Et si vous découvriez l’un des cinémas les plus fascinants et méconnus d’Asie, sans quitter Paris ? Du 10 au 21 décembre, la Cinémathèque de Paris vous ouvre les portes d’un panorama exceptionnel du cinéma indonésien, imaginé pour célébrer les 75 ans de coopération entre la France et l’Indonésie. Un rendez-vous rare, qui vous plonge au cœur d’œuvres aussi surprenantes que puissantes : comédies musicales oubliées, films d’horreur cultes, créations expérimentales ou récits historiques d’une intensité saisissante. Un voyage cinématographique unique, à vivre absolument sur grand écran au MK2 Bibliothèque Georges Pompidou.


Une programmation riche et variée
Cette rétrospective propose une sélection audacieuse, offrant des œuvres allant de comédies musicales à des films d’horreur, en passant par le cinéma expérimental mais aussi des films engagés sur des thèmes sociaux et politiques. Parmi les moments forts (Horaires et lieux) :
- Feuille sur un oreiller (Daun di atas bantal, Garin Nugroho, 1998) ouvre le cycle le 10 décembre à 20h au MK2 Bibliothèque Georges Pompidou. Film hybride entre documentaire et fiction, il suit trois enfants des rues à Yogyakarta, mêlant poésie et regard social. Soirée avec cocktail à 19h et présence de la célèbre actrice indonésienne Christine Hakim.
- Le classique La Longue Marche (Darah dan Doa, Usmar Ismail, 1950), projeté le 13 décembre, est souvent considéré comme le premier “vrai” film national indonésien : une fresque militaire empreinte de romantisme et de quête identitaire.
- 3 Days to Forever (3 Hari untuk Selamanya, Riri Riza, 2007), programmé le 14 décembre, suit un road trip entre cousins, effleurant la jeunesse, les traditions familiales et les aspirations de la nouvelle génération.
- Turang (Bachtiar Siagian, 1958), projeté le 12 décembre, rend hommage à la lutte contre la colonisation, racontée depuis le prisme d’une héroïne grièvement blessée dans son combat.
- The Narrow Bridge (Titian Serambut Dibelah Tujuh, Chaerul Umam, 1982) le 13 décembre : un enseignant rejoint un village où des accusations religieuses et sociales le marginalisent, dans un film qui dénonce l’ignorance, la calomnie et le poids des traditions.
- Le très contemporain Une femme indonésienne (Before, Now & Then, Kamila Andini, 2022), le 14 décembre au soir, est un portrait intime et méditatif d’une survivante de guerre, dans une Indonésie patriarcale et en mutation.
- Enfin, Marlina, la tueuse en quatre actes (Marlina si pembunuh dalam empat babak, Mouly Surya, 2017), présenté le 21 décembre, est un western poétique et féministe : une veuve seule face à un gang, qui se défend et construit sa légende, métaphore de résistance et d’émancipation.
Un éclairage expert : “Fragments de lumières sur le cinéma indonésien”
Le cycle est présenté par Jean-Michel Frodon, figure de la critique cinématographique (ancien rédacteur en chef des Cahiers du cinéma). Il signe une présentation intitulée Fragments de lumières sur le cinéma indonésien, dans laquelle il décrypte les enjeux historiques, artistiques et politiques des œuvres à l’affiche. Ce travail de mise en perspective s’avère particulièrement précieux : il aide le public à naviguer entre les époques, les genres et les esthétiques, et offre un fil rouge qui relie la diversité du cinéma indonésien aux grandes lignes de son développement culturel.
Un soutien institutionnel fort
Ce panorama bénéficie d’un soutien institutionnel important : l’ambassade de France en Indonésie, au Timor oriental et auprès de l'ASEAN, de l’Institut français d’Indonésie, le ministère indonésien de la Culture et le Forum Lenteng collaborent pour rendre possible cette rétrospective. Cette programmation témoigne de l’ambition diplomatique et culturelle du 75ᵉ anniversaire, mais aussi d’une volonté de renforcer les ponts entre les deux pays à travers le cinéma.
Pourquoi ce panorama du film indonésien est important
- Redécouverte de pépites rarement visibles en France : beaucoup des films présentés sont peu ou pas diffusés dans les circuits commerciaux occidentaux. Cette rétrospective offre donc une chance rare de les voir sur grand écran.
- Diversité des voix et des genres : le programme montre à quel point le cinéma indonésien est pluriel; il peut être militant, poétique, brutal, romantique, social.
- Mémoire et identité : des films comme La Longue Marche ou Turang explorent les combats historiques, tandis que d’autres, plus contemporains, examinent la société moderne, la condition des femmes ou la marginalité.
- Dialogue culturel : par cette initiative, la Cinémathèque française joue un rôle de passerelle entre la France et l’Indonésie. Le cinéma devient un vecteur d’échange diplomatique, artistique et historique.
- Le Panorama du cinéma indonésien à la Cinémathèque française est bien plus qu’un simple cycle de projections : c’est un moment de célébration, d’exploration et de réflexion. À travers une sélection exigeante et variée, il rend justice à la richesse d’un cinéma souvent méconnu, tout en honorant 75 ans de relations franco-indonésiennes. Pour les amateurs de cinéma, les curieux de culture et les passionnés d’histoire, cet événement est une invitation précieuse à découvrir ou redécouvrir la force et la beauté du septième art indonésien.
Cinémathèque française - 51 rue de Bercy-75012 Paris.
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