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Elections consulaires – Portugal : candidat Mehdi Ben Lahcen

Elections consulaires Portugal, Mehdi Ben LahcenElections consulaires Portugal, Mehdi Ben Lahcen
©Mehdi Ben Lahcen
Écrit par Maria Sobral et Julia Martin
Publié le 16 mai 2021, mis à jour le 17 mai 2021


L'élection des quatre conseillers des Français de l´Étranger pour le Portugal se tiendra le 30 mai 2021. Le vote internet est également ouvert du vendredi 21 au 26 mai 2021. Les conseillers des Français de l'étranger élus habituellement pour 6 ans sont les élus de proximité des Français établis hors de France. Ils sont consultés sur les questions concernant les ressortissants dans leur circonscription.  

Au Portugal, il y a six listes candidates à cette élection, Lepetitjournal est allé à la rencontre des candidats tête de liste qui ont tous accepté de répondre à nos questions. Pour précision, la publication des interviews suit l´ordre de présentation des candidats qui a été, lui-même, tiré au sort par l´ambassadrice de France au Portugal, le 31 mars dernier et les questions posées sont les mêmes pour chacun des candidats.

La quatrième  interview est par conséquent celle de Mehdi Ben Lahcen, tête de liste de « Français du monde, citoyens solidaires  au Portugal » et conseiller des Français de l'étranger sortant.

 

Lepetitjournal : Merci de bien vouloir vous présenter, à nos lecteurs, en quelques phrases.

Mehdi Ben Lahcen : J'ai 43 ans, je suis arrivé au Portugal en 2008 pour enseigner les Sciences Economiques et Sociales au lycée Français Charles Lepierre.

Mon engagement militant est maintenant ancien. D'abord syndicaliste, je dois mon engament politique à deux personnes. Arnaud Leroy, qui avant d'être le premier député des Français de la péninsule ibérique, a fondé la section Français du monde-adfe Portugal que je préside depuis 2012 ; et Monique Cerisier Ben Guiga (NDLR : décédée le 9 mai 2021) ancienne sénatrice des Français de l'Étranger de 1992 à 2011 et présidente de l'association, reconnue d'utilité publique, Français du monde-adfe de 2009 à 2015.

C'est grâce à eux que je me suis retrouvé membre du Bureau National de Français du monde de 2011 à 2018. J'ai également été vice-président de cette association de 2012 à 2015, et à l'heure actuelle j'en demeure un des administrateurs.

Cet engagement associatif m'a conduit dès 2010 à siéger en commission consulaire au nom de la section Portugal, puis en commission centrale pour le volet subvention emploi et formation de 2011 à 2015.

C'est très naturellement que j'ai souhaité mettre cette expérience au service des Français du Portugal en 2014, en me présentant aux premières élections consulaires.

J'ai aussi été élu à l'Assemblée des Français de l'Étranger en juin 2014, où j'ai siégé jusqu´en 2020 au sein de la commission du « commerce extérieur, développement durable, emploi et formation professionnelle », puis à la commission « Enseignement » lors de la dernière année de mandat. Au sein de cette Assemblée, j´ai été élu président du groupe « Français du monde, Écologie et Solidarité » représentant la trentaine d´élu.e.s rattché.e.s à l'association.

Au Portugal j'ai également contribué à créer l'association Entreprendre.pt qu'un certain nombre de vos lecteurs connaissent, j´ai mis en place plusieurs événements comme le forum de l'emploi.


Comment avez-vous constitué votre liste ?

Cette liste se compose de sept candidates et candidats alliant une expérience et un engagement de plusieurs années auprès des Français du Portugal, toutes et tous issus du milieu associatif.

Avec plusieurs binationaux c´est une liste qui rassemble, car elle ressemble aux Français du Portugal.

 

Elections consulaires, liste Français du monde, citoyens solidaires au Portugal
De gauche à droite Patrick Raffin (Faro), Carina Raposo (Vila nova de Gaia), Pierre Guibert (Lisbonne), Karima Guergous (Pombal), Filipe Raposo (Porto), Francisca Castro (Cascais - Esposende) et au centre Mehdi Ben Lahcen

©Liste "Français du monde, citoyens solidaires au Portugal"

Ces 7 candidates et candidats sont prêts, par leur connaissance du terrain, leur expérience des réunions administratives, à assumer le mandat à tout moment.


Quel est, selon vous, le plus grand défi qui se présente aux Français du Portugal et à vous-même, en tant que candidat à ces élections ?

- Tout d'abord l'éducation. Nous devons relever un vrai défi en la matière. Nous manquons de places disponibles dans les écoles françaises et nous devons contenir l'augmentation des frais de scolarité. Il existe des solutions pour sortir des impasses sans faire payer la note aux parents ou aux personnels des établissements. Évitons donc de monter les uns contre les autres.

