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"Exode" vers les côtes turques égéenne et méditerranéenne en 2020

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Antalya
Écrit par Albane Akyüz
Publié le 9 février 2021, mis à jour le 11 janvier 2024

Alors qu’en 2020, pour la première fois en 20 ans, la population d’Istanbul a diminué, plus de 180 000 personnes se sont installées dans les régions égéenne et méditerranéenne, sur les côtes ouest et sud de Turquie.

Selon les données de l’Institut turc des statistiques, qui se base sur le registre de la population, au 31 décembre 2020, 459 365 personnes de plus qu’au 31 décembre 2019 résidaient en Turquie. Fin 2020, le pays comptait alors 83 614 362 habitants.

Diminution de la population à Istanbul

En 2020, la population d'Istanbul a diminué de 56 815 personnes par rapport à l'année précédente, et est tombée à 15 462 452 habitants. En 2000, 11 760 804 personnes vivaient à Istanbul ; ce nombre est passé à 13 255 685 en 2010, et à 15 519 267 en 2019.

Si la Turquie a une densité de population de 109 personnes au km2, Istanbul a une densité de population de 2 976 habitants au km2 ; elle est la province la plus peuplée du pays.

Les causes de la diminution de la population à Istanbul sont attribuées à deux facteurs principaux : la crise économique et le télétravail. Dans le premier cas, les difficultés économiques rencontrées en raison de la crise sanitaire ont poussé certaines personnes venues dans la métropole pour y travailler, à repartir dans leur région d’origine. Dans le second cas, les possibilités de télétravail (souvent pour les cadres) ont poussé certaines personnes à quitter la métropole pour vivre le "rêve turquoise".

C’est le cas de Begüm A. : elle travaille dans le département IT d’une entreprise internationale de transport et de logistique. En 2020, elle a sauté le pas, elle a investi dans une petite maison à Datça (Mugla) sur la côte égéenne. Voyant qu’elle pourrait travailler à distance encore plusieurs mois, il lui a semblé naturel de quitter Istanbul : "Au printemps, pendant le ‘premier confinement’, j’ai commencé à détester mon appartement, mon quartier (Maslak), et Istanbul en général. Je n’en pouvais plus de la ville. En l’absence de vie sociale à Istanbul, je me suis rendu compte que j’avais au moins besoin de nature. Le fait de travailler dans le secteur informatique offre la possibilité de télétravail sans difficultés, et je suis d’ailleurs pour ma part beaucoup plus productive en travaillant de chez moi. Mon entreprise envisage peut-être un retour partiel en présentiel au deuxième semestre 2021, dans ce cas, je rentrerai à Istanbul une semaine par mois, ce qui me permettra aussi de renouer avec la vie culturelle qui peut parfois manquer à Datça. L’inconvénient du travail à distance est que les horaires étant plus flexibles, au final je travaille plus qu’à l’époque où j’allais au bureau. Mais l’avantage est que je peux aller faire une marche au bord de la mer dans l’heure de déjeuner !"

A terme, le but de Begüm est de convaincre quelques ami.e.s de venir s’installer à Datça et d’y créer une "petite communauté".

182 000 personnes de plus dans les régions égéenne et méditerranéenne

Si Edirne et Çanakkale, au nord, connaissent une faible diminution de leur population, le nombre des résidents de 8 villes des côtes égéenne et méditerranéenne a en revanche augmenté considérablement en 2020, selon les données du registre de la population. Si l’on observe les provinces de l’Ouest et du Sud : Balıkesir, İzmir, Aydın, Muğla, Antalya, Mersin, Adana et Hatay, la population est passée de 15 906 944 en 2019, à 16 089 939 en 2020.

Antalya est la ville qui enregistre la plus forte augmentation, avec 36 608 personnes de plus en un an, elle est passée de 2 511 700 à 2 548 308 habitants. Les villes côtières d’Hatay (+28 332), Mersin (+27443) et Izmir (+27 443) ont également enregistré une forte hausse de leur population.

On peut imaginer que cet attrait pour les côtes ouest et sud du pays se confirmera en 2021, et que davantage de personnes s’y installeront, et cela, au grand dam des locaux qui y voient la menace d’une augmentation du coût de la vie, ainsi que le risque de "bétonisation" du littoral. 

 

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