notamment à Londres, a adopté une technique aussi controversée qu’efficace : le « contact tactique ». Face à la multiplication des délits commis à scooter : vols à l’arraché, cambriolages, rodéos urbains ou encore refus d’obtempérer, les forces de l’ordre ont développé une stratégie musclée pour reprendre le contrôle de l’espace public.


Le « contact tactique » consiste pour un véhicule de police à percuter volontairement un deux-roues en fuite, dans le but de le faire chuter. Cette méthode est utilisée depuis 2018 par la police britannique. L’objectif est d’arrêter le suspect tout en évitant une course-poursuite prolongée, souvent dangereuse pour les piétons, les automobilistes et les policiers eux-mêmes. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette méthode ne relève pas de l’improvisation. Elle est strictement encadrée par des protocoles précis : seuls des agents spécialement formés peuvent l’exécuter, et uniquement à basse vitesse, dans des conditions où les risques de blessure sont limités. Chaque intervention est ensuite analysée pour vérifier sa légitimité et sa proportionnalité.
Le contact tactique, un outil contre une délinquance en deux-roues
Cette pratique a émergé en 2018, à un moment où Londres connaissait une explosion des délits à scooter : en 2017, près de 20 000 infractions avaient été recensées. Depuis l’introduction du contact tactique, les chiffres ont nettement baissé : environ 12 000 en 2018, et un peu plus de 11 500 en 2023. Pour la Metropolitan Police, il s’agit d’un signal fort : les délinquants ne peuvent plus fuir impunément.
Les défenseurs de la méthode rappellent qu’elle vise à protéger le public face à des individus qui mettent en danger la vie d’autrui. Les détracteurs, eux, dénoncent une approche jugée disproportionnée, notamment quand elle est appliquée à des jeunes ou à des cas mineurs.
Et en France ?
Face à l’augmentation des refus d’obtempérer et des rodéos urbains, certains syndicats policiers français comme Alternative police souhaitent expérimenter le contact tactique. Ils demandent toutefois un cadre juridique clair, une formation obligatoire pour les agents concernés, et une période de test pour éviter les dérapages.
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