Le célèbre photographe Ferrante Ferranti expose actuellement dans les trois antennes de l'Institut français de Turquie situées à Ankara, Istanbul et Izmir. Son exposition Itinérances emmène les visiteurs à travers plusieurs pays, notamment l’Italie, l’Egypte, la Grèce, la Turquie, la Syrie, la Palestine, l’Arménie, l’Iran, l’Afghanistan.
Vernissage de l'exposition Itinérances de Ferrante Ferranti à l'Institut français de Turquie d’Izmir en présence de Zeliha Toprak, Consule Honoraire de France à Izmir et José-Maria Queiros, directeur de l'Institut
Les trois périples proposés dans cette Itinérances décrivent ce qu’est aujourd’hui l’artiste, passionné à la fois d’archéologie et d’art baroque, et grand voyageur. Né en Algérie d’une mère sarde et d’un père sicilien, Ferrante dessine d’imagination, à 11 ans, les ruines de Persépolis en Iran. Etudiant en architecture, il réalise ses premières photos lors de voyages en Italie, en Grèce, en Egypte et en Turquie. Il comprend alors que la photographie constitue le moyen de traduire sa passion pour l’histoire. “La Méditerranée, pour moi, c’est mon cœur qui bat, le baroque ce sont mes bras et mes jambes, l’ouverture sur le monde”. Il enseigne la lecture de la photographie depuis 2014 à Sciences Po Paris.
En langue française, un itinéraire est un déplacement d’un point déterminé à un autre, l’errance ce sont les chemins libres où tout peut arriver. L’itinérance est ainsi la compilation de ces deux mots faite par Ferrante Ferranti pour déjouer le destin : “Vous êtes programmé pour être mathématicien, architecte… tout à coup une voie s’ouvre et vous devenez autre chose : je suis devenu photographe”.
Ferrante Ferranti, photographe-voyageur
Il est important de préciser que beaucoup de ses livres de photographies ont été publiés avec des textes. L’artiste n’est pas que photographe, pour lui la dimension narrative est fondamentale. Il a associé pour cette exposition en Turquie deux textes fondateurs : le premier, son livre de chevet, L’Odyssée d’Homère qui traduit l’errance d’Ulysse, et le second, L’usage du monde, devenu le “bréviaire de ses périples”. Il s’agit là d’un itinéraire très dessiné de l’écrivain suisse Nicolas Bouvier qui, en 1954, va aller d’Europe jusqu’aux portes de l’Inde en traversant toute la Turquie.
Ferrante Ferranti présente son exposition Itinérances à l'Institut français de Turquie d'Ankara - crédit photo Sébastien de Courtois
Quand le projet de cette exposition est né, il y a un an environ, Ferrante Ferranti a souhaité revenir sur ses regards de 1981, année de son premier voyage en Turquie, à Istanbul, Ankara ainsi qu’en Cappadoce. Il dit avoir été ému de voir dans une ville comme Istanbul deux mondes se rencontrer et d’avoir découvert l’Orient.
Les photographies exposées à Istanbul concernent essentiellement l’errance d’Ulysse et mettent l’accent sur la dimension méditerranéenne. Les oeuvres résonnent par paires, toujours à partir de photographies de Turquie dont certaines prises en 1981, en quête de vibrations similaires. “Les turcs connaissent leur pays et peuvent parfois être étonnés de découvrir dans un autre pays des images qui libèrent la même vibration.”
Exposition Itinérances de Ferrante Ferranti à l'Institut français de Turquie d'Istanbul - crédit photo I.F. Istanbul
Vernissage de l’exposition Itinérances de Ferrante Ferranti à l’Ambassade de France à Ankara - crédit photo Eliza Pieter
A Ankara, l’exposition est une longue promenade où, d’étape en étape, on part des rives de la Méditerranée jusqu’en Ouzbékistan sur les pas de Nicolas Bouvier.
Pour l’Institut français d’Izmir enfin, il a conçu une projection accompagnée de musiques du monde soigneusement sélectionnées pour l’occasion. Le parcours en images part de Chine, prolongement de la Route de la soie qui donne du sens à l’Afghanistan et à tous ces territoires traversés par les caravanes, pour aller jusqu’à Rome, à la Villa de l’empereur romain Hadrien.
Le rêve de l’artiste est “d’oublier les légendes afin d’entrer dans les images par l’imaginaire et ainsi d’abolir les frontières”.
Ces itinérances sont le fruit de quarante années passées à arpenter le monde. Elle a été tracée par Ferrante Ferranti “...à partir des résonances en images entre lieux mythiques et sanctuaires, marbres de gorgones et d’hermaphrodites, icônes et graffiti, obélisques et minarets, chapiteaux grecs et coupoles byzantines”.
Lors de la conférence de presse de Ferrante Ferranti à l'Institut français de Turquie d'Izmir
Depuis 2011, le photographe revient inlassablement en Turquie pour immortaliser les innombrables sites antiques. En inconditionnel amoureux des vieilles pierres, son grand regret est de n’avoir pu entrer sur celui de Göbeklitepe au moment de sa visite dans la région ; sa grande satisfaction est d’avoir publié aux éditions Actes Sud en 2019 Turquie antique, avec des textes de Sébastien de Courtois et Jacques de Courtils.
La traduction et publication en turc de cet ouvrage permettrait d'enrichir la bibliothèque sur ce sujet important de l'histoire du pays.
Exposition Itinérances de Ferrante Ferranti à l'Institut français de Turquie d'Izmir
Conditions de visite :
A Ankara, Konrad Adenauer Cad. No 30 - Yıldız : Jusqu’au 1er février 2021, ouverte du lundi au samedi, de 10:00 à 18:00 - entrée libre - peut être visitée simultanément par 20 visiteurs. Réservation préalable nécessaire par mail à kultur.ankara@ifturquie.org.
A Istanbul, İstiklal Caddesi No 4 - Taksim : Jusqu’au 7 mars 2021, du lundi au samedi, de 10:00 à 20:00 - entrée libre - peut être visitée simultanément par 10 visiteurs au maximum.
A Izmir, Cumhuriyet Blv. No: 152 - Alsancak : Jusqu’au 30 décembre 2020, du lundi au samedi, de 10:00 à 18:00 - entrée libre - peut être visitée au maximum par 4 visiteurs à la fois.