Au programme de la 21èmeFesta du cinéma français au Portugal qui a commencé le 8 octobre dernier à Lisbonne et qui se poursuit actuellement à Porto jusqu'au 4 novembre on retrouve Felicita, un film de Bruno Merle, scénariste et réalisateur français. Ne ratez pas ce film au programme de la Festa à Porto ce 29 octobre à 21h30 !
Lepetitjournal a eu l'occasion de s'entretenir avec Bruno Merle et sa fille Rita Merle, par ailleurs personnage principal de Felicita. Entre rires et tensions, ce film trace le quotidien d'un jeune couple incarné par Pio Marmaï et Camille Rutherford qui mènent une vie alternative sans se soucier de ce que leur réserve l'avenir. Avec eux, Tommy, leur fille, une adolescente coupée du monde qui n'a pas d'autre choix que de suivre le train de vie spécial et très mouvementé de ses parents.
Lepetitjournal : Quel est votre sentiment en voyant votre film à l´affiche de la Festa ?
Bruno Merle : Montrer le film loin de l'endroit où on a pu le montrer jusqu'à maintenant c'est fantastique et on a une réelle chance, on est très heureux !
Rita Merle : Je suis très contente de pouvoir découvrir le Portugal. Durant le confinement et la sortie du film on voyait les festivals s'annuler un par un et là on voit notre film dans un autre pays c'est super !
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours dans le cinéma
BM : J'ai fait un peu tous les métiers possibles qu'on peut retrouver sur un plateau de tournage. Je n'ai pas fait d'école de cinéma, et j'ai commencé par des courts-métrages. Aujourd'hui je présente mon deuxième long métrage après Heros sorti il y a quatorze ans. Entre les deux j'ai écrit un film Le prince oublié réalisé par Michel Hazanavicius... Au début de ma carrière je touchais à tout et maintenant j'écris et je réalise
Comment se passe la sortie du film en France avec le Covid-19 ?
BM : Cela se passe très bien car les gens ont envie de voir un film avec de l'air frais et sans masque,un thème sur la liberté. Le problème est qu'il y a peu de monde dans les salles de cinéma donc c'est plus compliqué en terme de chiffres purs.
Qu'avez-vous essayé de procurer au public en plus de l´aspect drôle de votre film qui voyage entre joie et moments de stress?
BM : Nous sommes ici au cœur du sujet ! Je voulais faire un film qui soit comme ses personnages, c'est-à-dire « en dehors des cases », qui refusent d'avoir une maison et de se définir par un mode de vie carré. Entre la comédie et le coté presque thriller, le film navigue entre les genres comme ses personnages d'ailleurs. Pour moi, il n'y a qu'une seule règle dans le cinéma, celle de surprendre les spectateurs et c'est ce que j'ai essayé de faire. En mettant des moments sombres c'est un peu les montagnes russes émotionnelles : la vie quoi !
Quel symbolique avez-vous souhaité faire ressortir à travers le personnage de Tommy et son casque sur la tête qui la coupe du monde ?
BM : Au cinéma j'adore le silence, c'est pour ça que j'ai choisi ce casque. C'est très rare et précieux. Quand on confectionne un film on a souvent une interdiction de silence, les spectateurs pourraient prendre cela comme un problème technique et la tension se ressent dans la salle. J'avais envie de procurer cette sensation inhabituelle pour mieux faire comprendre le personnage de Tommy. A défaut d'avoir un vrai jardin, Tommy a un jardin secret et quand on a des parents comme les siens c'est un refuge. Mon premier film était très bruyant, là je voulais emmener mon film dans un cadre plus délicat.
Travailler en famille est-ce un « plus » ou un « moins »?
BM : En effet on a énormément travaillé en famille. Déjà il y a Rita, le petit garçon du début est mon fils, ma compagne joue la chanteuse du bar, nous avons tourné dans la maison de famille et c'était notre bateau.
Pour moi il n'y a aucune différence car tout le monde s'est comporté en tant que professionnel. Rita agissait comme une actrice et non comme ma fille. J'ai toujours essayé d'éloigner mon travail de moi-même, de mon intimité. Cette fois-ci c'était spécial, mais c'est resté un moment très intense en concentration.
Un dernier mot sur votre accueil au Portugal ?
BM : L'accueil du personnel du festival et du public a été fantastique. Hier soir lors de la diffusion de notre film, ici à Lisbonne, beaucoup de gens sont venus nous voir et nous ont parlé de manière très enthousiaste. Les gens ont aimé à une exception près, mais il en faut toujours une et cela me rassure !
Super accueil, que du bonheur, la félicita quoi !
Comment êtes-vous arrivé dans le film de votre père ?
Rita Merle : J'ai su assez tard que j'allais faire partie du casting. Je savais que mon père écrivait un film sur une fille de mon âge mais je n´ai su qu'un mois avant le tournage que j'allais jouer dans ce long métrage. Même si je m'y attendais j'ai eu beaucoup de chance d'avoir cette opportunité.
Est-ce que cela a été compliqué d'adopter le personnage de Tommy ?
RM : C'était assez facile de se mettre dans la peau du personnage car mon père a écrit en pensant à moi.
« Rita a trouvé l'intériorité du personnage assez vite sur le tournage et c'était vraiment l'enjeu, elle a trouvé facilement cette intensité » intervenait Bruno Merle.
Des projets futurs ?
RM : Oui j'aimerais bien continuer dans le cinéma. Pour le moment je continu le théâtre et je suis ouverte à d'autres opportunités dans le domaine du cinéma.
Travail en famille ?
RM : Ce n'était pas compliqué, on a eu une relation de travail. Je n'ai jamais eu d'expérience avec d'autres réalisateurs donc je n´ai pas vraiment d'éléments de comparaison. Mais le fait d'être avec mon père a pu faciliter les choses dans le dialogue et j'étais plus à l'aise tout en gardant une relation professionnelle.
En savoir plus sur la programmation de la Festa : www.festadocinemafrances.com