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CIRAD : Accompagner le pays dans le développement agricole durable

CIRAD développement durable A.Rival IndonesieCIRAD développement durable A.Rival Indonesie
Écrit par Valérie Pivon
Publié le 24 novembre 2019, mis à jour le 25 septembre 2020

Le Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement - CIRAD - est installé depuis près de 40 ans en Indonésie. Alain Rival, son directeur régional, nous explique le rôle de cet établissement public français à caractère industriel et commercial.

Quelles sont les missions du CIRAD ?

Dès le début de notre présence en Indonésie, les recherches en partenariat ont porté sur les cultures de plantation : palmier à huile, noix de coco, caoutchouc. Elles ont ensuite été progressivement étendues aux secteurs de la foresterie et de l’agroforesterie pour le caoutchouc, notamment, en partenariat avec le centre international pour la recherche forestière (CIFOR). Notre mission est de répondre aux questions portant sur la durabilité des biens communs que sont les forêts, la sécurité alimentaire, le partenariat équitable, en y apportant une approche et des réponses scientifiques solides et partagées. Nous travaillons en partenariat sur des projets pluriannuels de recherche et de formation, conduits non seulement avec le gouvernement indonésien et les universités, mais aussi avec des sociétés privées, européennes ou locales. La composante formation universitaire et professionnelle fait partie intégrante de nos projets. 

Quels sont les projets actuels ?

La région constitue un fort pôle d'attractivité pour nos chercheurs et ingénieurs, puisque près de 1000 journées de missions scientifiques y sont organisées chaque année. Pour réaliser cette ambition, le Cirad met actuellement en place une plateforme partenariale de construction de projets scientifiques et de formation avec ses partenaires publics et privés, dans une région du monde, l’Asie du Sud-Est, où se concentrent les problématiques en lien avec la durabilité des grandes filières agricoles (déforestation, lutte contre la pauvreté rurale, performances des agricultures familiales...).

Baptisée SALSA (Sustainable Agricultural Landscapes in Southeast Asia - Territoires Agricoles Durables en Asie du Sud-Est), elle a pour objectif de fédérer et mobiliser régionalement les compétences scientifiques et de formation sur la durabilité des filières agricoles pérennes. SALSA favorisera, dans un cadre d’action collectif, l’intégration concrète de disciplines et d’équipes multi-acteurs au sein de projets de recherche, de formation et de développement qui seront conduits sur le terrain grâce à des dispositifs expérimentaux partagés et une formation académique adaptée aux besoins en compétences - présents et à venir - des filières agricoles et forestières.

Huile de palme durable : des questions à la recherche

La durabilité de la production d'huile de palme dans la région génère bon nombre de questions à la recherche. Au CIRAD, notre mission est de mettre en évidence les lacunes de connaissance sur les acteurs (compagnies agro-industrielles comme agriculteurs familiaux) comme sur les pratiques agricoles (intensification écologique, agroforesterie). Nos programmes de recherche visent à fournir des solutions de terrain à nos partenaires, en ayant un impact mesurable sur le développement durable et la lutte contre le changement climatique. 

Nous travaillons actuellement sur la valorisation des déchets organiques agricoles, notamment sur le compostage des effluents des usines d'extraction d'huile de palme.  Après quelques mois, les résidus liquides et solides se transforment en compost qui peut être ensuite utilisé comme fertilisant et diminuer ainsi les quantités d'engrais chimiques. 

Répondre aux questions brûlantes 

L'un de nos projets actuellement en cours de montage consiste à cartographier en détail les paysages agricoles de Sumatra et Bornéo qui sont soumis aux feux récurrents comme ceux que nous venons de connaître. Notre idée est de mettre en place une cartographie sociale capable de relier les départs de feux à des accumulations de déchets agricoles qui sont traditionnellement brûlés en saison sèche, et échappent à tout contrôle lors des épisodes climatiques extrêmes. 

Donner de la valeur à la biomasse est sans doute la solution pour développer des solutions économiquement viables dans les territoires soumis aux feux d'écobuage, sur tourbières comme sur sols minéraux classiques. Ainsi, nous travaillons avec les entreprises privées du secteur des énergies renouvelables pour faire avancer cette idée jusqu'à la solution industrielle à développer en pilote.

Nos projets béneficient du soutien de l’Union Europénne, de l’Agence Française de Développement, du Ministère des Affaires Étrangères mais aussi du gouvernement indonésien, de fondations et de sociétés privées.