Le sourire pétillant et fier, Laura nous ouvre les portes de la nouvelle boutique PAUL à Jakarta située à Pondok Indah Mall 3. C’est la quatrième dont elle a organisé l’ouverture.
À seulement 30 ans, cette Franco-Suisse jongle brillamment entre la croissance de la célèbre marque de boulangerie française dont elle a la charge, et l’arrivée récente d’un bébé. Démontrant une force de travail qui incite au respect.
Laura, comment êtes-vous arrivée en Indonésie ?
Je suis venue à Bali pour une mission humanitaire dans l’écotourisme. C’était en mai 2013. J’ai été conquise par la gentillesse des habitants et par la douceur de vie. Initialement, je ne devais y rester que quelques mois, mais mon compagnon et moi avons enchaîné avec une mission d’un an qui nous a amenés à Jakarta. Cela consistait à ouvrir un restaurant en partenariat avec des Indonésiens. Déjà, il y a huit ans !
Vous avez ouvert quatre boutiques Paul à Jakarta. Quels sont les principaux défis rencontrés lorsqu’on ouvre un point de vente en Indonésie ?
Une boutique en 2020 et trois en 2021 ! C’est beaucoup d'organisation. Cela demande d’être sur tous les fronts pour s’assurer que tout se déroule pour le mieux. Aux ressources humaines, avec une importante partie recrutement ; à la formation des équipes ; à la gestion et l’acheminement des équipements et matériels… Cela implique également de s’intéresser à l’architecture. La disposition intérieure des boutiques doit être judicieusement choisie. Pour ce qui est des équipements, les marques européennes ne sont pas faciles à trouver en Indonésie. Pour les boutiques ouvertes cette année nous avons cherché des marques équivalentes déjà présentes. Pour les prochaines, nous verrons s’il est possible de faire venir les fours. C’est complexe.
Enfin, sur l’aspect marketing j’ai aidé l’équipe à créer tous les supports de communication pour l’ouverture. Il faut choisir les bons médias, l’angle de la communication, les réseaux sociaux avec chacun leurs particularités, leurs cibles...
Ceci dit, la première boutique est la plus dure. Après, on sait ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas !
Vous êtes personnellement sensible à l’écologie. Comment parvenez-vous à appliquer ces principes dans votre vie personnelle mais aussi professionnelle ?
C’est un sujet primordial pour moi. À la maison, je fabrique tous mes produits d’entretien. J’en suis très fière ! J’évite ainsi la pollution plastique des contenants et l’exposition à des substances toxiques. Les ingrédients miracle sont le savon de Marseille, que je ramène de France, et le bicarbonate de soude. Localement, il est possible de remplacer le savon de Marseille par du savon de Castille qu’on trouve plutôt facilement.
J’ai la chance de travailler pour une marque qui a dans ses valeurs le respect de l’environnement. Je peux appliquer au travail les mêmes idéaux qu’à la maison. Ça a même eu des avantages concrets, puisque cela m’a permis de connaître de nouvelles marques de produits très qualitatifs et dont les ingrédients proviennent de filiales éco-responsables. Désormais j’essaie d’acheter davantage ces marques pour ma consommation personnelle. Et quand je vais au restaurant, je sais reconnaître les bons produits dans mon assiette. J'évite donc soigneusement un grand nombre de restaurants !
Quel(s) geste(s) recommanderiez-vous en premier lieu à quelqu’un qui souhaite gagner en respect de l’environnement ?
Appliquer une règle simple : fuir tout ce qui est à usage unique !
Quelques exemples pratiques au quotidien : avoir toujours une gourde plutôt que d’acheter une bouteille en plastique, emporter un sac réutilisable pour mettre les fruits et légumes quand on fait les courses, refuser les pailles dans les restaurants...
Vous avez beaucoup voyagé dans l’archipel, vous avez même écrit des compte-rendus pour le Petit Journal (îles Togean, Flores…). Y a-t-il une destination que vous avez préférée ?
J’aimerais pouvoir voyager sans arrêt, il y a tant de choses à voir ! J'ai récemment découvert la plongée sous-marine et la Papouasie du sud (Triton Bay), un lieu idyllique pour ça. J’aime aussi l’accessibilité des sommets volcaniques. J’ai grimpé plusieurs volcans. Ma préférence reste pour le Bromo.
Mais il y a aussi quelques souvenirs douloureux ! Par exemple, un triathlon à Pariaman (Sumatra sud) où la mer était infestée de méduses. Ce n’est qu’une fois dans la mer que nous l’avons découvert… J’en ai gardé les marques pendant 2 mois !
Et quelles seront les prochaines destinations ?
J’ai très envie d’aller explorer les fonds marins à Bunaken. J’ai également hâte de pouvoir reprendre les trails. Avant la COVID, c’était de bons prétextes pour découvrir des lieux méconnus et difficiles d’accès. Nous avons grimpé le Slamet qui est au fin fond de Java centre, Pariaman dont j’ai déjà parlé, les plateaux de l’Ijen (Java est)… J’aimerais beaucoup faire le trail du Rinjani, mais il requiert de l’entraînement. Peut-être après l’ouverture des deux prochaines boutiques... !
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