Édition internationale

Un concours de culturisme pour sauver l’industrie des briques indonésiennes

Comme chaque année depuis 2015, la ville de Jatiwangi, située à 200 km à l’ouest de Jakarta, a organisé son concours de culturisme où les participants soulèvent... des briques. Ces bodybuilders indonésiens sont des ouvriers des fabriques de tuiles qui veulent redonner fierté et visibilité à un métier ancestral menacé par le déclin de la demande.

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Écrit par Lepetitjournal Jakarta
Publié le 18 août 2025, mis à jour le 24 septembre 2025

Un concept né de la terre, pour la terre

Depuis 2015, à Jatiwangi, district de Majalengka dans l’ouest de Java, les ouvriers des fabriques de tuiles — appelées jebor — s’affrontent dans un concours singulier, mettant en valeur leur force physique née d’une activité artisanale exigeante. À la place des haltères, les participants soulèvent des piles de tuiles en terre cuite, symbole à la fois de leur travail et de l’identité locale.

Origines et motivations

Le concours, baptisé Jatiwangi Cup, a été lancé en 2015 par les artistes Grace Samboh et Julian Abraham, en collaboration avec la Jatiwangi Art Factory (JaF), le musée local des tuiles, et des propriétaires de fabriques de tuiles. L’objectif était de redonner fierté et visibilité à un métier ancestral menacé par le déclin de la demande et le désintérêt des nouvelles générations.

Un rituel annuel entre art et performance

Le Jatiwangi Cup se déroule chaque année, souvent autour de la fête de l’Indépendance indonésienne (17 août). Plus de 70 ouvriers y participent, moussés d’huile, défilant dans une ambiance de liesse populaire, avant de réaliser des poses impressionnantes avec des tuiles — parfois même tenues entre les doigts ou entre les dents.

Une édition de 2017 relatait la victoire d’un participant prénommé Oman, qui a remporté un trophée en forme de bras soulevant des tuiles et une récompense monétaire modeste (environ 2,5 millions de roupies).

Un symbole de résilience locale

Pour Illa Syukrillah Syarief, organisateur local, ce concours ne célèbre pas seulement le culturisme : c’est un acte de préservation culturelle et industrielle. Les ouvriers veulent rappeler que leur art — la tuile en terre cuite — est plus qu’un simple produit : c’est une identité territoriale façonnée par des décennies de tradition.

L'argent des récompenses est souvent collecté auprès des  fabriques souvent concurrentes, sans sponsor externe, renforçant le lien communautaire autour de l’événement .

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