Un récent rapport de la Fondation turque de recherche sur la politique économique (TEPAV) conclut que la Turquie est l'un des pays de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) où Internet est le plus cher (3ème rang) et l'un des plus filtrés au monde. Cette étude classerait la Turquie au deuxième rang, derrière la Chine, pour la censure sur la toile mesurée en nombre de contenus supprimés, selon cette étude de TEPAV citée par le quotidien Hürriyet Daily News.
Le directeur de TEPAV, Güven Sak, dans un billet publié fin janvier sur le blog de la fondation, explique que la Turquie détiendrait le record mondial de demandes de retrait de contenus à Google. Dans son dernier rapport sur la transparence (janvier-juin 2013), Google indique ainsi avoir enregistré une hausse de 966% du nombre de suppressions de contenus en provenance du gouvernement d'Ankara. L'entreprise précise avoir accédé à 13% des demandes de l'exécutif et de la police.
De plus, l'accès à internet en Turquie serait parmi les plus chers des pays de l'OCDE avec un prix moyen de 621 dollars par an pour une connexion à haute vitesse, rapporte une étude de TEPAV datée de 2011 (disponible sur leur site).
Depuis le mois de janvier, le gouvernement turc tente de renforcer son contrôle sur le web via une loi controversée adoptée au Parlement la semaine dernière. Des centaines de personnes ont manifesté le 8 février au soir à Istanbul pour protester contre cette loi avant d'être dispersées par les forces de l'ordre. Selon les derniers chiffres publiés par l'Institut turc des statistiques (TÜIK 2013), 49,1% des foyers ont accès à Internet. Près de la moitié des 16-74 ans dit utiliser Internet, dont 75% d'entre eux pour lire des “informations, journaux ou revues”.
Nathanaël Scalbert (http://www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 11 février 2014



