- La délivrance des certificats de vie : si elle a été en théorie simplifiée, demeure dans la pratique compliquée. En effet, la dématérialisation des démarches a entraîné certaines complications. Ainsi on a vu ces derniers mois des certificats refusés car le scan du document altérait le tampon en relief des autorités portugaises. La population retraitée étant croissante il convient de régler maintenant ce problème.

- Les entrepreneurs français au Portugal ont payé un lourd tribu à la crise de la COVID-19. Un grand nombre travaille dans le secteur du tourisme et de la restauration, première victime des mesures de confinements. Si nous avons avancé sur le sujet d'un fond de soutien aux entrepreneurs français au Portugal, il est nécessaire d'aller plus loin.

- Sur l'emploi et la formation professionnelle, nous avons le devoir de mieux accompagner les nouveaux salariés français qui arrivent au Portugal dans des conditions parfois difficiles. De nombreux jeunes Français qui viennent travailler dans les centres d'appels qui ont fleuri au Portugal ne sont pas forcément inscrits sur les registres de l'Ambassade et ils ne sont pas suffisamment soutenus en cas de conflit du travail.

- Enfin la crise de la COVID-19 est venue démontrer combien il était urgent de donner aux Français du Portugal des instruments de solidarité, à l'image des autres circonscriptions du monde, et en premier lieu de la péninsule ibérique. Pourquoi n'avons-nous pas de société de bienfaisance ?


Quelle est, selon vous, la mission principale d´un conseiller des Français de l'étranger ?

Un conseiller des Français de l'Étranger n'a malheureusement pas de pouvoir législatif, et très peu de pouvoir d'exécutif même s'il peut et doit impulser des projets comme nous l'avons fait ces dernières années.

Dans l'ensemble le conseiller des Français de l'Étranger est consulté pour avis, par l'administration publique sur l'ensemble des politiques publiques à destination des Français de l'Étranger.

Il faut avoir une réelle maîtrise des dossiers pour espérer faire fléchir l'administration. Il faut aussi avoir un réseau dans les cabinets parisiens et les couloirs de la haute administration afin de porter la voix de ses administrés de manière efficace.

Avoir été conseiller AFE et plus encore président de groupe m'a permis d'être un interlocuteur privilégié de l'administration. Depuis mon élection les moyens budgétaires débloqués ont été plus importants que jamais.

Mon engagement politique est marqué par une phrase que m'a dite Monique Cerisier Ben Guiga, juste après que j'ai été élu vice-président de Français du monde-adfe : « Mehdi n'oublie jamais que la politique c'est fait pour servir, jamais pour se servir ».

Voilà ce qui anime mon engagement, et celui de mon équipe depuis plus de 10 ans. Servir au mieux les Français du Portugal, et avec eux l'ensemble des Français de l'Étranger au-delà des clivages politiques. Arbitrer au mieux un dossier de bourses, mettre en place un accompagnement à la recherche d'emploi n'obéit à aucune logique politique, juste à donner aux autres.

Afin de faire leur choix les Français du Portugal devront donc se poser une seule question. Quelle est la liste la plus à même de nous défendre efficacement, d'obtenir des aides de Paris ?

De plus, au 1er juin c'est un des nouveaux élus qui présidera le conseil consulaire. Cela peut changer beaucoup de choses dans la manière d'instruire les dossiers. C´est là que sont examinées les demandes de bourses scolaires.

Le  30 mai prochain, les Français du Portugal n'éliront pas seulement quatre conseillers des Français de l'Étranger, mais également un ou une présidente de conseil consulaire.  Comment imaginer un élu n'ayant jamais assisté à un seul conseil consulaire pour les bourses scolaires le présider ?  


Pouvez-vous nous détailler les grands axes de votre programme ?

Notre programme est le fruit d'une réflexion collective issue de nos 7 années de mandats et des difficultés rencontrées récemment par les Français du Portugal. Ce programme est riche de 50 engagements

Ces propositions sont consultables sur notre site internet :  
Il se décline en 8 grands thèmes :

- Education : Que soient rétablis des postes de professeurs résidents à la charge de l'État français afin de limiter la hausse des frais de scolarité. L’installation d'une commission consulaire d'affectation des élèves, afin de garantir que les familles soient capables de faire face aux frais restants.

- Solidarité-action sociale : Notre mesure phare est de créer l'association de bienfaisance qui fait défaut à notre communauté.

- Services consulaires : Nous avons besoin d'un service consulaire suffisamment doté en moyen humain, afin de garantir un accueil de qualité à nos concitoyens.

- Entrepreneuriat : Nous souhaitons la création d'un label de l'entrepreneur français à l'étranger, et le prolongement du fonds de soutien aux entrepreneurs français à l'étranger.

- Emploi et formation professionnelle : Accompagner les français du Portugal dans leur recherche d'emploi.

- Fiscalité : Nous faisons 5 propositions pour essayer de rendre le contact plus fluide entre administration et administrés.

- Culture et francophonie : Rendre l'accès à la culture française plus facile

- Développement durable : Accompagner au mieux, le projet « Ambassade verte ».

 

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