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LANGUE - Ça sent la poudre !

 

Il ne s'agit pas d'une allusion à quelque produit illicite et de couleur blanche mais bien une référence à la poudre à canon ou à fusil utilisée autrefois dans les conflits armés, et dont on bourrait les armes pour produire une détonation

Cette poudre produisait ensuite une odeur caractéristique. Par extension, l'expression décrit métaphoriquement toute dispute, qu'elle soit en phase de préparation quand on "fourbit ses armes", ou que ce soit après une première "passe d'armes" quand des salves d'arguments ont été échangées et que la situation reste explosive. Elle est presque équivalente à "ça va chauffer!".
D'autres expressions utilisent le même substantif. La plus connue est sans doute "de la poudre de perlimpinpin", pour désigner un produit aux vertus imaginaires vendu par un charlatan, et par là-même toute recette miracle vendue comme panacée. Si l'origine du mot reste obscure ?on le trouve dès le XVIIe siècle sous la forme prelinpinpin?, on suppose que le terme évoque une parodie de formule magique.
"Jeter de la poudre aux yeux" n'est pas si éloigné de l'idée précédente. Elle évoque l'idée de tromper ou d'abuser quelqu'un en lui faisant apparaitre une image faussée et déformée de la réalité.
Et toujours couramment utilisée: "prendre la poudre d'escampette" c'est-à-dire fuir, disparaitre? Escampette vient d'escamper (fuir) qui a donné décamper littéralement "lever le camp" ?encore une évocation militaire! Et nous verrons prochainement que le français a été très inventif pour traduire l'idée de départ et de fuite!

Hervé Salaün, pour l'Alliance française de Buenos Aires (www.lepetitjournal.com - Buenos Aires) - lundi 21 novembre 2011

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