Flores - L'Ultra Run Asia 2025 « Rien n’est impossible à qui sait oser ! »

Ancien avocat parisien aujourd’hui installé dans le sud de la France, Jean-François Tantin affiche 45 marathons à son actif et de nombreux trails sur grande distance de 200 à 550 km à travers le monde. Après avoir été un ultra coureur pendant de nombreuses années et avoir relevé de nombreux défis sportifs, Jean-François décide en 2013 de partager sa passion et d’organiser des ultra-courses. Monter des projets atypiques, engagés sportivement et humainement, sont les motivations de l’organisateur. La 7e édition de l’Ultra Run Asia se déroulera sur l’île de Flores du 1 au 11 mai 2025.

« Rien n’est impossible à qui sait oser » est la devise de notre aventurier.

 

Jean-François, parlez-nous de votre passion pour l’ultra course ? Comment, cette passion a démarré ?

J’ai toujours été sportif, d’abord le rugby, mais malheureusement, une blessure à 20 ans m’oblige à arrêter ce sport. Pour garder la condition physique, je me mets à courir. Sur un pari avec des amis, je m’inscris au semi-marathon de Paris en 1983. Pris par l’ambiance de la course, je continue la boucle et cours mon premier marathon. Je suis devenu rapidement accro, j’ai couru 45 marathons avec un record personnel de 2 h 52.

Parallèlement à la course, je pratique la randonnée, j’ai envie de découvrir un autre terrain de jeu. Dans les années 1980-90 se développent les premières courses d’endurance, qui sont des expéditions sur de grandes distances. Je me lance en 1989, dans la traversée de l’Amérique du Sud en relais de Lima (Pérou) à Rio de Janeiro en passant par La Paz (Bolivie). Cette première course est pour moi le début de nouvelles découvertes et aventures. Je me joins à la «tribu Gestin». Alain Gestin, un baroudeur qui fut le premier à organiser des courses sur des grandes distances sans arrêt, dans des univers désertiques et atypiques. Des courses allant de 333 à 555 km en Mauritanie, Égypte, Niger ou en Inde.

En 2004, j’ai participé à une course folle de 555 km dans le désert du Ténéré au Sahara. Une course avec un binôme que je ne connaissais pas au départ. Huit jours, un peu comme dans une bulle. Je me souviens de sensations extrêmes et extraordinaires. Ces courses sont pour moi comme des parenthèses humaines.

Vous devenez à votre tour organisateur de courses ultra en créant le Ultra Run Asia en 2013.

Doucement, l’idée d’organiser à mon tour des courses pour des ultra-coureurs est venue. Partager mes expériences est devenu évident. Entouré de connaisseurs, j’imagine des courses, des projets audacieux, atypiques, où le sport rejoint l’humain. En 2013, je crée l’association Ultra Run Asia car la première course devait se tenir à Bali. L’administration et les autorisations très compliquées à obtenir à l’époque ne nous ont pas permis de réaliser cette course.

Des opportunités me conduisent en Amérique du Sud, je change de continent et organise notre première course au Mexique. Deux autres courses nous conduiront dans les canyons sauvages mexicains à la rencontre des communautés locales.

En 2019, Ultra Run Asia se court au Rajasthan, en 2022 en Mongolie et en 2023 au Cap-Vert.

« J’aime le principe de ces courses non-stop plutôt qu’une course à étape. La bulle n’est pas rompue, les coureurs restent dans l’aventure, le quotidien ne reprend pas le dessus à l’étape du soir. »

 

La 7e édition de l’Ultra Run Asia se déroulera en 2025 sur l’île de Flores, un retour en Indonésie !

Eh oui, enfin, une course en Indonésie. Grâce à des partenaires comme Thierry Robinet, un grand spécialiste de l’Indonésie installé à Bali, et Oussama et Rani, les co-fondateurs de Terre de volcans, une agence basée à Malang sur l’île de Java. Ils ont leur propre agence de voyages, ils sortent très souvent des sentiers battus et ont une équipe de guides locaux bien entraînés. Ces partenaires ont participé à de nombreuses aventures comme Ushuaia, Péking Express…

Une ultra-course sur 300 Km non-stop, en autosuffisance et par équipe, pourquoi ?

Dix équipes de trois coureurs participeront à cette course. Cette course se veut une véritable aventure humaine. Les coureurs doivent être solidaires, s’adapter, écouter, partager dans un milieu nouveau et qui peut être hostile. L’essentiel de cette course n’est pas tant la performance, mais de pouvoir terminer l’aventure ensemble !

 

Pourquoi 300 km ? Parce qu’il faut plusieurs heures et beaucoup de kilomètres pour que le corps accepte le message d’effort que lui donne la tête, de sorte qu’il est préférable de ne pas rompre cet équilibre par des étapes ! Parce que chacun devient maître de son temps pour cheminer, s’alimenter, se reposer sans stress en l’absence de barrières horaires, la seule obligation étant de parcourir la distance en 120 heures maximum (soit une moyenne de 60 kilomètres par 24 h) !

Pourquoi en autosuffisance ? Parce que c’est la liberté de dormir, ou pas, quand et où vous le voulez (chez l’habitant ou en pleine nature) ! Parce que c’est la liberté de manger vos rations ou de vous ravitailler auprès des populations locales ! Parce que c’est la liberté de faire vos choix sur ce qui vous permettra de cheminer en toute autonomie (à l’exception de l’eau fournie par l’Organisation) !

Pourquoi être solidaire ? Parce que chaque abandon pénalise l’équipe d’une durée de 5 heures ! Parce que, sauf raison médicale, l’entraide doit permettre de gérer le « coup de moins bien », sachant que souvent le coureur (tel le phénix) renaît de ses cendres ! Parce que la vraie satisfaction consiste à partir et à arriver ensemble !

 

Qui sont les coureurs qui s’inscrivent à ces courses ?

Il est indéniable qu’il faut avoir un bon niveau sportif, 300 km ce n’est pas à la portée de tout le monde, il y a des difficultés, du dénivelé. Sur ces courses, il n’y a pas de barrière horaire. C’est faisable en marchant si le mental suit. Les qualités humaines et l’état des esprits sont aussi primordiaux, car les coureurs vont vivre ensemble 5 jours. À nous organisateurs d’entretenir un bon état d’esprit sur la course, de trouver une bonne synergie entre les participants.

Pour cette course, je serais entouré, en plus de mes partenaires, d’une équipe de guides techniques (logistique, repérage) et d’une équipe médicale. J’espère qu’une équipe indonésienne se formera.

 

Pour plus d’informations site de l'Ultra Run Asia 

Crédits photos : Ultra Run Asia