Trois lignes pour capturer l’essence du monde. Pour Fern Jean-Joseph, la découverte des haïkus a été une révélation. Déjà fascinée par la culture japonaise, elle se lance dans l’écriture de son propre recueil de poésie : La Vie en 3 Lignes, où chaque vers est une invitation au lecteur à s’embarquer pour un véritable voyage poétique. Entre éclats d’émotion et humanité, Fern explore toute la puissance des mots comme un écho universel.


L’embarquement de Fern dans l’aventure poétique des haïkus
Fern Jean-Joseph tombe amoureuse des haïkus au détour d’une librairie à Paris, un coup de cœur qui bouleverse sa vie. La découverte de cette poésie japonaise, composée de trois vers, fait écho à son affection toute particulière pour cette nation insulaire, qu’elle a eu la chance de visiter à plusieurs reprises.
Si “la vie est faite de surprises auxquelles vous ne vous attendez pas”, Fern était déjà familière de certaines traditions japonaises comme l’ikebana. Pour elle, cet art floral rejoint toute la beauté des haïkus : “Avec trois branches et trois fleurs, vous créez l’harmonie et atteignez l’essence même de la beauté. Quand j’ai lu ces haïkus, j’ai eu la même révélation. La beauté instantanée d’une émotion ou d’une image qui vous transporte immédiatement dans un autre univers, sans passer par l’intellect, touche directement le cœur et l’âme”.
Déjà investie dans divers travaux d’écriture, Fern s’embarque dans cette véritable aventure poétique et se lance dans la rédaction d’un recueil de haïkus, La Vie en 3 Lignes, accompagné des dessins minimalistes d’Harumi Tohsei Kobayashi, qui illustrent avec brio ces courts poèmes.
“Je ne suis jamais
seule
ma poésie en bandoulière”
Quelle résonance poétique pour le lecteur ?
Loin d’avoir anticipé la réception de sa poésie, Fern fait preuve d’une générosité sans bornes à l’égard de ceux qui s’imprégneront de ses haïkus : “Les mêmes vers, les mêmes haïkus, vont évoquer des images différentes et résonner de manière unique selon chaque lecteur. Ce que j’aime au-delà de l’écriture, c’est cette émotion qu’ils suscitent chez l’autre, cette rencontre intime avec ce qui le touche. C'est une forme de communication que je trouve fascinante.”
“Ces mots qui se détachent et qui font écho”
Auteure de plusieurs milliers de haïkus, Fern perçoit son inspiration comme “une véritable connexion à l’univers”. Elle peut surgir de façon soudaine : “Les mots me frappent et je dois alors les écrire tout de suite”, ou être plus progressive : “Parfois, en écoutant quelqu’un parler ou en lisant un artiste, un mot résonne en moi. Je ne cherche pas à comprendre ou entrer dans l’histoire de cette personne, je retiens seulement ces mots qui se détachent et qui m’interpellent.” Ainsi, c’est à travers les autres que Fern compose ses vers, un exercice qu’elle compare à une forme de méditation plutôt qu’à un travail : “Vous fermez les yeux, des images et des lignes vous viennent, il ne faut pas chercher à les comprendre, mais simplement se laisser porter. C’est ainsi que naissent les haïkus.”
La poésie comme remède “à la fureur du monde”
Si Fern aborde avec enthousiasme le thème du Covid dans son recueil, c’est parce que cette période a marqué un arrêt brutal de “la fureur du monde”. Tout comme la poésie, elle a constitué “plus qu’une résistance, une occasion de s’échapper, de respirer autrement dans un quotidien suffoquant et frénétique.” Une opportunité pour “se connecter à quelque chose de plus grand que soi”.
“Je rêvais qu’un jour
la fureur du monde s’arrête
le coronavirus l’a fait”
Quand les haïkus répondent au drame de la Guerre en Ukraine
En tant qu’Européenne, Fern se sent profondément bouleversée par la situation du peuple ukrainien, qu’elle décrit comme “créatif, combatif et ayant conservé tout son romantisme”. Comme un hommage, elle leur adresse ainsi quelques vers. “C’est un peuple d’un courage exceptionnel. Zelensky est un homme qui a rencontré son destin : il s’est retrouvé aux commandes d’un pays en guerre et il se révèle. Je suis fascinée par ces Ukrainiens qui, malgré la douleur, continuent à rêver et à aimer.”
Au-delà de leur souffrance, son regard inquiet se tourne également vers l’Europe : “Dans ce monde qui bascule, où les intérêts nationaux priment sur la solidarité des peuples, je crains le manque de courage de nos pays européens. Peut-être que c’est dans l’horreur que nous serons capables de nous révéler. J’espère sincèrement que nous n’en arriverons pas là. C’est en écrivant des haïkus que j’essaie d’éveiller les consciences à cette gravité.”
Ainsi, Fern Jean-Joseph trace son chemin dans l’univers poétique des haïkus, guidée par cette quête d’instantanéité et d’émotion pure. Chaque vers est une fenêtre ouverte sur le monde, une résonance intime avec le lecteur. Mais pour elle, “cette aventure littéraire ne fait que commencer, et ne désire que la continuer.” Une promesse d’écriture et de poésie, où chaque haïku est un pas de plus vers l’infini des mots.
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