Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a présenté le 6 novembre les plans de l’opéra appelé à remplacer l’actuel Centre culturel Atatürk (Atatürk Kültür Merkezi, AKM) sur la place Taksim d’Istanbul, fermé depuis 2008. “Une fois terminé et ouvert au public au premier trimestre 2019, il sera un honneur et un symbole pour Istanbul et notre pays” a déclaré le chef de l’État, ajoutant que la place Taksim deviendrait entièrement piétonne, y compris devant l’hôtel Marmara.
Le nouvel opéra, “l’un des plus grands du monde” selon ses concepteurs, accueillera jusqu’à 2.500 personnes et abritera une salle d’opéra, une galerie d’art, une salle de théâtre, d’exposition, de ballet, une bibliothèque et un restaurant. L’architecte en charge du projet, Murat Tabanlıoğlu, n’est autre que le fils de l’architecte qui a conçu le bâtiment d’origine. Selon Murat Tabanlıoğlu, le nouvel opéra devra être “un endroit où tout le monde peut aller” et non réservé aux élites.
Lors de son discours, Recep Tayyip Erdoğan a comparé les opposants à la destruction de l’actuel AKM à “ceux qui tentent d’empêcher la Turquie de lutter contre les organisations terroristes”, a rapporté le quotidien Hürriyet Daily News. Leur opposition proviendrait, a poursuivi le président, “d’obsessions idéologiques, et non de sensibilités artistiques ou culturelles”.
Conçu en 1946 par l’architecte français Auguste Perret, le Centre culturel Atatürk avait été détruit pour cause d’incendie en 1970 puis réouvert en 1977 et laissé à l’abandon en 2008. En juin 2013, l’AKM était devenu un refuge pour les manifestants de Gezi, qui avaient couvert sa façade d’immenses affiches et de slogans. La police s’était ensuite installée, un temps, dans l’ancien opéra pour en faire un commissariat.
Aylin Doğan (www.lepetitjournal.com/istanbul) mercredi 8 novembre 2017