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Climat - Pourquoi la Chine, l'Inde et l'Indonésie sont cruciales pour notre avenir ?

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Session de préparation de la COP15 sur la biodiversité en octobre 2021. (Source : CBD)CBD
Écrit par Asialyst
Publié le 16 janvier 2023, mis à jour le 19 février 2023

Environnement, climat, développement social… Les enjeux sont énormes pour les trois géants de l’Asie en développement. Ils vont déterminer l’avenir de ces trois pays et pour une bonne part, celui de la planète.

 

Lire ici le premier volet de cette comparaison entre Chine, Inde et Indonésie.

Au moment de la signature du protocole de Kyoto sur la lutte contre le changement climatique en 1997, il avait été convenu que seuls les pays développés avaient l’obligation d’agir. D’abord parce qu’ils avaient la responsabilité historique principale du dérèglement climatique. Ensuite parce qu’il fallait donner aux pays en développement le temps du rattrapage économique avant de les mettre sous contrainte. Cette dichotomie n’est plus possible aujourd’hui. Quel que soit le niveau de développement de chaque pays, les risques planétaires sont tels qu’une action forte est indispensable. La Chine, l’Inde et l’Indonésie ont une responsabilité particulière parce que ces trois pays pèsent très lourd par leur impact global d’aujourd’hui et de demain, sur le changement climatique comme sur la biodiversité. Il leur faut dans le même temps réduire les dégâts environnementaux de leur croissance et parvenir à une meilleure inclusion sociale que le développement économique ne garantit pas.

 

CLIMAT : CHINE, INDE ET INDONÉSIE DÉTERMINENT UNE BONNE PART DE NOTRE AVENIR

En 2021, les trois géants d’Asie représentaient 41,4 % des émissions mondiales de CO2 et en 2018 (dernière année disponible), 36 % des émissions globales de gaz à effet de serre, selon la base de données EDGAR de l’Union Européenne. En tendance, la progression des émissions de ces trois pays depuis 2005 est équivalente à la progression mondiale (environ 7,7 gigatonnes), ce qui veut dire que les émissions de CO2 mondiales n’auraient pas progressé depuis seize ans sans la croissance cumulée des émissions chinoises, indiennes et indonésiennes.

 

emission coe par pays 2018

 

La Chine représente à elle seule le tiers des émissions mondiales et les trois quarts de la progression des émissions enregistrée par les trois pays. Ses émissions par habitant sont désormais nettement supérieures à la moyenne européenne, et viennent de dépasser celles du Japon en 2021. Celles de l’Inde sont beaucoup plus basses (1,9 tonne par habitant en 2021) et celles de l’Indonésie s’approchent des 4 tonnes par habitant si l’on tient compte de la déforestation et de l’ensemble des GES.

 

Pour les trente ans à venir, le poids relatif de l’Inde devrait fortement augmenter, avec une inversion de la courbe des émissions indiennes qui n’est pas attendue avant 2040. L’Indonésie joue par ailleurs un rôle très important pour la forêt. Détentrice de la seconde forêt primaire du monde après le Brésil, elle représentait entre 2000 et 2016 le quart des émissions mondiales de CO2 liées à la déforestation et à la dégradation des tourbières. Son bilan s’est heureusement nettement amélioré ces dernières années après un moratoire sur les nouvelles plantations et d’autres mesures de gestion de la forêt.

Les trois pays ont pris depuis 2020 des engagements forts dans la lutte contre le changement climatique, avec une inversion de la courbe des émissions avant 2030 pour la Chine, en 2030 pour l’Indonésie, lire la suite de l'article sur le site d'Asialyst.

 

Article écrit par Hubert Testard:

Hubert Testard est un spécialiste de l'Asie et des enjeux économiques internationaux. Il a été conseiller économique et financier pendant 20 ans dans les ambassades de France au Japon, en Chine, en Corée et à Singapour pour l'ASEAN. Il a également participé à l'élaboration des politiques européennes et en particulier de la politique commerciale, qu'il s'agisse de l'OMC ou des négociations avec les pays d'Asie. Hubert Testard enseigne depuis quatre ans au collège des affaires internationales de Sciences Po sur l'analyse prospective de l'Asie. Il a publié un livre intitulé "Pandémie, le basculement du monde", paru en 2021 aux éditions de l'Aube et il a contribué au numéro de décembre 2022 de la "Revue économique et financière" consacré aux conséquences économiques et financières de la guerre en Ukraine.