Édition internationale

LAURENT GBAGBO – Arrêté !


Après plusieurs jours de combats autour de sa résidence, Laurent Gbagbo, sa femme et ses proches ont finalement été arrêtés lundi

Laurent Gbagbo (photo AFP) était barricadé depuis plusieurs jours dans sa résidence du quartier de Cocody à Abidjan. Le président sortant ivoirien, qui refusait depuis plus de quatre mois de laisser le pouvoir au président élu Alassane Ouattara, a finalement été arrêté lundi. Il a été emmené, en compagnie de sa femme et de ses proches, à l'hôtel du Golf à Abidjan, quartier général du camp Ouattara. Lors d'une allocution à la nation, Alassane Ouattara a assuré que "toutes les dispositions sont prises" pour assurer "l'intégrité physique" de Laurent Gbagbo et de son épouse, Simone. Le président a annoncé le lancement d'une procédure judiciaire contre l'ancien président et ses collaborateurs. Il a également appelé tous ses partisans à "s'abstenir de tout acte de représailles ou de violences".

Intervention française ?
Selon des premières déclarations, des forces spéciales françaises seraient à l'origine de cette arrestation. Le Premier ministre français François Fillon ainsi que le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, ont cependant assuré peu après que Laurent Gbagbo s'était rendu, de son plein gré, aux forces républicaines de Côte d'Ivoire d'Alassane Ouattara. Le chef d'état major des armées françaises, Edouard Guillaud a confirmé qu'"aucun rôle particulier des forces spéciales hier et aujourd'hui" n'avait joué dans cette reddition. Gérard Longuet a reconnu "un soutien" des forces françaises et de l'Onuci.

Toussaint Alain, représentant européen du président sortant a le premier annoncé à Reuters l'arrestation. Il assurait alors que Laurent Gbagbo "a été arrêté par les forces spéciales françaises et remis à des chefs de la rébellion".

Réactions étrangères
Le président du Parlement européen, Jerzy Buzek, a appelé Alassane Ouattara à "confirmer ses qualités d'homme d'Etat et prendre des mesures concrètes pour favoriser la réconciliation nationale, y compris parmi les forces armées." Pour William Hague, ministre britannique des Affaires étrangères, Laurent Gbagbo "doit être traité avec respect." L'ONG Human Rights Watch a abordé le volet juridique de l'affaire en déclarant que l'ex-président "ne devrait pas bénéficier d'un exil doré" qui empêcherait qu'il se présente devant un tribunal pour "crimes contre l'humanité."

Des manifestations de soutien des deux camps se sont déroulées à Paris. D'après la Préfecture de Paris, 200 pro-Ouattara célébraient le départ de Gbagbo avenue Raymond Poincaré, à l'ambassade de Côte d'Ivoire. Non loin de là, place de l'Etoile, 300 partisans de l'ancien chef d'Etat protestaient contre son arrestation. Les manifestations ont dégénéré et la police est intervenue. Cinq policiers ont été légèrement blessés et deux autres un peu plus sérieusement.


Damien Bouhours (www.lepetitjournal.com) mardi 12 avril 2011

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