ECONOMIE - Le secrétaire d'Etat français à l'économie en opération séduction à la City

Le secrétaire d'Etat auprès du ministre de Finances et de l'Economie, Benjamin Griveaux, était de passage à Londres pendant deux jours. Il a été reçu par le nouvel ambassadeur, Jean-Pierre Jouyet mardi 12 septembre à la Résidence de France. « Le but de ma venue était avant tout de rencontrer les banques et les fonds de placement », a expliqué le politique, avant d'ajouter, « certes, il y a un petit sujet qui fait actuel débat : le Brexit. Même s'il est au centre de toutes le discussions, il n'est pas au c?ur de ma démarche ».

La preuve, a-t-il étayé, le ministre va se rendre dans les prochains jours en Asie, notamment en Corée du Sud et au Japon. New-York pourrait également apparaître dans son agenda, mais rien n'est encore confirmé. « L'objectif n'est pas de jouer un coup parce qu'il y a le Brexit. On ne transforme pas un pays en surfant sur une opportunité ». Et puis, pas question, a-t-il lancé, de « commenter un processus dans lequel je ne suis pas impliqué. On verre comment les discussions évolueront. Tout ce que nous souhaitons c'est un "fair Brexit" ». 

Vendre la nouvelle crédibilité de la France

Benjamin Griveaux est en fait chargé de promouvoir la France et de « montrer que (son) visage a vraiment changé » depuis l'élection du nouveau président de la République, Emmanuel Macron. « Notre pays a été hémiplégique pendant 30 ans. Ma mission est de travailler avec pédagogie pour expliquer aux chefs d'entreprise notre horizon porté. Les campagne présidentielle et législative n'ont pas permis des débats très sereins, et se sont essentiellement reposées sur des caricatures ». Le ministre a été donc missionné pour vendre la nouvelle crédibilité de la France sur la scène européenne et internationale. 

Lors des échanges avec les entreprises financières à Londres, Benjamin Griveaux a voulu lever le doute sur les préoccupations des patrons. « Nous avons en France une nouvelle offre politique, nous sommes en pleine transformation économique et sociale ». Le ministre les a aussi rassurés sur des questions fondamentales comme le système éducatif, leur assurant que la France était pourvu de collèges et lycées internationaux, mais aussi sur la qualité des régulateurs. « La Banque de France et l'Autorité des marchés sont d'excellents régulateurs. C'est important de les rassurer sur ce sujet-là, la crise de 2008 a laissé quelques traces ».

"C'est à la fin de la fête qu'on compte les bouses"

Certains chefs d'entreprise auraient été séduits par ce discours, mais pas question de donner de noms. « Des choses vont être annoncées prochainement, mais nous devons respecter le calendrier de chacun. Et puis, il ne faut jamais forcer la main, ce serait contre-productif ». Donc pas de surenchère pour prouver que la France sa toute place dans la bataille des pays européens pour récupérer les entreprises fuyant le Brexit. Le secrétaire d'Etat a ainsi tenu à conclure le sujet, en utilisant une expression de son Morvan natal  : « C'est à la fin de la fête qu'on compte les bouses ». 

Leila Lamnaouer, @leilalamnaouer, www.lepetitjournal.com/londres, le 13 septembre 2017