Une minute de silence traverse la Turquie chaque 10 novembre. Mais la trace d’Atatürk ne s’arrête pas là. Certaines villes du monde accueillent aussi son image dans l’espace public.


10 novembre en Turquie : un hommage national
Chaque 10 novembre, à 9h05, les sirènes retentissent dans tout le pays. Les passants s’immobilisent, les cours s’interrompent, la circulation se fige. Une minute de silence est observée en mémoire de la mort de Mustafa Kemal Atatürk, le 10 novembre 1938.
Un geste répété chaque année, transmis de génération en génération et désormais inscrit dans la vie commune du pays.
Réformes et construction d’un cadre commun
Après la proclamation de la République en 1923, Mustafa Kemal Atatürk engage une série de transformations politiques, juridiques et sociales.
L’État se sépare du religieux. L’école devient un lieu central de formation des citoyens. L’alphabet latin est introduit pour faciliter l’apprentissage de la lecture et de l’écriture.
Les droits des femmes progressent, le droit civil prend la place du droit religieux, les institutions se structurent autour de principes écrits et partagés.
Ces réformes visent à établir un cadre commun pour la vie publique, où l’éducation, la citoyenneté et la loi constituent des repères stables.
La mémoire au-delà des frontières
La présence d’Atatürk est forte dans l’espace public turc : statues, portraits, noms de places ou d’écoles. Mais sa figure apparaît aussi dans certains espaces publics à l’étranger. Ces monuments répondent à des relations historiques, diplomatiques ou humaines propres à chaque lieu.
Kushimoto (Japon)
À Kushimoto, une statue d’Atatürk fait écho au naufrage du navire ottoman Ertuğrul en 1890, lors duquel des habitants de la ville avaient porté secours aux marins. La présence de cette statue rappelle cet épisode inscrit dans la mémoire locale comme dans celle de la Turquie.
Bakou (Azerbaïdjan)
À Bakou, une statue d’Atatürk est installée dans le parc Atatürk, dans le district de Narimanov. Elle s’inscrit dans une proximité politique et linguistique ancienne entre les deux pays. Sa présence tient à une relation établie de longue date.

La Havane (Cuba)
À La Havane, un buste d’Atatürk se trouve dans le Parc de l’Amitié turco-cubaine, inauguré en 2011. Il a été installé à l’occasion d’échanges diplomatiques entre les deux pays et témoigne de ce lien établi.
Washington D.C. (États-Unis)
À Washington, une statue d’Atatürk se trouve à Sheridan Circle, sur Embassy Row. Elle a été inaugurée en 2013 dans le cadre des relations bilatérales entre la Turquie et les États-Unis. Elle prend place dans un quartier où d’autres figures étrangères sont également représentées.

Chaque 10 novembre, à 9h05, les sirènes fixent l’instant. Ailleurs, ces statues rappellent des liens parfois anciens. Une mémoire qui circule et demeure.
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