Alors que, comme chaque année depuis 2014, la Marche des Fiertés avait été interdite par le préfet d’Istanbul, des manifestants se sont rassemblés dans le quartier de Nişantası (arrondissement de Sisli) ce dimanche 25 juin.
Tous les accès menant à l’avenue Istiklal (haut lieu de la contestation stambouliote jusqu’en 2014) étant complètement bouclés dès dimanche matin, des dizaines de manifestants ont pu se retrouver à Nişantası, malgré les interdictions de manifester. Le lieu de rassemblement avait pu être maintenu secret jusqu’à la dernière minute.
“Senin bu dandik düzenine boyun eğemem. Beni yere seremezsin.”
— 5Harfliler (@5Harfliler) June 25, 2023
21. İstanbul Onur Yürüyüşü, Nişantaşı.
📸: Tuğçe Yılmaz pic.twitter.com/MFOvkURazh
Les organisateurs ont néanmoins rapporté qu’environ 70 interpellations avaient eu lieu.
La communauté LGBTQ+ stigmatisée par le président turc
Ce rassemblement avait lieu un mois après des élections marquées par une virulente campagne homophobe du camp présidentiel. Tout au long de la campagne qui a conduit à sa réélection le 28 mai, le président Erdogan a attaqué les communautés LBGTQ +, les accusant de vouloir détruire la famille traditionnelle. Lors de sa campagne, il a notamment déclaré : "Aucun LGBT ne peut être le produit de cette nation", les qualifiant de "pervers" et de "déviants".
Depuis un spectaculaire défilé qui avait réuni des milliers de personnes à Istanbul en 2014, les autorités turques ont progressivement banni la Marche des Fiertés, arguant de raisons de "sécurité".
En septembre dernier, des groupes conservateurs proches du pouvoir avaient organisé une manifestation pour réclamer l’interdiction des groupes de défense des LGBTQ+. Ils avaient pu, sans interdiction, se retrouver dans l’arrondissement de Fatih, avec des bannières proclamant : "Protégez votre famille et votre génération", "Nous n’allons pas laisser faire ceux qui font la guerre à la famille", "Dis Non au projet de société sans genre", ou encore "Papa + maman + bébé = famille".