Près de quatre mois après la menace d’éruption du volcan Agung, le niveau d’alerte est redescendu à 3. Si la catastrophe a été évitée, cela n’a malheureusement pas été sans conséquences pour les commerçants de la région. Pour faire le point, nous avons rencontré Philippe Tabbagh, installé à Bali depuis 8 ans. Il est le co-fondateur de l’hôtel Kelapa Cottage et de l’école de yoga Trimurti Yoga Bali, prochainement rebaptisée Coconut Yoga Bali.
Pouvez-vous nous dire ce qui vous a amené à vous installer à Amed ?
Je suis, depuis plus de 20 ans, instructeur de plongée et c’est donc à ce titre que je suis arrivé en Indonésie. Après quelques mois passés à Flores, je suis arrivé à Bali où j’ai géré une école de plongée à Tulamben. Trois années plus tard, j’ai ouvert ma propre compagnie à Amed et j’ai développé mon centre pendant les trois années suivantes. Jusqu’à l’ouverture de Kelapa Cottage en 2016, date à laquelle ma compagne Dominique m’a rejoint à Bali. Nous avons crée avec Mario Facchini, notre associé Italo-Argentin, un hôtel restaurant doté d’un spa et d’une école de yoga, proposant des formations pour les instructeur de yoga.
Comment avez-vous vécu la menace d’éruption du Mont Agung, en novembre dernier ?
Je comprends que certaines personnes aient eu besoin de s’éloigner pour se sentir plus en sécurité mais en ce qui me concerne, je n’ai pas ressenti le besoin de le faire. Même si les tremblements de terre étaient assez perturbants, je ne me suis jamais senti en danger réel.
Quelles ont été les répercussions sur l’activité touristique à Amed?
Dramatiques ! Toute l’économie de la région s’est trouvée anéantie à cause de l’impact des médias, plus que du volcan lui-même. Les infos "catastrophes" en Europe, en Australie et ailleurs, montrant des images de l’éruption de Agung en 1963, ou du volcan Krakatoa en 2017, ajoutées aux fausses informations données aux touristes souhaitant venir à Amed. Ils ont été découragés par les opérateurs touristiques basés dans le sud qui ont utilisé cette peur pour garder leurs clients.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
Le niveau d’alerte est redescendu à 3, ce qui a permis aux personnes vivant aux alentours du volcan et qui avaient été déplacées à Amed de rentrer chez eux, preuve qu’il n’y a plus de danger. Les touristes recommencent à venir. C’est un processus lent qui prendra du temps mais nous espérons que finalement, ils reviendront.
Des actions ont-elles été menées pour rassurer les touristes et les inciter à revenir à Amed ?
Si seulement les médias pouvaient faire autant de bruit pour annoncer la baisse du niveau d’alerte, cela commencerait par rassurer plus de gens. Malheureusement cette info n’est pas sensationnelle donc il y a peu d’espoir que cela aille dans cette direction. Actuellement, la plupart des opérateurs d'Amed ont réduit de 50% leurs prix, pour inciter les touristes à revenir. Petit message pour les touristes se rendant à Amed : pour une fois, s’il vous plait, évitez de négocier les prix à la baisse, les petits commerces, les taxis, les vendeurs de plage, les restos… Tous ont déjà tellement souffert, ce serait vraiment sympa de votre part. Merci d’avance !
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