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JUSTICE - Bruno Cholet, nouveau cas d’école de la récidive

A 51 ans, le meurtrier présumé de Sussanna l'étudiante suédoise découverte il y a 10 jours, a déjà passé une vingtaine d'années derrière les barreaux pour viols et grand banditisme. La justice aurait-elle pu interrompre l'itinéraire du psychopathe ?

Le Parisien a fait un joli coup hier en diffusant des photos de Bruno Cholet prises en 1999

Ses faits d'arme parlent pour lui : Bruno Cholet est au mieux un grand malade, au pire un assassin. Avant d'être entendu sur le meurtre de Sussanna, l'étudiante suédoise retrouvée le 19 avril calcinée dans la forêt de Chantilly, l'homme avait déjà eu affaire à la justice. Et pas pour de menus larcins.
A 15 ans, il a été condamné pour vol à main armée et emprisonné pour 18 mois fermes. Sept ans plus tard, il a pris 6 ans pour enlèvement et viol. De nouveau en 1989, il a écopé de 18 ans pour deux viols commis sur une ado et sur une jeune femme de 21 ans. Le Figaro a d'ailleurs retrouvé cette victime qui raconte comment lors de son procès en 1978, Cholet lui a fait parvenir une lettre : "Je t'embrasse amicalement. Signé : Bruno : numéro un ! Je plaisante !"avait-il alors signé. Les experts avaient alors parlé de personnalité psychopathique.
A sa sortie de prison, Cholet a rencontré un journaliste du Parisien pour lui demander d'écrire un livre sur lui qui raconterait ses exploits de braqueur? Rendez-vous a été pris en 1999, sur les bords de l'Oise où l'escroc s'était plié à une séance de photos -que le quotidien a ressorties dans son édition d'hier.

Répression / guérison : l'éternel débat
En revanche personne n'a pu ressortir les traces de son ADN prélevé en 2005. Il s'est perdu dans les "méandres de l'administration"s'excuse Michèle Alliot Marie qui parle d'un "dysfonctionnement". Ainsi, Cholet n'a jamais été entré dans le fichier des délinquants sexuels que conserve la police scientifique d'Ecully : son empreinte génétique n'y a jamais été enregistrée.
Le débat sur la récidive vient donc de trouver en Bruno Cholet un nouveau cas d'école. La justice aurait-elle pu l'empêcher de poursuivre son itinéraire violent ? C'est en tout cas ce que veut croire Rachida Dati qui vante les mérites de la loi contre la récidive qu'elle a fait voter en août 2007 (peines plancher), et celle de février 2008 sur la rétention de sûreté. Si cette loi avait existé en 1999, Cholet serait vraisemblablement resté incarcéré en raison de sa potentielle dangerosité estime la Chancellerie.
A l'inverse, le syndicat de la magistrature considère qu'au lieu de développer l'arsenal répressif, l'Etat devrait développer des soins plus appropriés en prison et préparer la sortie.
Florence PENSONNI. (www.lepetitjournal.com) mercredi 30 avril 2008

En savoir plus
Le Figaro : "Bruno Cholet m'a envoyé une lettre surréaliste"
Le Point : Enquête sur le fichier ADN après l'affaire Sussanna Zetterberg
L'Humanité : Le gouvernement exploite l'affaire Suzanna Zetterberg
Le Monde : La face humaine des récidivistes

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